Rally d'été: un interlude dans la correction du cycle de quatre ans
La minute technique.
Bruno Estier, bruno.estier@dplanet.ch
Lundi 26 juin 2006
L'année 2006 étant celle du creux du cycle présidentiel de quatre ans sur le marché des actions américaines, nous avions revu lors des mois précédents divers éléments pouvant mettre en évidence le sommet qui précède ce creux. La validation du récent sommet en mai comme un sommet majeur est corroborée par l'accroissement de la volatilité (indice VIX) durant la correction qui suivit. En effet sur le graphique représentant la VIX sur l'indice S & P 500, la remontée de la volatilité vers 23% est caractéristique de corrections majeures.
Le défi pour les analystes de marché est donc d'envisager l'évolution possible de cette correction qui devrait atteindre son point bas au plus tôt en octobre 2006, en espérant qu'elle ne se prolonge pas jusqu'au début 2007. Il s'agit d'examiner l'évolution saisonnière et l'analyse des mouvements de marché pendant les années représentant un creux du cycle de quatre ans. La saisonnalité, qui suggère de «vendre en mai» était parfaitement au rendez-vous. En ce qui concerne le schéma historique valide pour 2006, examinons le second graphique, qui montre dans sa partie supérieure l'évolution moyenne du Dow Jones pendant chacune des quatre années du cycle en se basant sur des données quotidiennes de 1900 à 2005. En analysant l'évolution de ce schéma historique, on remarque que leur direction est plus importante que leur niveau absolu. Ce qui importe surtout, c'est la coïncidence de certains changements de direction entre le S & P500 et la courbe historique du Dow. Comme on le voit, la corrélation n'est évidemment pas parfaite entre le pattern historique représenté sur la partie supérieure et l'évolution du S & P500 depuis 2003, située sur la partie inférieure du graphique. Par contre, un examen attentif de l'historique situe parfaitement vers mai le sommet du cycle de quatre ans. Pour le reste de 2006, on notera trois phases: la première est une baisse de mi-avril à juin. La seconde est une consolidation horizontale qui peut correspondre au fameux rally d'été de mi-juin à août. Puis, finalement, vient la seconde baisse, qui en général s'accélère en septembre et culmine historiquement en octobre. On se souviendra que la moyenne historique de baisse lors des creux du cycle de quatre ans est de 27%. Or la baisse actuelle n'en est pas encore à 10%. Evidemment, il n'y a pas certitude que le creux en termes absolus se fasse en octobre, même si la période saisonnière la plus baissière va statistiquement de mai à octobre.
En ce qui concerne l'évolution immédiate du marché des actions américain, les analystes se concentrent aussi sur les différentes mesures de retour entre des sommets et des creux importants et sur leur confluence: par exemple sur le S & P500, en mesurant entre le sommet à 1327 et le point bas d'août 2004 à 1060, on a le «Fibonacci retracement» de 38% à 1225 d'une part, et d'autre part à 1228, celui de 62% entre le même sommet à 1327 et 1168, qui est le creux précédent d'octobre 2005. Cette confluence fait de la zone 1225-1228 sur le S & P500 un point de support potentiel pour un rebond technique. D'autre part, le Dow Jones a fait une clôture proche de la zone des 10645 qui représente un autre niveau clé, celui de 50% entre le sommet 11670 et le creux précédent de 10157. D'ailleurs, c'est sur cette zone de support que le Dow a rebondi en janvier 2006. Comme ces deux indices étaient à la mi-juin très survendus, le rebond qui a suivi n'est pas une totale surprise. Ce rebond pourrait être le début de la période de consolidation historique entre juin et août, appelé rally d'été. Il pourrait atteindre la zone de 1275 sur le S & P500 et 11100 sur le Dow. Lorsque la situation de survente et de pessimisme généralisé sera moins prononcée, alors la seconde baisse risque de se mettre en place en septembre-octobre. L'amplitude de cette baisse devrait atteindre au moins le creux d'octobre 2005. Lors de l'élaboration d'un tel scénario de rebond, il est important de définir le «stop loss» du scénario: le rebond avorterait, si la zone de 1125 venait à être enfoncée avant fin juin. Dans ce cas, le marché indiquerait une impulsion baissière spécialement importante, qui rendrait très secondaire le rôle du pattern historique concernant l'année 2006 par rapport à l'amplitude des mouvements de baisse qu'une telle cassure pourrait suggérer.
© Le Temps, 2006
La minute technique.
Bruno Estier, bruno.estier@dplanet.ch
Lundi 26 juin 2006
L'année 2006 étant celle du creux du cycle présidentiel de quatre ans sur le marché des actions américaines, nous avions revu lors des mois précédents divers éléments pouvant mettre en évidence le sommet qui précède ce creux. La validation du récent sommet en mai comme un sommet majeur est corroborée par l'accroissement de la volatilité (indice VIX) durant la correction qui suivit. En effet sur le graphique représentant la VIX sur l'indice S & P 500, la remontée de la volatilité vers 23% est caractéristique de corrections majeures.
Le défi pour les analystes de marché est donc d'envisager l'évolution possible de cette correction qui devrait atteindre son point bas au plus tôt en octobre 2006, en espérant qu'elle ne se prolonge pas jusqu'au début 2007. Il s'agit d'examiner l'évolution saisonnière et l'analyse des mouvements de marché pendant les années représentant un creux du cycle de quatre ans. La saisonnalité, qui suggère de «vendre en mai» était parfaitement au rendez-vous. En ce qui concerne le schéma historique valide pour 2006, examinons le second graphique, qui montre dans sa partie supérieure l'évolution moyenne du Dow Jones pendant chacune des quatre années du cycle en se basant sur des données quotidiennes de 1900 à 2005. En analysant l'évolution de ce schéma historique, on remarque que leur direction est plus importante que leur niveau absolu. Ce qui importe surtout, c'est la coïncidence de certains changements de direction entre le S & P500 et la courbe historique du Dow. Comme on le voit, la corrélation n'est évidemment pas parfaite entre le pattern historique représenté sur la partie supérieure et l'évolution du S & P500 depuis 2003, située sur la partie inférieure du graphique. Par contre, un examen attentif de l'historique situe parfaitement vers mai le sommet du cycle de quatre ans. Pour le reste de 2006, on notera trois phases: la première est une baisse de mi-avril à juin. La seconde est une consolidation horizontale qui peut correspondre au fameux rally d'été de mi-juin à août. Puis, finalement, vient la seconde baisse, qui en général s'accélère en septembre et culmine historiquement en octobre. On se souviendra que la moyenne historique de baisse lors des creux du cycle de quatre ans est de 27%. Or la baisse actuelle n'en est pas encore à 10%. Evidemment, il n'y a pas certitude que le creux en termes absolus se fasse en octobre, même si la période saisonnière la plus baissière va statistiquement de mai à octobre.
En ce qui concerne l'évolution immédiate du marché des actions américain, les analystes se concentrent aussi sur les différentes mesures de retour entre des sommets et des creux importants et sur leur confluence: par exemple sur le S & P500, en mesurant entre le sommet à 1327 et le point bas d'août 2004 à 1060, on a le «Fibonacci retracement» de 38% à 1225 d'une part, et d'autre part à 1228, celui de 62% entre le même sommet à 1327 et 1168, qui est le creux précédent d'octobre 2005. Cette confluence fait de la zone 1225-1228 sur le S & P500 un point de support potentiel pour un rebond technique. D'autre part, le Dow Jones a fait une clôture proche de la zone des 10645 qui représente un autre niveau clé, celui de 50% entre le sommet 11670 et le creux précédent de 10157. D'ailleurs, c'est sur cette zone de support que le Dow a rebondi en janvier 2006. Comme ces deux indices étaient à la mi-juin très survendus, le rebond qui a suivi n'est pas une totale surprise. Ce rebond pourrait être le début de la période de consolidation historique entre juin et août, appelé rally d'été. Il pourrait atteindre la zone de 1275 sur le S & P500 et 11100 sur le Dow. Lorsque la situation de survente et de pessimisme généralisé sera moins prononcée, alors la seconde baisse risque de se mettre en place en septembre-octobre. L'amplitude de cette baisse devrait atteindre au moins le creux d'octobre 2005. Lors de l'élaboration d'un tel scénario de rebond, il est important de définir le «stop loss» du scénario: le rebond avorterait, si la zone de 1125 venait à être enfoncée avant fin juin. Dans ce cas, le marché indiquerait une impulsion baissière spécialement importante, qui rendrait très secondaire le rôle du pattern historique concernant l'année 2006 par rapport à l'amplitude des mouvements de baisse qu'une telle cassure pourrait suggérer.
© Le Temps, 2006
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