La société de courtage américaine, dont l'action a plongé de près de 70% la semaine passée, s'est placée lundi sous le régime des faillites. A Wall Street, l'action a été suspendue.
C'est la fin d'un des noms phares de Wall Street. Le courtier américain MF Global, qui vient de connaître une semaine noire, s'est placé lundi 31 octobre sous la protection du régime des faillites. Avec des actifs de plus de 41 milliards de dollars, le groupe entre dans l'histoire des 10 plus gros dépôts de bilan des Etats-Unis depuis plus de 30 ans.
Cette « fin » signe aussi l'échec de la stratégie de son patron, Jon Corzine, ancien dirigeant de Goldman Sachs et ex gouverneur du New Jersey, visant à transformer MF en banque d'investissement -impliquant une plus grande prise de risque sur les fonds propres. Ses positions en Europe ont été pointées du doigt par le régulateur, les analystes et les agences de notation : le groupe a publié tout récemment une exposition de 6,3 milliards de dollars à la dette souveraine européenne, notamment italienne et espagnole. « Vouloir changer de business model était très courageux. Mais c'est beaucoup plus compliqué de le faire lorsque le volume traité n'est pas celui de Goldman Sachs », souligne un observateur du secteur. « Quand on fait du trading pour compte propre, il faut une taille critique, comparable à celle d'une vraie banque. Il faut bien séparer les métiers », ajoute Jean-Pierre Aubin, président du courtier BGC en France (précisant ne pas avoir d'activité pour compte propre).
Parmi les plus importants créanciers de MF Global figurent les banques JP Morgan et Deutsche Bank, et même la chaîne de télévision américaine CNBC.
MF Global, qui aurait engagé dès la semaine dernière des banques pour le conseiller sur une vente totale ou partielle, n'aurait pas réussi à céder ses actifs ou à se vendre en totalité. Selon la presse anglo-saxonne, l'intermédiaire aurait eu des discussions avec l'américain Interactive Brokers Group, qui ont achoppé. Les négociations portaient sur une offre autour de 1 milliard de dollars, d'après le « Wall Street Journal ». Le quotidien précisait toutefois que la transaction était compliquée et que le montant pouvait changer. « Un milliard, ça me paraissait beaucoup... », souligne un professionnel.
MF Global, spécialiste des matières premières et des dérivés listés (avec des activités proches de celles du français Newedge), issu d'une scission du britannique Man Group en 2007, aurait discuté avec au moins cinq acquéreurs potentiels : des banques, des sociétés de capital investissement et des courtiers, rapporte l'agence Bloomberg. Macquarie Group, Barclays, State Street, ou encore JC Flowers faisaient partie des établissements cités comme potentiels « prédateurs ». Certains étaient notamment intéressés par sa clientèle privée haut de gamme.
« L'ensemble du business est déstabilisé »
La mise sous protection du chapitre 11 pourrait faciliter des cessions partielles d'actifs, selon un cabinet de restructuration. « Mais le problème, c'est que l'ensemble du business est déstabilisé ; des clients et des employés sont partis. Et, on peut penser que l'hémorragie continue », rappelle un observateur. « C'est un peu la panique chez certains clients. Notamment pour changer de compensateur », ajoute un autre.
Ces nouveaux rebondissements font suite à une salve de nouvelles négatives ces derniers jours : le titre a dégringolé de presque 70% la semaine dernière alors que la notation de MF Global a été dégradée à la catégorie d'obligations « pourries » par deux agences et le groupe a publié une perte trimestrielle record.
Ce n'était pas la première période « noire » du groupe : il avait été lourdement affecté par la perte générée par un de ses courtiers en 2008, subissant alors une grave crise de confiance.
Un peu plus tôt dans la journée de lundi, la Fed de New York avait annoncé suspendre ses nouvelles transactions avec MF Global, qui est un « primary dealer » depuis quelques mois (c'est à dire traitant sur les émissions de dette américaine). L'IntercontinentalExchange (ICE) et le CME Group avaient indiqué avoir sorti la société de leur liste de courtiers pouvant traiter sur le « parquet ».
La cotation de l'action de MF Global -quasiment un « penny stock » -avait été suspendue dès lundi matin.
De leur côté, les employés londoniens du groupe auraient été renvoyés chez eux, selon Robert Peston de la BBC.
MARINA ALCARAZ les echos.fr
email reçu ce matin de la part de mon broker
C'est la fin d'un des noms phares de Wall Street. Le courtier américain MF Global, qui vient de connaître une semaine noire, s'est placé lundi 31 octobre sous la protection du régime des faillites. Avec des actifs de plus de 41 milliards de dollars, le groupe entre dans l'histoire des 10 plus gros dépôts de bilan des Etats-Unis depuis plus de 30 ans.
Cette « fin » signe aussi l'échec de la stratégie de son patron, Jon Corzine, ancien dirigeant de Goldman Sachs et ex gouverneur du New Jersey, visant à transformer MF en banque d'investissement -impliquant une plus grande prise de risque sur les fonds propres. Ses positions en Europe ont été pointées du doigt par le régulateur, les analystes et les agences de notation : le groupe a publié tout récemment une exposition de 6,3 milliards de dollars à la dette souveraine européenne, notamment italienne et espagnole. « Vouloir changer de business model était très courageux. Mais c'est beaucoup plus compliqué de le faire lorsque le volume traité n'est pas celui de Goldman Sachs », souligne un observateur du secteur. « Quand on fait du trading pour compte propre, il faut une taille critique, comparable à celle d'une vraie banque. Il faut bien séparer les métiers », ajoute Jean-Pierre Aubin, président du courtier BGC en France (précisant ne pas avoir d'activité pour compte propre).
Parmi les plus importants créanciers de MF Global figurent les banques JP Morgan et Deutsche Bank, et même la chaîne de télévision américaine CNBC.
MF Global, qui aurait engagé dès la semaine dernière des banques pour le conseiller sur une vente totale ou partielle, n'aurait pas réussi à céder ses actifs ou à se vendre en totalité. Selon la presse anglo-saxonne, l'intermédiaire aurait eu des discussions avec l'américain Interactive Brokers Group, qui ont achoppé. Les négociations portaient sur une offre autour de 1 milliard de dollars, d'après le « Wall Street Journal ». Le quotidien précisait toutefois que la transaction était compliquée et que le montant pouvait changer. « Un milliard, ça me paraissait beaucoup... », souligne un professionnel.
MF Global, spécialiste des matières premières et des dérivés listés (avec des activités proches de celles du français Newedge), issu d'une scission du britannique Man Group en 2007, aurait discuté avec au moins cinq acquéreurs potentiels : des banques, des sociétés de capital investissement et des courtiers, rapporte l'agence Bloomberg. Macquarie Group, Barclays, State Street, ou encore JC Flowers faisaient partie des établissements cités comme potentiels « prédateurs ». Certains étaient notamment intéressés par sa clientèle privée haut de gamme.
« L'ensemble du business est déstabilisé »
La mise sous protection du chapitre 11 pourrait faciliter des cessions partielles d'actifs, selon un cabinet de restructuration. « Mais le problème, c'est que l'ensemble du business est déstabilisé ; des clients et des employés sont partis. Et, on peut penser que l'hémorragie continue », rappelle un observateur. « C'est un peu la panique chez certains clients. Notamment pour changer de compensateur », ajoute un autre.
Ces nouveaux rebondissements font suite à une salve de nouvelles négatives ces derniers jours : le titre a dégringolé de presque 70% la semaine dernière alors que la notation de MF Global a été dégradée à la catégorie d'obligations « pourries » par deux agences et le groupe a publié une perte trimestrielle record.
Ce n'était pas la première période « noire » du groupe : il avait été lourdement affecté par la perte générée par un de ses courtiers en 2008, subissant alors une grave crise de confiance.
Un peu plus tôt dans la journée de lundi, la Fed de New York avait annoncé suspendre ses nouvelles transactions avec MF Global, qui est un « primary dealer » depuis quelques mois (c'est à dire traitant sur les émissions de dette américaine). L'IntercontinentalExchange (ICE) et le CME Group avaient indiqué avoir sorti la société de leur liste de courtiers pouvant traiter sur le « parquet ».
La cotation de l'action de MF Global -quasiment un « penny stock » -avait été suspendue dès lundi matin.
De leur côté, les employés londoniens du groupe auraient été renvoyés chez eux, selon Robert Peston de la BBC.
MARINA ALCARAZ les echos.fr
email reçu ce matin de la part de mon broker
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