Lors du dernier webinaire j'ai poser une question à Anaphraïs : Comment explique tu l'acroissement de volatilité actuelle des marchés ?
En effet je me pose souvent cette question puisque pour un scalper comme moi, la volatilité des marchés financier est un des élément indispensable de sa réussite. Depuis le moi de mai, nous observons donc un retour puissant de la volatilité sur tout les marchés financiers !
Pourquoi ? Voici quelques éléments de réponse
Les marchés financiers sont par essence volatils et c’est là un des signes de leur bon fonctionnement. Cependant, d’aucuns estiment que cette volatilité est trop importante au regard de l’évolution de l’économie réelle. Par ailleurs, si l’on ne constate pas, sur longue période, d’augmentation de la volatilité des marchés, il n’en reste pas moins que des crises financières majeures apparaissent régulièrement. Le jeu des comportements financiers induirait ainsi une volatilité excessive engendrant des bulles spéculatives. Il existerait donc deux types de volatilité : la ‘bonne’ qui concourrait à l’équilibre du système et la ‘mauvaise’ déstabilisatrice. Si les origines de la première sont évidentes (au fur et à mesure que l’information nouvelle est connue des marchés, les cours varient), celles de la seconde restent encore floues.
Une première série d’explications est fournie par les modèles à équilibres multiples pour lesquels la volatilité ne serait que le résultat de chocs sur les croyances arbitraires des investisseurs, provoquant des sauts d’un équilibre à un autre. Les divergences d’opinion des investisseurs pourraient aussi être source d’une volatilité supplémentaire. Une seconde série d’explications trouve son origine dans l’irrationalité de certains intervenants. On pourrait alors penser que l’intervention des professionnels, supposés rationnels, permet de compenser ces mouvements. Toutefois, il semble que le contrôle régulier de leurs performances et les pratiques de gestion benchmarkée leur imposent une stratégie passive et court-termiste, voire mimétique, qui limite leur capacité d’arbitrage et donc de stabilisation du système, allant même jusqu’à amplifier le déséquilibre des prix.
Difficiles à comprendre et à anticiper, les mouvements erratiques des marchés financiers sont lourds de conséquences pour l’allocation des capitaux et le financement de l’économie. À partir du 1er janvier 2005 et l’entrée en vigueur des nouvelles normes comptables, ils impacteront aussi de manière décisive l’évaluation des actifs des entreprises. Dès lors, il devient non seulement nécessaire de comprendre l’origine de la volatilité, mais aussi de s’interroger sur l’opportunité et les moyens de réguler les marchés financiers.
Doit-on, dans ce cadre, limiter les innovations financières et, notamment, le recours à certaines opérations ou techniques de gestion, comme l’indexation accrue de la gestion de portefeuille ou la gestion alternative ? Aucune étude empirique ne permet de démontrer le caractère déstabilisant de ces techniques. Ce n’est pas le cas, en revanche, du court-termisme des investisseurs dont le rôle dans la volatilité excessive semble avéré. D’aucuns réclament ainsi que les contraintes comptables et réglementaires qui pèsent sur les stratégies de placement des investisseurs institutionnels soient allégées afin de favoriser des visions à plus long terme. Encore faut-il s’entendre sur les évolutions souhaitées. Autre piste à explorer : le renforcement du poids des investisseurs dans la production de l’information et la gouvernance des firmes qui améliorerait la transparence et la gouvernance des marchés et devrait faciliter leur libre jeu.
Un des facteurs de transmission de la volatilité à l’économie réelle réside dans le capital bancaire : les fluctuations des prix d’actifs induisent une variation des fonds propres bancaires et donc de l’offre de crédits. Si limiter les variations des prix d’actifs est une première solution, une seconde peut être recherchée dans la déconnexion des bilans bancaires des cycles financiers via une politique prudentielle contra-cyclique, fondée, par exemple, sur le provisionnement dynamique (les crédits distribués sont provisionnés en fonction d’un taux de faillite anticipé). Cette voie semble toutefois contraire à l’esprit des nouvelles normes comptables.
Peut-être, faudrait-il s’interroger d’avantage sur le partage des rôles, sur l’articulation, entre les institutions financières et le marché en matière de financement de l’économie ?
Pour en savoir plus, consultez la Revue d'économie financière n°74 "La volatilité des marchés financiers"
Source : http://www.aef.asso.fr/parution.jsp?prm=26130
En effet je me pose souvent cette question puisque pour un scalper comme moi, la volatilité des marchés financier est un des élément indispensable de sa réussite. Depuis le moi de mai, nous observons donc un retour puissant de la volatilité sur tout les marchés financiers !
Pourquoi ? Voici quelques éléments de réponse
Les marchés financiers sont par essence volatils et c’est là un des signes de leur bon fonctionnement. Cependant, d’aucuns estiment que cette volatilité est trop importante au regard de l’évolution de l’économie réelle. Par ailleurs, si l’on ne constate pas, sur longue période, d’augmentation de la volatilité des marchés, il n’en reste pas moins que des crises financières majeures apparaissent régulièrement. Le jeu des comportements financiers induirait ainsi une volatilité excessive engendrant des bulles spéculatives. Il existerait donc deux types de volatilité : la ‘bonne’ qui concourrait à l’équilibre du système et la ‘mauvaise’ déstabilisatrice. Si les origines de la première sont évidentes (au fur et à mesure que l’information nouvelle est connue des marchés, les cours varient), celles de la seconde restent encore floues.
Une première série d’explications est fournie par les modèles à équilibres multiples pour lesquels la volatilité ne serait que le résultat de chocs sur les croyances arbitraires des investisseurs, provoquant des sauts d’un équilibre à un autre. Les divergences d’opinion des investisseurs pourraient aussi être source d’une volatilité supplémentaire. Une seconde série d’explications trouve son origine dans l’irrationalité de certains intervenants. On pourrait alors penser que l’intervention des professionnels, supposés rationnels, permet de compenser ces mouvements. Toutefois, il semble que le contrôle régulier de leurs performances et les pratiques de gestion benchmarkée leur imposent une stratégie passive et court-termiste, voire mimétique, qui limite leur capacité d’arbitrage et donc de stabilisation du système, allant même jusqu’à amplifier le déséquilibre des prix.
Difficiles à comprendre et à anticiper, les mouvements erratiques des marchés financiers sont lourds de conséquences pour l’allocation des capitaux et le financement de l’économie. À partir du 1er janvier 2005 et l’entrée en vigueur des nouvelles normes comptables, ils impacteront aussi de manière décisive l’évaluation des actifs des entreprises. Dès lors, il devient non seulement nécessaire de comprendre l’origine de la volatilité, mais aussi de s’interroger sur l’opportunité et les moyens de réguler les marchés financiers.
Doit-on, dans ce cadre, limiter les innovations financières et, notamment, le recours à certaines opérations ou techniques de gestion, comme l’indexation accrue de la gestion de portefeuille ou la gestion alternative ? Aucune étude empirique ne permet de démontrer le caractère déstabilisant de ces techniques. Ce n’est pas le cas, en revanche, du court-termisme des investisseurs dont le rôle dans la volatilité excessive semble avéré. D’aucuns réclament ainsi que les contraintes comptables et réglementaires qui pèsent sur les stratégies de placement des investisseurs institutionnels soient allégées afin de favoriser des visions à plus long terme. Encore faut-il s’entendre sur les évolutions souhaitées. Autre piste à explorer : le renforcement du poids des investisseurs dans la production de l’information et la gouvernance des firmes qui améliorerait la transparence et la gouvernance des marchés et devrait faciliter leur libre jeu.
Un des facteurs de transmission de la volatilité à l’économie réelle réside dans le capital bancaire : les fluctuations des prix d’actifs induisent une variation des fonds propres bancaires et donc de l’offre de crédits. Si limiter les variations des prix d’actifs est une première solution, une seconde peut être recherchée dans la déconnexion des bilans bancaires des cycles financiers via une politique prudentielle contra-cyclique, fondée, par exemple, sur le provisionnement dynamique (les crédits distribués sont provisionnés en fonction d’un taux de faillite anticipé). Cette voie semble toutefois contraire à l’esprit des nouvelles normes comptables.
Peut-être, faudrait-il s’interroger d’avantage sur le partage des rôles, sur l’articulation, entre les institutions financières et le marché en matière de financement de l’économie ?
Pour en savoir plus, consultez la Revue d'économie financière n°74 "La volatilité des marchés financiers"
Source : http://www.aef.asso.fr/parution.jsp?prm=26130
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