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  • la fed comme la communauté restent dans l’expectat

    Vendredi - Samedi - Dimanche 30 juin / 1 - 2 juillet 2006
    la fed comme la communauté restent dans l’expectative

    Par alain fabarez

    Sans surprise, Ben Bernanke et la Fed ont donc décidé de durcir, à nouveau, la politique monétaire américaine avec une autre hausse d’un quart de point du taux directeur. Sans surprise, car tout le monde l’attendait. Cette indifférence était marquée par les Bourses mondiales qui, pendant toute la journée de hier, ont continué de caracoler, à nouveau, avec une hausse de près de 2%, et ont poursuivi à New York après la décision de la Fed! Ce qui, en d’autres temps, aurait été perçu comme un séisme est devenu un non-événement tellement on s’y attendait. Ce qui est important pour les marchés est de connaître, ou plutôt de percevoir entre les termes du communiqué, les anticipations de Ben Bernanke et le futur de sa politique. Et, sur ce point, on peut dire que l’on n’est pas très avancé. La Fed continuera de suivre les anticipations inflationnistes et fera le nécessaire pour qu’elle reste confortable et n’échappe pas à son contrôle. La belle nouveauté que voilà. De quoi sommes-nous certain? C’est que depuis mi-mars – et nous l’avions anticipé dans ces colonnes – Ben Bernanke mais aussi les principaux régulateurs de la planète ont décidé de casser la bulle générale et globale qui planait sur le monde. Par une politique volontariste d’annonces de hausses des taux et de plus grande focalisation dans la lutte contre l’inflation, les régulateurs ont lancé la chasse aux exagérations en décidant de castrer les crêtes de tous les marchés. Et force est de constater qu’ils y sont momentanément parvenus. Sauf pour un. A commencer par les marchés émergents qui ont reculé de plus de 20%. Les Bourses matures ont perdu tous leurs gains du début de l’année et sont maintenant presque toutes dans le rouge. L’or a connu une véritable descente aux enfers. De plus, le dollar, qui était descendu en dessous de 83, ce qui mettait en péril le financement des déficits américains, a retrouvé la zone acceptable des 86. En parallèle, les primes de risque sont remontées, alors que la quasi-totalité des matières premières piquaient du nez. Opération réussie? Pas tout à fait. Les régulateurs, Ben Bernanke en tête, souhaitaient tout autant que le pétrole suive le même chemin et retrouve une zone des 50 dollars. Et, dans ce cas, ils ont failli. Le brut est toujours au-dessus des 70 et a des velléités d’aller plus haut avec son implication déflationniste et, tout autant, inflationniste. Le point noir qui reste et qui induira la politique de la Fed et des régulateurs tient donc au niveau du brut. Vont-ils, à nouveau, durcir leur politique pour arriver à leurs fins? En d’autres termes encore, la Fed a-t-elle reconstitué assez d’armes – c’est d’ailleurs la même problématique pour Jean-Pierre Roth et la BNS – pour agir, pour relancer l’économie ou intervenir sur le marché des changes? Pour Bernanke, même s’il ne le dira jamais, le paramètre prioritaire, c’est la prochaine élection américaine que les républicains veulent gagner à nouveau. Pour ce faire, il faut que fin 2007 l’inflation soit jugulée, l’économie en bonne santé, les déficits financés et le marché de l’immobilier debout. Ben Bernanke est donc dans l’expectative, comme le reste de la planète, car il ne peut à l’heure actuelle contrôler l’ensemble de ces paramètres. Toutes les hypothèses restent, donc, aujourd’hui ouvertes.

    Agefi.

  • #2
    POLITIQUE MONÉTAIRE -

    Les Bourses ont ignoré le tour de vis de la Fed

    Largement anticipé par les marchés, le dix-huitième tour de vis n’a pas empêché les Bourses de continuer sur leur tendance haussière.


    levi-sergio mutemba

    L’inflation n’est pas la bienvenue. Hier, la Réserve fédérale (Fed) a encore eu l’occasion de le rappeler, en procédant au dix-septième relèvement consécutif de son principal taux directeur: un quart de point de base de plus à 5,25%. Le dix-huitième tour de vis semble également acquis: «Même si la modération de la croissance de la demande devrait aider à limiter les pressions inflationnistes à terme, le Comité de politique monétaire (FOMC) estime que certains risques d’inflation demeurent», lit-on dans le communiqué du FOMC. Toutefois, afin de se réserver la plus grande marge de manœuvre possible, le grand argentier rappelle, comme lors des relèvements précédents, que sa politique «sera guidée par l’évolution des perspectives d’inflation et de croissance». Sur les marchés, pas de surprise, loin de là. Pratiquement tous les opérateurs ont anticipé le geste de la Fed, au point que les indices boursiers ont continué sur leur tendance haussière de la veille. (Lire également en pages 16 et 32.)

    Doit-on avoir peur de la Fed?

    Pourtant, ce relèvement fait grincer les dents de Marc Touati, économiste chez Natexis Banque Populaire, qui n’a de cesse de rappeler depuis plusieurs mois qu’en matière d’inflation la tendance s’annonce baissière. «Synthétisant les approches en termes d’activité et de prix, le taux Taylor, censé représenter le taux directeur optimal de la Fed en fonction de la croissance et de l’inflation, n’est actuellement que de 4,7% et devrait passer sous les 4% d’ici la fin 2006», explique l’expert français, qui juge la politique monétaire de la Fed trop restrictive. Pour sa part, Stephen Gallagher, de Société Générale, déplore que la Réserve fédérale «se contente» de dire que sa politique monétaire continue de dépendre des chiffres économiques. «Quel que soit le degré d’inquiétude ressenti par la Fed face à l’inflation, Ben Bernanke et les autres officiels devraient se soucier davantage des questions de communication et des attentes du marché.» Rappelons-nous que la récente correction des Bourses mondiales est due en grande partie à la peur de voir le président Ben Bernanke franchir la ligne Maginot. Toutefois, y a-t-il vraiment lieu d’avoir peur de celui que certains nomment la colombe au bec de faucon? «Ce sont les chiffres qu’il faut écouter, pas les discours», répond le stratège Jim Paulsen, assis sur 174 milliards de dollars d’actifs sous gestion chez Wells Capital Management. Marchés émergents forts

    Ceux-ci montrent précisément que l’économie mondiale fait plus que bourdonner et que la croissance américaine reste solide, comme l’a d’ailleurs suggéré la révision de croissance du PIB au premier trimestre. De plus, la croissance des profits des entreprises demeure robuste et constituera probablement un soutien non négligeable pour les marchés actions. «Dans ces conditions, je m’attends au retour des valeurs cycliques et technologiques. Et je crois encore davantage au potentiel des actions des pays émergents, vers lesquels mon cœur et mon portefeuille penchent actuellement», ajoute le gérant américain. Car, au fond, nous ne sommes plus dans les années 90. Avec des surplus de leur balance courante, les pays émergents n’ont en effet plus à financer de déficits grâce à des capitaux étrangers, autrefois prompts à faire demi-tour vers des places financières matures, ce au moindre son de cloche de la part de la Fed ou lors d’un choc global. En termes de stratégie, Jim Paulsen entend jouer sur les craintes du marché, qui tend généralement à délaisser cette classe d’actifs, surestimant généralement les risques de ralentissement économique. Le gérant de Wells Capital Management attire également l’attention sur une confusion largement partagée par les investisseurs: 17 resserrements monétaires ne signifient pas que les taux directeurs sont élevés. Sur une base historique ainsi qu’en termes réels, ceux-ci sont même encore très bas. «Où observe-t-on les effets des forces restrictives des taux contre une croissance nominale de 7% de l’économie américaine? Où sont ces forces, alors que les profits d’entreprises aux Etats-Unis augmentent de plus de 12% par an? Nulle part.»

    Taux Fed à 6% au début 2007 Celui qui a mérité à deux reprises le titre de meilleur météorologue des taux par le BondWeek Magazine ne serait même pas surpris de voir les taux monter jusqu’à 6% d’ici le premier trimestre 2007. Certes, si l’économie américaine devrait ralentir la cadence au cours des prochains trimestres, notamment en raison du ralentissement du marché immobilier, cela aura des répercussions sur la consommation des ménages, principal moteur de la croissance aux Etats-Unis. Mais au niveau actuel des taux directeurs, la marge de manœuvre sera largement suffisante pour faire marche arrière en cas de forte perte de vitesse.

    Les avis des experts sur Ben Bernanke

    Robert McGee, chef économiste chez US Trust Co à New York:

    «Je pense que Ben Bernanke en a suffisamment fait pour ralentir l’économie. D’ici la fin de l’année ou dans les premiers mois de 2007, la Fed fera marche arrière.»

    Marc Touati, économiste chez Natexis Banque Populaire à Paris:

    «La politique monétaire de la Réserve fédérale est déjà trop restrictive et va l’être de plus en plus, même si les taux restent stables. Dès lors, si Ben Bernanke décide de les augmenter davantage, il prend le risque d’un véritable hard landing de l’économie américaine pour 2007, avec in fine la nécessité de réduire le taux objectif des Federal funds dans un an.»

    Stephen Gallagher, économiste chez Société Générale à New York:

    «Quel que soit le degré d’inquiétude ressenti par la Fed face à l’inflation, Ben Bernanke et les autres officiels devraient se soucier davantage des questions de communication et des attentes du marché.»

    James Paulsen, chef stratège chez Wells Capital Management à Minneapolis:

    «Je ne suis pas pendu aux lèvres de Ben Bernanke. Ce n’est pas lui qui agit sur l’économie, c’est l’économie qui détermine ses actions futures. Or, pour l’heure, rien ne permet d’affirmer que les dix-sept resserrements auront un effet néfaste sur l’économie américaine et mondiale.» (Lire ci-dessus.)

    Voici le communiqué de la Fed suite à son comité de politique monétaire qui a augmenté d’un quart de point, à 5,25%, son taux d’intérêt directeur

    «Le Comité de politique monétaire a décidé aujourd’hui d’augmenter son taux directeur interbancaire de 25 points de base à 5,25%.

    » Les derniers indicateurs laissent penser que la croissance se modère par rapport au rythme plutôt élevé du début de l’année ce qui reflète en partie le ralentissement du marché du logement et l’effet différé des hausses de taux précédentes et des prix de l’énergie. Les chiffres de l’inflation de base ont été élevés ces derniers mois. Les gains actuels de productivité ont aidé à contenir la croissance des coûts du travail et les attentes d’inflation restent contenues. Toutefois, le niveau élevé du taux d’utilisation des ressources et des prix de l’énergie et d’autres matières premières a le potentiel de soutenir les pressions inflationnistes.

    Même si la modération de la croissance de la demande devrait aider à limiter les pressions inflationnistes à terme, le Comité estime qu’il reste certains risques d’inflation. L’ampleur et le moment de tout resserrement monétaire supplémentaire qui serait nécessaire pour parer à ces risques dépendra de l’évolution des perspectives pour l’inflation et la croissance économique en fonction des informations qui seront publiées. Quoi qu’il arrive, le Comité répondra aux changements de perspectives économiques de manière appropriée afin d’atteindre ses objectifs.

    Les membres du comité politique ayant voté pour cette décision ont été: Ben Bernanke (président), Timothy Geithner (vice-président), Susan Bies, Jack Guynn, Donald Kohn, Randall Kroszner, Jeffrey Lacker, Sandra Pianalto, Kevin Warsh et Janet Yellen.

    Dans le même temps, le conseil des gouverneurs a approuvé à l’unanimité une hausse de 25 points de base du taux d’escompte à 6,25%. En prenant cette décision, le conseil a approuvé les requêtes soumises par les conseils des gouverneurs des banques de Réserve fédérale de Boston, New York, Philadelphie, Cleveland, Richmond, Atlanta, Chicago, Saint Louis, Minneapolis et Dallas. – (afp)

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    • #3
      Mercredi 2 août 2006 Envoyer à un ami | Imprimer cet article

      L’inflation: La BCE en a peur et la Fed va s’en accommoder

      Par alain fabarez

      Ce que nous annoncions il y a quelques semaines, à savoir une bonne tenue des marchés boursiers malgré le scepticisme ambiant est arrivé. Quant à la baisse du dollar que nous anticipions, elle est bel et bien là. Le conflit au Moyen-Orient ne pouvait être agendé, encore que le poids de la géopolitique fasse partie des données à prendre en compte. Mais, si ce conflit a freiné l’envol des marchés, nous sommes de ceux qui pensent que le poids conjugué de la communauté internationale, celui des Etats-Unis et même celui des autres pays arabes est si fort qu’il devrait induire un cessez-le-feu rapide et ainsi rasséréner les investisseurs. L’enjeu des marchés financiers de ces prochains jours et celui des changes de ces prochaines semaines tient aux choix des banques centrales. Deux dates soulignées en rouge dans les agendas, les 3 et 8 août. La BCE va-t-elle porter dès cette semaine son taux directeur à 3% et sera-t-elle suivie par la Fed la semaine prochaine? Pour notre part, nous pensons que la BCE va franchir le Rubicon et qu’elle va augmenter ses taux de 25 points de base jeudi et qu’à l’inverse la Fed va garder l’arme au pied jusqu’à fin septembre. Ensuite, Ben Bernanke, si l’inflation continue de relever la tête, devrait redonner un ou deux tours de vis d’ici à la fin de l’année. Avec comme conséquences immédiates un repli de l’optimisme en Europe, un fléchissement du dollar et en parallèle une hausse de l’euro. Wall Street bénéficiant, dans un premier temps, de la frilosité européenne même si le fléchissement programmé du billet vert rend l’achat de titres aux Etats-Unis moins sexy.

      Pourquoi deux réponses opposées à une même crainte, celle de l’inflation, avant tout induite par les matières premières et la hausse du brut? En Europe, le rigorisme de la BCE hérité de la Bundesbank est bien connu. Dans la mesure où l’inflation dépasse les 2% admis par ses caciques, même si la hausse des prix sous-jacente reste totalement contenue, elle se doit «moralement» d’intervenir, soutenue qu’elle est par le moral au beau fixe des chefs d’entreprises et celui des consommateurs. Mais cette hausse ne devrait pas aller très loin, une seule autre peut être envisagée pour la fin de l’année, car la hausse de l’euro qui va s’ensuivre contre le dollar bien sûr, mais sans doute aussi vis-à-vis des monnaies asiatiques, va peser sur la conjoncture de toute la zone euro. Une conjoncture qui va aussi pâlir de cette ou de ces hausses d’autant que l’affaiblissement du dynamisme américain sera un autre frein.

      Ben Bernanke, qui a devant lui le même type d’inflation, devrait réagir autrement la semaine prochaine. D’abord parce que la Fed est aujourd’hui à 5,25%, mais surtout en raison d’un immobilier qui est une véritable bombe à retardement pour l’Amérique si sa bulle devait exploser, un endettement des ménages et des entreprise préoccupant et une conjoncture qui ralentit sans doute davantage que prévu. Et même si l’inflation est aussi forte d’un côté que de l’autre de l’Atlantique, la Fed va donc vouloir minimiser son danger. C’est donc la pause qui sera de mise la semaine prochaine, Bernanke attendra les statistiques de l’inflation de septembre pour voir s’il est obligé d’agir (lire ci-contre et en page 14).

      Agefi

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