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Le système néolibéral est-il mort ?
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  • Le système néolibéral est-il mort ?

    Le système néolibéral est-il mort ?

    « Le système néolibéral est mort parce que ses principes n’ont pas été appliqués. Ils ne l’ont pas été parce que tout sautait si on les appliquait, c.-à-d. si on allait au bout de la logique qui veut qu’il faille laisser mourir les canards boiteux. »
    Voilà commet on pourrait résumer la situation.

    Commençons par une petite histoire du mouvement néoclassique, monétariste, qui vient de décéder, en apparence, sous nos yeux. Non rassurez-vous je ne vais pas vous parler de Milton Friedman ou des principes économiques néoclassiques, ce qui serait un peu indigeste, mais simplement commencer par donner quelques points clés de la révolution libérale qui a abouti à l’intervention massive des gouvernent, et tenter d’expliquer en quoi justement, le non respect de ces principes ne pouvaient que conduire au désastre. A cette insupportable masse de dettes et de déficits qui grossit sans cesse.

    Tout commença avec Ronald Reagan qui se désolant que l’américain jouisse de tant d’avantages sociaux sans qu’il ne fût possible à certains de s’enrichir davantage, fit appel à l’école de Chicago et mit en place une formidable dérégulation qui allait aboutir au contrôle du lobby financier sur l’économie.
    Rome ne s’est pas faite en jour, la dérégulation non plus. Mais d’année en année le citoyen Américain qui voyait son pouvoir d’achat réel stagner avait recours à l’endettement pour maintenir une apparence de progrès-social, synonyme de bien-être. La prise de pouvoir du système financier allait se bâtir sur cette extravagante dette et les déficits qu’elle générerait. La finance gagnait en puissance, mais n’avait pas encore le pouvoir.

    Celui qui allait lui donner ce pouvoir, c’est Bill Clinton (eh oui, un démocrate, cela vous étonne ? Rassurez-vous, les républicains y prendront leur part en particulier grâce à W.Bush et ses guerres dispendieuses.), aidé par le grand manitou de la finance d’alors, Alan Greenspan. En abolissant le Glass-Steagall Act, en 1999, Bill Clinton allait donner le coup de grâce à toute forme de régulation, et même de contrôle sur le système financier, en permettant de réunir les métiers de la banque de détail avec ceux de la banque d’investissement.
    De fait le contrôle était alors virtuel, et la régulation assez poreuse, mais la décision de Clinton allait donner aux banques d’investissement un statut similaire aux autres, leur octroyant des garanties publiques ainsi qu’un droit de tirage sur la richesse nationale pratiquement sans limite. Le tout, bien entendu, sans aucune contrepartie, sans le moindre risque. En guise de contrôle, l’administration confiait en fait aux agences de rating, le soin de l’exercer, au motif qu’un si bon système ne pouvait faillir si on confiait à des professionnels le soin de le surveiller. Le système s’auto-surveillait, ce qui revenait à confier les clés de la prison aux prisonniers.

    La suite nous la connaissons. Les subprimes, les produits structurés, etcetera et, finalement, la grande culbute avec l’appel au secours des pouvoirs publics.

    Comme je le soulignais au début, la conséquence, du point de vue de l’idéologie néolibérale, aurait du être la faillite des établissements fautifs. Le libéralisme voulant que qui joue et perd, perd tout, sans espérer le moindre secours. C’était le leitmotiv de Reagan, « faire descendre l’état de mon dos et qu’il retire sa main de ma poche » Toute l’idéologie tenait en cela, que pour rompre avec « l’affreux Keynésianisme » la contrepartie d’une plus grande liberté dans la prise de risque s’accompagnerait de l’obligation d’en assumer les conséquences.
    Seulement, en 2008 lorsque la FED, affolée, ouvrait finalement les yeux sur l’ampleur du tsunami, elle s’apercevait que tout le système allait y passer, comme dans un jeu de domino. La démonstration de l’échec ne pouvait être plus patente. Hélas, c’est une démonstration qui allait couter cher aux contribuables, aux salaries qui perdraient leur emploi, et aux petits propriétaires qui perdraient leur maison fraichement construite.

    Le système était-il donc mort ? Oui, et non. Car un homme venait pour le sauver, et c’est homme c’est Obama. Je ne m’étendrais pas sur sa campagne, renvoyant chacun à ses promesses de campagnes, mais je vais vous expliquer en quoi Obama est venu pour sauver, non pas l’économie Américaine, ou le bon peuple Américain, mais ses amis de la Finance. Comment et pourquoi il est venu sauver le système néolibéral, lui, le démocrate.

    Tout d’abord, interrogeons nous sur la nécessite de sauver le système privé. Celui-ci avait-il démontré son efficacité ? Etait-il irremplaçable ? N’y avait-il aucune alternative ?
    La réponse tient justement dans la volonté d’Obama, et les profits qu’en retire la classe politique américaine. J’y reviendrai.
    Il est clair que le système était à deux doigts de s’écrouler tout-à-fait. Cela, espérons-le, ne fait plus aucun doute maintenant, et comme disait dernièrement Warren Buffet « Celui qui en doute est un inconscient ». Obama n’avait donc aucune raison objective de vouloir sauver un système qui avait failli. Pouvait-il laisser tout s’écrouler ? S’il avait été néolibéral, fidèle à ses idées, il aurait dû. Ce n’aurait pas été raisonnable, direz-vous, sans doute, mais devait-il utiliser l’argent publique pour sauver un milieu qui avait échoué et mis en péril l’avenir de la nation américaine ? Ne pouvait-il nationaliser le système ? Même pour une période transitoire ? C’est après tout ce que recommandait Joseph Stiglitz, un prix Nobel d’économie.
    Seulement la nationalisation condamnait le système derechef, avec ses bonus, ses privilèges, cette fantastique manne financière qui arrose le congrès et les partis politiques outre atlantique. Nationaliser c’était mettre un terme à cette forme de corruption douce qui permet aux sénateurs et à bien d’autres de nager dans cet océan de dollars, gonflés des torrents de dettes, des rivières de déficits, qui permet à une infime minorité de s’enrichir et passer à travers toutes les crises en s’en renforçant. Et si, l’Amérique d’Obama, c’était finalement l’ancien régime, le régime des privilèges et des prébendes ?

    Certes, on est loin des promesses de campagne, loin de la bonne mine de ce personnage à qui on confierait volontiers son porte-monnaie. Seulement voilà, la crise est passée par là, et le système vient de renaitre de ses cendres, tel un phénix étincellent et qu’aussitôt ressuscité il repart de plus belle dans ses petits travers. Jugez-en, les banques américaines ont provisionné des dizaines de milliards de bonus ! On croirait que la crise n’a été qu’un mirage, une illusion ! Et Obama dans tout cela ?

    Obama était hostile à tout encadrement strict des bonus. Les salaires des dirigeants sont ou vont être complètement libre et repartent vers les sommets après une modeste accalmie. Les bulles refleurissent sur tous les marchés, alimentés, nous dit-on, par les excès de liquidités. Ces liquidités que la FED déverse à flot au seul avantage des banques qui s’en servent pour spéculer et ainsi, vous l’avez compris, à se rétribuer grassement grâce aux performances Boursières.

    Obama met-il un frein à tout cela ? Concrètement, au delà des mots creux ? Non ! Il enfonce le clou et barre la route à toute règlementation sérieuse lors du G20. Obama le sauveur des banques ou des banquiers ? Je vous laisse juge, pour moi cela ne fait aucun doute, Obama n’a pas été élu pour faire ce qu’il fait, mais il le fait, parce que la véritable idéologie d’Obama, comme de toute cette classe politique américaine dominante, c’est de ne pas tuer la poule aux œufs d’or. Mais Obama est un démocrate direz-vous ! Oui, Bill Clinton aussi est un démocrate. Et alors ? Au congrès peu importe qu’on soit démocrate ou républicain, ce qui compte c’est d’être élu, c’est à cette condition que le système vous considère, vous respecte, et vous arrose copieusement.

    Mais alors, le peuple Américain serait donc le dindon de la farce ? Qu’il vote démocrate ou républicain ? De fait, ça ne change pas grand-chose pour lui. La base de cet édifice pourri s’est aussi construite sous bill Clinton, qui avait en quelque sorte préparé dans les années 96-99 la crise boursière de 2000, avec l’effondrement des valeurs technos, vous vous en souvenez certainement. Il avait reconduit Alan Greenspan, la cheville ouvrière du système, celui qui a plus que tout autre contribué à l’endettement des ménages, et préparé toutes les bulles.
    Ces hommes ne savaient ils donc pas ce qu’ils faisaient ? Que nenni ! De fait l’idéologie néolibérale n’a été qu’une farce ! Ils l’ont utilisé dans tout ce qu’il y avait de lucratif à l’exploiter, sachant bien qu’ils n’auraient pas à subir les conséquences funestes promises au cas où le système viendrait à s’échouer. La contrepartie à ce formidable espace de liberté qu’est le système néolibéral made in USA, n’existait sur le papier que pour justifier la mascarade.
    La réalité était toute autre. Une poignée d’initiés se partagerait la richesse, le pouvoir, et laissait en contrepartie une montagne de dettes privées et publiques au peuple. Le monde, qui se croyait dans la modernité démocratique, vivait ainsi, sans le savoir, dans l’ancien monde, dans l’ancien régime comme on l’appelle. Un ancien régime sans roi est un régime de démocratie falsifiée où une oligarchie s’octroie tous les avantages, refusant d’assumer le moindre risque. Le peuple Americain, confiant, imbue de sa doctrine, se voyait dans un monde merveilleux de croissance infinie, n’apercevant pas que son pouvoir d’achat s’étiolait, que ses bons emplois disparaissaient, au profit de jobs minables et sous payés. Il se croyait lui aussi, appelé un jour à faire partie de cette élite, et c’était bien une raison suffisante pour ne surtout pas se coaliser entre gens de mauvaise condition. Laissant par là les mains libres aux marchands de rêve.

    J’ignore si le citoyen américain lambda est capable de mesurer sa situation réelle et le contexte de tricherie dans lequel il évolue, mais je suis sûr d’une chose, il ne devrait pas compter sur Obama pour changer sa situation, car ce n’est certainement pas l’ambition de celui-ci que de mettre à terre l’usine à gaz financière héritée des années Clinton, ni le modèle d’injustice sociale hérité de Ronald Reagan.


  • #2
    Le taux de chômage atteint 10.2%. Chiffre le plus élevé depuis 25 ans. Mais près de 2.5 millions de chômeurs ne sont pas comptabilisés. D’ailleurs le taux de chômage réel est probablement plus proche de 17% que de 10%.
    En outre 9 millions d’Américains subissent un job à temps partiel qui ne leur permet pas de vivre décemment. Plus de 36 millions d'Américains reçoivent des bons alimentaires.
    8.2 millions d’emplois ont été détruits depuis le début de la crise. Les défaillances vont s’accélérer chez les particuliers qui ne peuvent rembourser leurs emprunts. Mais pendant ce temps là Wall-Street caracole avec ses bonus et ses plus-values. Deux mondes cohabitent et ne se reconnaissent plus. Le monde de la rue qui souffre et les traders qui s’enrichissent avec l’argent public et la bénédiction du camp démocrate. On trouve bien quelques critiques pour la forme. Mais Obama sait ce qu’il fait. Il a choisi non pas de sauver l’économie, c.-à-d. au premier chef ceux qui la font en travaillant durement, mais de sauver la petite poignée de riches qui a creusé les déficits et fait s’effondrer le système financier privé. Le néo-libéralisme est toujours vivace, parce qu’il bénéficie du soutient politique de Washington ; de la complicité des la maison blanche et du sénat.
    On voudrait nous faire croire que « ce qui est bon pour Wall-Street est bon pour l’Amérique » qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Cela rappelle un autre slogan : « ce qui est bon pour GM est bon pour l’Amérique ». Sauf que GM a fait faillite, et que c’est l’Amérique qui paye la facture. L’Amérique paye en ce moment les bonus et les plus-values, et demain elle payera l’éclatement de la bulle et la dette publique. Ainsi vont les choses au pays de l’oncle Sam.


    L’immobilier Chinois est en surchauffe. La spéculation bat son plein et les loyers deviennent inaccessible. Il faut ainsi 80 ans à un jeune diplômé Chinois pour payer un modeste appartement aux prix actuels de la construction. La bulle va éclater et jettera un coup de froid sur le commerce mondial toujours convalescent.

    http://www.bls.gov/news.release/empsit.nr0.htm
    http://fr.news.yahoo.com/4/20091104/twl-usa-crise-...
    http://french.peopledaily.com.cn/Horizon/6806024.html

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    • #3
      On entend des voix s’élever outre-Atlantique contre la politique monétaire Chinoise. Même Paul Krugman y va de sa diatribe antichinoise. Accusant le pays de créer de graves déséquilibres dans le commerce mondial. Voilà que « l’ex empire Americain » découvre qu’il est désagréable d’être supplanté dans un jeu dont il avait jadis la maitrise. Certes, la Chine veille jalousement sur la stabilité de sa monnaie avec le dollar, mais pourquoi en ferait-elle autrement ?
      Est-ce que les Américains n’ont pas agit au mépris de l’intérêt du monde pendant des décennies, mettant les économies Africaines à genoux, exploitant sans vergogne la misère des ouvriers asiatiques au profit de ses multinationales, clouant au sol l’économie Européenne lorsqu’elle l’a trouvait trop compétitive, et cela en ajoutant une petite dose de cynisme en lâchant la célèbre formule, « le dollar c’est notre monnaie, mais c’est votre problème ! » Eh bien ! Voilà le retour de bâton, il est made in China, et n’a pas finit de faire parler de lui!
      Au moins on peut constater que la culture Chinoise, moins arrogante, plus portée à ne pas humilier, fait que les dirigeants Chinois prennent des gants lorsqu’ils font justement remarquer à Obama que les USA font bien ce qu’ils veulent avec le dollar. Et lorsque l’Americain les accable de reproches et de sombres prévisions, les Chinois rétorquent que la crise vient des Etats-Unis. Dont acte ! Comment le pays de l’oncle Sam peut-il encore conserver tant de morgue ? Lui qui sème le désordre géopolitique, et propage sa consubstantielle crise de financement au reste du monde, provoquant une marée de chômeurs et de nouvelle pauvreté. Alors tout serait oublié à Washington ? La crise du subprime ? Les déficits gigantesques ? Les guerres pour le pétrole qui provoquent les souffrances de millions de gens? Tout cela ne compterait plus et la Chine devrait seule assumer le poids des inconséquences américaines qui se sont perpétrées depuis des décennies ? On peut se demander si les Américains ont bien compris que le monde a radicalement changé, et qu’ils ne seront plus jamais en mesure d’imposer quoi que ce soit comme naguère. Surtout pas à la Chine, qui nage dans ses excédents, s’offre et peut s’offrir de nombreux plans de relance sans créer de déficit, et garde jalousement le contrôle sur les très précieuses terres rares, indispensables à la haute technologie. La Chine est une puissance nucléaire qui a fait son commerce en petit commerçant serait-on tenté de dire. Elle a fait tout autour du monde, son marché de matières premières et de devises patiemment. Et maintenant ceux qui ont joué la cigale lorgnent sur ce magot avec envie. C’est bien deux philosophies qui s’affrontent dans cette vaine discussion faites de griefs qu’entament les Américains. Et deux attitudes radicalement opposées pendant cette crise.

      Obama, lui, a sauvé la poignée de riches parasites qui dirigent la finance Américaine. La Chine, elle, continue de gérer en bon père de famille ses intérêts avec le souci premier de préserver les équilibres intérieurs.

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      • #4
        Merci pour cet excellent résumé

        Et maintenant, quand j'étais jeune je ne voyais que la révolution. On sera peut-être surpris de voir qu'elle viendra des US, ils ont su réagir aprés le Vietnam. Chez nous la protection sociale nous empêche de réagir. S'ils repoussent la loi sur la protection médicale et qu'ils continuent à créer de plus en plus de misère peut-être prendront-ils conscience que leur système est pourri, mais l'armée veille.
        Ichimoku d'un seul coup d'oeil .......................mais de tous côté

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        • #5
          Little Big Man

          les informations que tu donnes sont excellentes.

          Mais je pense que tu as manqué une marche importante.

          J'ai une "théorie" depuis longtemps : la connerie fait plus de dégats que la malignité.

          Au delà des petits travers on a affaire psychologiquement et caractériellement à des "croyants".

          Style l'intervention toujours maléfique de l'état, la main invisible du marché réglera tout, la beauté de la concurrence pure et parfaite, le côté "efficient" de marchés et autres salades (dans les faits).

          On ne peut pas discuter avec des "croyants ", ils n'acceptent pas que l'on remettent en cause leurs "croyances".

          Mieux la preuve manifeste qu'is sont de "vrais" croyants ils te la donnent quand frappés de plein fouet personnellement par les conséquences concrètes de leurs croyances ils continuent à tenir le même discours.,

          Si tu fréquentes certains sites de trading US tu peux voir cela couramment :

          les types s'écharpent constamment sur des thèmes comme :

          - les mesures "socialistes " d'Obama
          - le contrôle des armes à feu qui menacerait la liberté individuelle
          - on a aux US les meilleurs médecins ( pas le meilleur système de santé)

          etc

          Il y a peu de "dissidents" et ils en prennent plein la tête

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          • #6
            Vos remarques sont pertinentes, je les fais miennes même si elles débordent un peu du sujet.

            Le système policier Américain, véritable scandale pour une société qui se dit démocratique, est une arme répressive tellement redoutable que personne n’ose défier son autorité, ni même dénoncer ses abus (il y a bien quelques entrefilets dans la presse, mais ceux qui défendent ce système montent immédiatement au créneau pour justifier les excès et l’affaire est vite noyée). La discrimination et l’arbitraire sont monnaie courante, les violences physiques sont ordinaires, et bien entendu, l’usage d’arme à feu est fréquent. Les manifestations sont tellement encadrées qu’elles ne peuvent engendrer aucun mouvement de masse significatif et durable. Si la police venait à être pris en défaut, je rejoins angle sur le rôle de l’armée, nul doute qu’elle interviendrait comme durant la crise de 29, pour faire feu sur les manifestants,. Cette pseudo-démocratie est bien confisquée. La mentalité dominante oscille, selon les vieux critères, entre un fascisme assumé côté répression et une certaine fascination pour le vieil autoritarisme Prussien. Lequel a accouché dans sa violence la plus extrême du National-socialisme. Si le mot « socialisme » ne faisait autant peur outre-Atlantique, nul doute que les Américains seraient plus nombreux à s’en revendiquer. Aujourd’hui cette idéologie a pignon sur rue, tout comme nombre de sectes combinant idéologie politique « libertarienne » avec un Messianisme confus et d’ailleurs le plus souvent à rebours des valeurs chrétiennes. Tel est le cas, par exemple, du Ku-Klux-Klan qui prône le racisme et l’amour de Jésus. Belle antinomie à vrai dire. Cela me permet de faire la transition avec la remarque de Parisboy. Effectivement le peuple Américain, dans ses fondements culturels, est bien loin du cliché qu’on s’en fait ici. Ceci n’est nullement contradictoire avec mon propos. Que cette fausse élite (bien médiocre à vrai dire et surtout corrompue) qui gouverne l’Amérique s’appuie sur une acculturation profonde de la population qui soit profitable à ses buts, voilà qui est logique. Nous pouvons en faire rapidement le tour si vous le souhaitez. Tout d’abord, un profond discrédit de la chose publique est enraciné dans le cœur des américains. La chose publique, stricto sensu, c.à.d. la république (res publica). Assimilée au socialisme. J’en parlais dans ma première intervention en soulignant l’action dévastatrice de Reagan. L’état n’est pas perçu comme utile mais comme un mal parfois nécessaire. Donc la république, et la démocratie, sont des maux qu’on peut supporter tant que ce que l’américain moyen considère comme essentiel n’est pas menacé. L’état doit principalement garantir trois choses : la religion, le port d’arme, la liberté d’expression(1). C’est grâce à ses trois moyens que les mouvements extrémistes pullulent. Hors de ces limites, l’intervention de l’état est généralement mal perçu, y compris, et c’est un paradoxe, par les plus nécessiteux. Pourquoi ? Parce que le premier accès « culturel » est religieux. Et que la religion véhicule là-bas, tout comme elle le faisait ici en Europe jadis, tous les germes d’une pensée totalitaire. Tous les ingrédients idéologiques essentiels à la soumission de l’individu aux principes bibliques, revus et corrigés à la sauce américaine. A savoir, un patriotisme qui confine au nationalisme xénophobe. Un racisme qui sert tout autant à combattre le Darwinisme (honni de la majorité des américains) que pour établir une hiérarchie où le blanc, fusse-t-il idiot, a plus de droit que le noir. Bref, un ordre « divin » dans lequel l’état laïc est vu comme un ennemi irréductible.
            Concrètement, l’enseignement est de plus en plus confié aux parents eux-mêmes, qui sont chargés de répandre une certaine vérité, de fait une propagande religieuse non soumise au crible de la vérité scientifique. Les universités, les écoles, privées sont en forte augmentation. Et bon nombre d’universitaires sont de fait les produits d’établissements financés par un ordre religieux. Ceci est malheureusement vrai jusqu’à la caricature. Dans ce contexte comment la vérité pourrait-elle faire son chemin dans les esprits des citoyens ? Certainement pas par le truchement des médias, qui sont majoritairement contrôlés par des lobbies proches du pouvoir. La Chaine la plus populaire est Foxnews, appartenant à Rupert Murdoch, le magnat australien intime du cercle néoconservateur et des évangélistes.
            Obama lui-même, comme tant de personnalité politique, fait parti d’une congrégation qui s’illustre par la violence de ses sermons. Personne ne peut échapper au dogme religieux ; et se déclarer Athée, c’est prendre un risque pour sa carrière, voire pour ses biens si ce n’est pour son intégrité physique.

            Pour toutes ces raisons, la population fait corps avec ses élites. Par aveuglement. Il n’y a pas de conscience politique contestataire. Si ce n’est marginale, car les préoccupations de la population sont essentiellement d’ordre morale et religieuses, voire individualistes, non politiques(2). Même au fond de la misère il n’est pas certain que naisse un sentiment de révolte. Mais plus une résignation, alimentée par la culpabilité d’une faute originelle, biblique, qui ferait rechercher dans la foi et non dans la réorganisation sociale l’ordre nouveau, la solution aux problèmes contingents. C’est ainsi que l’ordre établi en Europe a perduré pendant des siècles. S’attaquer à l’ordre social c’était s’attaquer à Dieu et son dessein impénétrable. Ce qui a favorisé les pires corruptions, qui se sont épanouies au XVIII siècles par une pseudo-aristocratie(3) dominante débauchée, indécente, soutenue par l’église, premier propriétaire foncier du royaume. Tant que les américains seront obnubilés par Dieu, suffisants sur leur nationalisme étriqué et perclus de racisme, la société Américaine demeurera docile, et bon auxiliaire du pouvoir, jusqu’à prêter main forte à ses appendices répressifs.

            (1)Ne pas voir là une similitude avec notre conception de la liberté d’expression, qui ici est synonyme de droit à la critique du pouvoir, tendant à une recherche idéale de l’intérêt général, tandis que pour l’Américain c’est avant tout le droit à affirmer son identité envers et contre tous. C’est ainsi que la société Américaine s’est construite en juxtaposant des communautés qui n’ont guère de point commun, si ce n’est Dieu (mais avec tellement de chapelles en lutte les unes contre les autres), et le dollar.
            (2) Je ne peux pas m’étendre sur ce point. Pour simplifier j’entends par là la volonté objective de réforme du système en dehors des préjugés religieux, moraux et des intérêts de lobby particuliers, ce qui nous renvois à l’intérêt général, en faisant table rase justement de ce qui y est contraire, mais sans exclusive des diverses sensibilités, pourvu qu’elles tendent à rechercher un intérêt commun acceptable par tous.
            (3) Aristocratie au sens grec, du « gouvernement des meilleurs », c’était là aussi un emprunt abusif que de s’autoproclamer Aristocrate de naissance. Quand à la référence à une quelconque noblesse de naissance, elle est tout autant injustifiable.

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            • #7
              Obama ou l’art de la mystification.
              « No, we cannot ! » C’est ce que répète à l’encan le clan Obama à qui veut bien encore écouter, dès qu’il s’agit de mettre en œuvre ses promesses de campagne. Au grand dam de ses électeurs dont beaucoup avaient fait le déplacement pour la première fois (et peut-être la dernière), vers un bureau de vote. L’élan d’enthousiasme est lourdement retombé et seules quelques plaintes, comme celle de Mickael Moore, qui se désole de voir le tout frais prix Nobel de la paix s’engager dans l’escalade militaire en Afghanistan, traduisent le dépit des ex supporters du candidat démocrate. Les chambres, elles, font leur travail au service des grands lobbies Américains.

              La régulation financière accouche d’un millefeuille indigeste et insignifiant de 1 279 pages, intitulé "Réforme de Wall Street et loi de protection des consommateurs".
              Un texte de plus qui sera sans doute tout autant efficace que ceux qui l’ont précédé.
              Les banques, et même les grosses entreprises, ont fait pression pour que des amendements essentiels soient adoptés. Les intérêts de la finance sont préservés et la SEC est confirmé dans son statut de régulateur chargé de contrôler l’application des textes. Cette « bonne » SEC qui n’a jamais rien vu, ni anticipé, qui a même couvert pendant deux décennies les agissements crapuleux du financier Madoff alors qu’il était techniquement impossible de les ignorer.
              Les maitres d’œuvre de cette nouvelle collusion d’intérêt entre le monde politique et la finance sont Larry Summers, artisan de la dérégulation sous l’ère Clinton, en tant que secrétaire au trésor de ce dernier ; et l’actuel, Timothy Geithner, dont les liens avec le monde financier sont bien connus. De l’autre côté du miroir, le successeur d’Alan Greenspan, Ben Bernanke, qui n’aurait pas plus d’étiquette politique que son prédécesseur, fonction oblige, est un poisson qui navigue dans les mêmes eaux depuis toujours. Fidèle bras droit de Greenspan, il continue la même politique qui consiste à favoriser la spéculation en jonglant avec les taux d’intérêt. Tantôt très bas, voire nuls comme c’est le cas aujourd’hui, afin de faciliter le « carry trade ». Tantôt élevés, afin de spolier les emprunteurs et d’enrichir les préteurs. Le « carry trade » consiste à emprunter dans une monnaie peu chère pour se placer sur des actifs très rémunérateurs, autrement dit très spéculatifs. C’est ce qui a fait plonger le dollar ces derniers mois. A l’inverse, une forte rémunération de la monnaie permet aux préteurs en dollars de se rétribuer grassement et sans risque. C’est ce à quoi nous avions assisté ces dernières années avec pour conséquence la ruine de nombreux petits propriétaires étranglés par des intérêts à échéanciers graduels verticaux.

              A tous les coups la finance Américaine se gave, à tous les coups elle gagne, à tous les coups elle ne paie jamais ses fautes ni ses erreurs. A tous les coups le peuple voit la dette US enfler, les déficits s’amonceler et les emplois partir. A tous les coups la classe politique a fait son job : enrichir les riches et endetter les autres. Obama n’échappe pas à la règle, il est juste un peu plus subtil, et d’apparence moins cynique. Le congrès parachève le travail par quelques coups de gueule destinés à l’opinion public, mais sans fonder de sérieuses menaces pour la classe codirigeante, c.-à-d. essentiellement les lobbies de l’argent.

              Qu’y a-t-il dans les principes exposés par l’administration Obama qui puisse garantir que les dérives ne se reproduiraient pas ? Côté sanction, c’est la peau de chagrin, on en reste aux déclarations d’intentions. Côté régulation, il n’y aura pas de contrôle réel sur les hedge funds notamment quant à leurs activités sur les produits dérivés, au motif qu’ils ne seraient pas responsable de la crise. Au fait, qui est donc responsable de la crise ? Toutes les institutions publiques et privées s’en sortent bien, voire très bien, non pas quelles vont bien, mais elles ont survécu ! Ne parlons de Goldman Sachs, couveuse naturelle des Paulson et Geithner, GS se porte bien. Ne parlons des AIG, BOA et autres institutions sauvées miraculeusement des eaux et qui en ont profité pour se renforcer au détriment des petites institutions. Car c’est le paradoxe, les grands établissements financiers, acteurs majeurs de la crise, sont devenus encore plus puissants, tandis que des centaines de petites banques ont du fermer leur porte, et l’hémorragie continue. Obama a donc rendu l’adage « too big to fail » plus problématique qu’il ne l’a jamais été. Les éléments d’une crise systémique sont en place puisque ne reste en fonction que des grandes institutions qui se tiennent et surtout tiennent l’état, dans un grand jeu de domino. La FED, la SEC, les instituts de rating, tous sortent du naufrage avec une bouée made in Obama. Ils ont obtenu de l’administration la meilleure assurance de survie qu’ils pouvaient espérer, la taille ! Le gigantisme de ces mastodontes, inefficaces pour les uns, hyper spéculatifs pour les autres, est d’autant plus dangereux qu’ils ont la bride sur le cou, et qu’ils vont pouvoir recommencer, qui ont déjà recommencé, à spéculer sur le dos de la collectivité grâce à Bernanke.

              Revenons au projet de loi, au titre des garanties, un fonds de 150 milliards est destiné à assumer les coûts du dépôt de bilan des banques. Mais on se rappellera combien le sauvetage du système devra couter à l’état. On gardera à l’esprit que l’encours nouveau de la dette mondiale souveraine dépasse 15000 milliards de dollars pour la seule année 2009. Portant le total à près de 50000 milliards. La contribution des banques à la sécurisation du système financier est donc marginale. Si l’essentiel des plans de relance et de sauvetage dans le monde a pour origine la spéculation aux Etats-Unis dans l’immobilier et l’effondrement de ses produits dérivés, on ne pourra que constater que la contribution des principaux auteurs de la bulle est mince. On ne peut qu’être choqué de la levée de bouclier de Wall-Street et de la City dès qu’un gouvernement réfléchis à soumettre les bonus à contribution. Bien plus grave, l’ensemble des produits dérivés qui totalisent un montant astronomique de 600.000 milliards de dollars restera largement à la discrétion des banques et des hedges funds. Il est incohérent de laisser ces derniers libre d’arbitrer comme bon leur semble, de laisser liberté d’innovation financière aux banques (on sait ce que cela signifie) et d’opposer des outils de contrôle qui seront fatalement désuets et dépassés par l’ingénierie financière de haute voltige. En refusant d’assumer le contrôle de cette ingénierie et des leviers employés par les fonds spéculatifs, et en laissant des mastodontes dominer les marchés, le gouvernement prend un train de retard sur la prochaine crise. J’ajoute qu’il le fait délibérément, en connaissance de cause. Parce que reconnaissons-le, la situation est tellement complexe qu’elle en devient inextricable. C’est donc une refonte complète du système qui conviendrait. Une telle révolution ne tiendrait certainement pas dans un feuillet de 1200 pages. Amendé de surcroit.

              Reprenons, l’argent gratuit, n’est gratuit que pour les banques, pas pour les contribuables, ni pour les consommateurs. Le carry trade n’est pas pour le grand public, pas plus que le bénéfice de la hausse des taux qui le moment venu étouffera le salarié moyen.
              Le crédit n’est pas cher quand le consommateur en aurait le plus besoin et qu’il ne peut se l’offrir, mais il sera probablement excessif avec des conséquences néfastes le jour où il pourra à nouveau envisager d’y recourir.
              Pour gagner dans ce jeu cynique, il faut faire parti du gotha. C’est ce que pensait l’électorat d’Obama avant son élection. Ces électeurs ont-ils changé d’avis ?

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              • #8
                Milton Friedman et le monétarisme sous Obama.

                L’outil primordial de toute régulation économique dans l’école monétariste est le taux d’intérêt. Destiné à éviter la surchauffe ou à relancer une économie anémiée, le taux d’intérêt s’ajuste, ou s’ajusterait, naturellement par une hausse dissuasive dans le premier cas, et une baisse salvatrice dans le second. La FED pilote les taux administrés avec cette religion monétariste reçue de l’école de Chicago dont Milton Friedman était le représentant mythique. Cette idéologie a été démontée à plusieurs reprises ces dernières années, tout d’abord il est clair que l’ajustement ne s’est pas produit naturellement avec les conséquences régulatrices escomptées, sinon aucune bulle n’aurait pu voir le jour, en tous cas pas dans de telles proportions. Enfin, la baisse administrée des taux n’a pas davantage ramené une croissance saine, mais au contraire a contribué à relancer la spéculation. La variable d’ajustement est de fait bien davantage une arme dévastatrice qui a enchainées des crises de plus en plus grave jusqu’à conduire à des aberrations, comme au Japon et maintenant aux Etats-Unis tandis que les épargnants déboussolés s’empressent de prêter à l’état contre une rémunération nulle, voire négative dans certains cas au lieu de consommer! Les néo classiques affirment que les 2 raisons principales qui doivent inciter à consommer sont d’une part l’hyper inflation, qui mange l’épargne, et d’autre part un taux d’intérêt faible qui rend celle-ci inintéressante. A l’inverse, des taux d’intérêt réels élevés, c.-à-d. un taux nominal bien supérieur à l’inflation doit inciter à épargner. A-t-on vu ce modèle fonctionner efficacement ces dernières années ?
                Je pourrais reprendre dans le détail les mesures incroyables prises par Alan Greenspan, dans sa gestion extravagante des taux de la FED, mais je pense que la plupart des lecteurs connaissent ces épisodes. Je préfère me pencher sur les conséquences néfastes du monétarisme tel que la FED l’emploi, désormais à des fins de spéculation avérée.
                Les taux bas ne profitent pas aux consommateurs ni aux PME mais seulement aux financiers, les banques US proposent d’élargir le crédit en 2010 que ne l’ont elle fait en 2009 ? C’est que les taux étaient très bas, donc aucun intérêt à prêter, cet appétit ne peut revenir que si les taux remontent. Ainsi la gestion des taux n’atteint jamais ses objectifs théoriques : relancer l’activité et donc l’emploi, par la consommation et l’investissement réel. Car la baisse des taux serait principalement destinée au bassin d’emploi des pme, premier vivier de l’emploi, et à la consommation qui seule peut assurer la relance dans une économie moderne où elle représente plus de 70% du PIB. Quant à l’investissement réel, on ne le voit guère, affamé par la spéculation financière, principale, pour ne pas dire unique, bénéficiaire des plans de relance et du jeu monétariste. Pourtant la fiscalité de la consommation (TVA) n’est pas dissuasive, ni aux Etats-Unis ni au Japon. Pas plus que la fiscalité marginale qui frappe peu les grosses fortunes. In fine, le système tourne dans le pire scénario pour la théorie monétariste : Les riches accumulent sans vraie raison, autre que l’appétit insatiable pour l’argent. Les classes moyennes ont peur de consommer (peut-être du fait d’une certaine prise de conscience des réalités sous-tendues) et épargnent par précaution, ou doivent recourir à un endettement croissant pour maintenir leur niveau de vie lorsque le revenu est insuffisant. L’industrie périclite, étouffée par la spéculation financière qui ne produit que ruine dans les économies développées et génère un profit marginal au regard des sommes gigantesques qui circulent, mais qui suffit à faire le bonheur d’une poignée d’initiés.

                La théorie monétariste pourrait fonctionner, mais le modèle a des failles. J’en vois deux principales. La première est une dérégulation paroxystique qui conduit à des comportements spéculatifs en décalage total avec le raisonnement de précaution qu’anticipe l’école monétariste. Succinctement pour que la théorie marche, encore faut-il que les agents aient du bon sens, agissement raisonnablement, et ne recherche pas plus que ce que le marché peut leur apporter. La culture anglo-saxonne ne fonctionne malheureusement pas sur ces bases, nous l’avons vu avec l’affaire Madoff, qui conduit des gens à prêter à l’aveugle, ou encore dans l’endettement excessif des ménages et enfin dans la bulle immobilière et ses dérives, à chaque fois c’est un comportement irrationnel, purement spéculatif, qui prend le dessus sur l’espérance de « bon père de famille » escomptée dans la théorie. Pourtant l’information est pléthorique : médias économiques, agences de rating, publications officielles publiques et privées obligatoires. Nous ne sommes plus au XIXème siècle. C’est un signe que la civilisation évolue vers une quête d’immédiateté, incompatible avec les résultats solides à long terme. Raison de plus pour revoir le modèle économique et surtout son financement.
                La seconde raison est que la gestion administrée des taux obéit à une logique purement financière décorrélée de la réalité du monde productif. Pour preuve des échanges financiers qui sont 50 fois plus important que les échanges réels. L’argent circule en boucle avec une productivité réelle finalement médiocre, c’est ce qui incite à la prise de risque façon casino. Les vrais gagnants de ce jeu sont ceux qui sont assurés de ne pas perdre quand tout va mal. Une petite poignée d’initiés protégés par la classe politique qui tient les leviers de l’impôt et de la rémunération de l’argent. Greenspan/Clinton/Bush, leur ont permis de s’enrichir en mettant tout le système en péril. Bernanke/Obama sont venus les sauver du naufrage (provisoirement ?). Les autres paient l’addition.

                C’est la lecture économique et sociologique que je fais des échecs de l’école monétariste, par sa praxis défaillante. Une lecture politique aurait sa place ; le Marxisme ayant été au cours des XIX et XX siècle une menace très significative pour le capitalisme financier, il a de facto bénéficié au salariat qui a vu ses revenus croitre de façon spectaculaire, de pair avec un capitalisme industriel puissant mais peu rémunérateur. L’effondrement du communisme, en URSS et l’ouverture de la Chine ont été un facteur déterminant dans l’explosion des mœurs spéculatives, tout particulièrement dans les économies développées de type monétaristes, tout en ouvrant une ère de grandes difficultés pour le salariat avec l’exode des emplois industriels, la précarisation des emplois de service et la pression sur les salaires. Le maintien du niveau de vie n’était possible qu’avec l’endettement des ménages, contribuant à renforcer le poids de la finance sur la société, au détriment du capitalisme industriel de naguère.
                Mais c’est cette lecture politique qui offre le meilleur éclairage au délabrement du système. Une classe politique largement corrompue, communiant avec les lobbies de l’argent, et un pouvoir qui finalement échappe au citoyen puisque ces lobbies ont les moyens de faire émerger la classe politique qui sert ses intérêts. La vraie question est dans quelle démocratie sommes-nous ?
                Il est à parier qu’une théorie économique aussi bien ficelée soit-elle pourrait conduire au même désastre si le citoyen ne peut s’assurer que la régulation, quelle qu’elle soit, servirait bien ses intérêts et non ceux d’une infime minorité de profiteurs. La démocratie n’est pas le remède miracle aux maux de la société, pas plus que la théorie monétariste ne peut fonctionner si le système financier (FED incluse) détermine sa finalité en devenant son propre régulateur.

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                • #9
                  Obama est-il pire que Bush ?

                  L’échec du sommet de Copenhague lui est largement imputable, il a pourtant poussé le cynisme à déclarer qu’il comprenait la déception des gens. Sa politique étrangère « va-t-en guerre » contraste avec ses engagements et désole son propre camp.
                  Tous les conflits s’aggravent et d’autres menacent de s’ouvrir. Obama poursuit la vieille tradition Américaine de soutien à des gouvernements illégitimes et corrompus (dans les pas de Bush père et fils, Clinton, Reagan…) Sa réforme de la santé accouche de demi-mesures dont beaucoup s’accordent à dire qu’elles seront inefficaces, réduisant les prestations des plus modestes, les droits des femmes et laissera toujours 5 millions de citoyens sur le carreau.
                  Les assurances privées pourront continuer de se gaver car elles ont obtenu gain de cause, le chapitre du choix avec un organisme public est clôt. Et pourtant rien n’indique que les couts vont baisser puisque le principe de la libre facturation des soins est préservé, et qu’en ce domaine, comme en beaucoup d’autres, ce n’est pas la nécessité qui fait le prix, mais le rapport de force entre un secteur qui domine l’offre sous tous ses aspects techniques et financiers et une demande croissante dépourvue de substitut public et de moyen de pression. Obama confirme, institutionnalise en quelque sorte, la rente des sociétés privées sur la santé des citoyens.
                  Traiter la santé comme un bien ordinaire est un des pires choix politiques pour une société, certainement une de ses plus grandes injustices et le signe d’une certaine inhumanité. La logique de profit s’impose dans tous les domaines de la société Américaine qui s’en réclame d’un modèle. Le justiciable, le malade, sont traités comme des consommateurs de justice et de santé. Il leur faut payer pour espérer que d’obtenir un bienfait qui pourtant devrait être une priorité sociale dans une société démocratique juste et solidaire. Obama ne change pas la règle, il l’entérine. Ses concurrents n’eussent certes pas fait mieux, car ils partagent tous cette vue que le libéralisme doit être dur pour les faibles, et protecteurs des forts. Une logique tellement envahissante que l’économie de marché, qui ne devrait régir que les rapports commerciaux entre les hommes, fait loi dans tous les domaines de la vie privée, jusque dans l’intimité des hommes. Ce n’est pas nouveau que la morale cherche à imposer une règle commune, mais ce qui est nouveau c’est que cette morale soit purement mercantile. Et surtout que ses lois soient iniques puisque fabriquées par quelques lobbies pour leur propre compte. Où sont les progrès, les bienfaits de ce système qui s’impose par la petite porte ? A voir l’endettement gigantesque qui hypothèque l’avenir des peuples, et les délocalisations qui en altère les revenus, ils sont nuls, en régression même sur la situation antérieure. Le néolibéralisme monétariste a fait miroiter des avantages qui n’existent qu’en théorie, mais concrètement les peuples y perdent gros, car il les déshumanise, en favorisant l’individualisme et la compétition outrancière ; et il redistribue la richesse de la plus inique des façons, tout pour une infime minorité, la charge des erreurs pour les autres.

                  Qu’il soit pire ou non, Obama sera rattrapé au tournant. Parce que les plans de relance apportent plus de problèmes à long terme que de solutions à court terme. Le premier problème est la dette massive.

                  La dette publique inquiète à juste titre. Et de quelle solution l’école monétariste nous propose aujourd’hui pour régler le problème de cette dette ? L’inflation !
                  Alors même que l’inflation a justement été décrite comme néfaste aux pauvres et aux classes moyennes, et profitable qu’aux riches. Profitable à ceux qui ont une grande capacité d’endettement lorsque le crédit est rare pour le commun mais se trouve à vil prix pour quelques-uns grâce à la complicité des banques centrales. Les mentors de la dérégulation n’en seront pas à une contradiction près. S’il faut renier les engagements à combatte l’inflation d’hier par une inflation galopante demain, parce que cela leur profite, ils le feront. Et le tour sera joué.
                  Mais pourquoi déjà envisager un scénario qui manifestement ne relève pas de l’auto régulation ? (l’autorégulation que le système devrait générer en théorie, donc sans la moindre intervention étatique) ; Parce que la situation ne s’améliore pas, en dépit des annonces tronquées et des chiffres dopés.
                  L’emploi ne s’améliore pas, cela ne se peut pas car ce sont les PME qui font l’emploi, or les revenus, les marges et les conditions de crédit se sont aggravés pour les PME américaines. L’emploi public est mis à mal par une fiscalité toujours plus avantageuses pour les riches ; résultat, beaucoup d’états n’ont plus les moyens d’entretenir les infrastructures. Routes et ponts sont délabrés, mal entretenus. Pire, les états licencient leurs fonctionnaires, et sont accablés de dettes au point qu’il est inenvisageable dans l’environnement fiscal actuel qu’ils puissent embaucher ou même cesser de licencier. Les grandes sociétés n’embauchent pas, elles délocalisent en masse.
                  Du côté de l’immobilier, la vérité filtre au compte goutte mais il est bien difficile aux institutions publiques de masquer la vérité.
                  Le Freddie Mac Price index chute de 2% au Q3. La projection indique une chute à venir de 17% au cours des 4 prochaines années. Le creux n’étant pas attendu avant fin 2013. Les défauts de paiement sont à 9%, en hausse de 1.2points. Signe que la crise s’accélère dans ce secteur. Les défauts de paiement des cartes de crédits continuent d’enfler. La valeur des maisons diminue, dans cette étendue de défaillances et de dévalorisation des actifs, n’émerge que les bonus des banquiers, en forte hausse.
                  L’arrogance des banquiers et leur pugnacité à défendre leur gain (illégitime) semble sans limite. Ainsi Goldman Sachs menace le trésor Britannique de délocaliser les emplois en Espagne si les bonus sont taxés. Ces banquiers jouent du poids que leur a conféré les plans de relance pour menacer les gouvernements, démontrant par là même qu’ils n’ont que du mépris pour les peuples qui ont pourtant été durement mis à contribution afin de leur venir en aide. Il est d’ailleurs incroyable que les gouvernements tolèrent le chantage à la délocalisation, menace qui peut aisément se contrer. Il suffirait que l’Europe et les Etats-Unis établissement un protectionnisme financier commun (une règle fiscale commune) pour qu’aucun paradis fiscal ne puisse échapper à la règle, car l’essentiel des flux financiers passent par ces deux continents.
                  Les banques privées sont devenues des rouages « capitaux » du système monétariste, l’état dans l’état. Elles imposent la dérégulation afin de mettre en insécurité juridique leur clientèle, mais aussi pour rendre opaque leur fonctionnement. La rémunération des banquiers est en décalage avec leur utilité sociale. Ils ne financent plus l’économie réelle, n’irriguent plus le tissu des PME, se contentent de coups financiers juteux qui sont autant de bombes à retardement pour l’économie.
                  Pour les bonus et les rémunérations des banquiers justement, on découvre Obama hypocrite, s’indignant que les responsables de la crise refusent de consentir des efforts sur leur salaire,(que n’a-t-il posé des conditions légales avant d’être intervenu en leur faveur ?), pourtant, La FHFA, organisme de tutelle des organismes de refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae, a ainsi indiqué dernièrement que les cinq plus hauts dirigeants de ces groupes allaient toucher en 2009 des salaires qui, en incluant les primes de rendement, pourraient atteindre six millions de dollars. Le département du Trésor avait annoncé pour les mêmes raisons avoir relevé le plafond de rémunérations du directeur financier du constructeur automobile General Motors, du directeur général de Chrysler et du directeur général de la société de services financiers GMAC, Michael Carpenter, qui toucherait jusqu’à 6.2 millions.

                  Freddie Mac et Fannie Mae ont pourtant déjà à eux-seuls engloutis 112 milliards d’aide du trésor. Et il semblerait qu’il faille peut-être leur en verser 800 milliards, 3 ou 400 milliards à chacun ! Et GM va a nouveau mettre à contribution les finances publiques !
                  Ces établissements sont pourtant en faillite non d’une règlementation outrancière ou d’une fiscalité harassante, mais par le résultat de leurs arbitrages économiques librement exercés. Selon les principes de néolibéralisme.

                  Lors des derniers G20, les gouvernements jouissaient du soutien de l'opinion publique pour réformer le système en profondeur, et rétablir une saine régulation. S'ils n'ont pas fait grand chose, c'est en bonne partie par la volonté d'Obama, qui clairement a montré qu'il entendait jouer le jeu des banquiers.

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                  • #10
                    Quel fatras, quel bric à brac.
                    Les analyses donnent l'impression d'être fouillées, en réalité elles sont superficielles, de niveau comptoir de café.
                    Des arguments assénés comme s'ils étaient évidents, alors que tous sont criticables et contestables.
                    C'est quoi le but de ce monologue?
                    Convaincre que d'autres solutions, en particulier de gauche, apporteraient la solution aux problèmes actuels?
                    On se croirait dans un forum politique, dans lequel l'important n'est pas la finesse de l'analyse, mais le soucis de convertir les lecteurs en militant d'un parti.
                    Pro-at est vraiment le forum adéquat pour ce genre de discussions?
                    j'en doute.

                    Commentaire


                    • #11
                      Citation de : Belen (au 03-01-2010 14:52:57)

                      Quel fatras, quel bric à brac.
                      Les analyses donnent l'impression d'être fouillées, en réalité elles sont superficielles, de niveau comptoir de café.
                      Des arguments assénés comme s'ils étaient évidents, alors que tous sont criticables et contestables.
                      C'est quoi le but de ce monologue?
                      Convaincre que d'autres solutions, en particulier de gauche, apporteraient la solution aux problèmes actuels?
                      On se croirait dans un forum politique, dans lequel l'important n'est pas la finesse de l'analyse, mais le soucis de convertir les lecteurs en militant d'un parti.
                      Pro-at est vraiment le forum adéquat pour ce genre de discussions?
                      j'en doute.


                      moi je trove ça clair, cé toi qu'est nul! argumente au lieu de critiquer, c"est facile lol
                      et pourkoi tu politise? obama est de gauche nan?

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                      • #12
                        Voir sur ce débat l'article clairvoyant de James Petras
                        A Historic Moment:
                        The Election of the Greatest Con-Man in Recent History
                        by James Petras*

                        Just as Obama’s electoral campaign and subsequent victory will go into the annals as the political con-job of the new millennium, his economic and political appointments will mark another ‘historic’ moment: The nomination of corrupt and failed speculators and warmongers. Let us join the inaugural celebration of our ‘First Afro-American’ Imperial President, who wins by con and rules by guns!

                        http://www.voltairenet.org/article158789.html

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                        • #13
                          Je trouverais intéressant que des Belen ou des personnes ayant une analyse différente de LittleBigMan nous la propose et argumente car il est certain qu'il n'y a pas qu'une vérité.

                          Pour ma part ayant été déçu par beaucoup d'idéologies je ne peux que constater et ait tendance à ne plus croire en rien.

                          Dire à mes petits enfants qu'il faut travailler à l'école pour réussir, je n'ose plus. Mes fils ont bac + 5 et quand je vois leurs salaires....

                          Il y a eu une époque, pré-Reagan/Tatcher que j'ai vécu, où lorsque l'on se donnait pour son entreprise on avait du retour. J'ai donné, j'en ai profité. J'ai élevé mais enfants avec ces idées, je reconnais maintenant que j'ai eu tout faux, je n'ai pas vu le monde changer;

                          Maintenant, j'ai peut-être encore faux, mais je me dis que nous sommes entré dans le monde de la finance et qu'il y a peut-être un moyen de gagner sa vie devant un ordinateur à trader, à utiliser le monde de la finance. Je cherche ce moyen,en espérant que ce sera le dernier cadeau que je puisse leur faire et l'entreprise ne leur servira qu'à assurer leur protection sociale. Qu'il ne s'en fasse surtout pas pour elle, il n'auront aucun retour. Maintenant elle n'est plus que le reflet d'actionnaires qui ne les voient, en tant que salariés, que comme 'des marges d'ajustement". Moins il y en a , moins ils sont payés, plus il y a de profits.

                          Alors profitons d'eux aussi.

                          Travaillez le moins possible, profitez d'eux le plus possible
                          Ichimoku d'un seul coup d'oeil .......................mais de tous côté

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