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La tension monte sur le marché de l’uranium
Dominique Baillard
(Photo : RFI)
Sur les premiers mois de l’année le cours de l’uranium a gagné 40% sur le marché au comptant, et cela n’est qu’un palier, la hausse entamée il y a presque deux ans est partie pour durer. Les volumes écoulés sur le marché spot depuis le premier janvier représente déjà les trois quart du total de l’année 2004. Une effervescence haussière directement liée à la relance de l’énergie nucléaire à travers le monde entier. La Chine qui projette de construire une trentaine de centrales va devenir un importateur net de minerai. Parmi les pays émergents, l’Inde et la Russie sont également en train d’étendre leur parc atomique. Aux 440 réacteurs nucléaires répertoriés vont s’en ajouter 24 actuellement en construction plus une centaine encore en projet, à des stades plus ou moins avancés.
Si les programmes annoncés sont respectés la demande devrait augmenter à terme de 30%. Un vrai problème quand on sait que la production actuelle de 36 000 tonnes de minerai ne couvre que la moitié des besoins et qu’elle peine à augmenter ses volumes. Depuis vingt ans le déficit entre l’offre et la demande est comblé par l’écoulement des stocks stratégiques des pays détenteurs de l’arme nucléaire. Une manne providentielle qui a diminué de moitié et que ses heureux propriétaires sont de moins en moins enclin à mettre sur le marché. C’est le cas de la Russie, un important fournisseur qui préfère conserver ses réserves pour son usage domestique.
Dans ce climat de pénurie où le marché est dominé par le Canada et l’Australie, les gisements existants suscitent bien des convoitises. Le groupe australien WMC qui exploite la plus grande mine souterraine au monde, celle d’Olympic Dam fait l’objet d’une OPA amicale du britannique BHP Billiton, mais Rio Tinto, un autre grand groupe minier n’a pas dit son dernier mot. Par ailleurs la petite vingtaine de producteurs poursuit ses prospections, le français Areva, deuxième en volume explore le sous-sol du Canada, du Niger et du Kazakhstan. Mais le temps de la prospection est totalement déconnecté de celui du marché. A titre d’exemple le premier producteur mondial, le canadien Cameco construit actuellement dans l’Ontario la mine de Cigar Lake qui sera opérationnelle en 2007 alors que la découverte du gisement remonte à 1981, au moment où les cours de l’uranium plongeaient.
En bref, les Britanniques délaissent la légendaire cup of tea au profit des tisanes et des sodas. C’est la conclusion de l’étude menée par le cabinet anglais Mintel. Les ventes ont reculé de 16 et 9% entre 2002 et 2004. Une baisse qui ne s’est pas encore fait ressentir sur les importations, le Royaume-Uni reste le premier importateur de l’Union européenne, comparable à l’autre acheteur net européen en train de monter, la Russie.
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