Le Maroc et le Pétrole
Avant d’entamer mon analyse sur l’évolution probable du pétrole, je tiens à rappeler ma recommandation dans l’article de la semaine dernière (Prévoir le cours du dollar ) :https://<a href='/ref.php?uri=http%3...C_ID=16077</a>
« Que donc le dollar va-t-il faire cette semaine ?
Il suffit d’observer le graphique.
Et de constater que le ratio est supérieur à la courbe du dollar. Ce qui signifie que les gros traders anticipent cette fois ci une hausse du dollar. Auront-ils raison ? Les jours prochains nous le diront. Pour ma part, je me suis porté vendeur de l’euro, du franc suisse et du yen japonais. »
J’ai rédigé cette analyse le jeudi soir 17 Mars. L’euro valait 1,3410. Non seulement j’ai annoncé que la devise européenne, le franc suisse et le yen japonais allaient tomber mais surtout je montrais pourquoi et comment il était possible de faire cette prévision avec une forte probabilité de succès.
Ma certitude sur la prochaine chute de l’euro était telle que j’en ai fait le sujet principal lors de ma conférence à Paris le samedi 19 Mars ( www.salonat.com). Pour ceux qui souhaitent la vidéo de ma présentation ( mostafa@belkhayate.ma)
Comme avec l’analyse sur le blé, il me plaît de calculer combien un lecteur assidu de Challenge Hebdo aurait gagné s’il s’était porté vendeur comme moi sur l’euro. Aujourd’hui, on est jeudi 24 Mars, 19H 17. Le cours de l’euro est de 1,2940 !!!!
Une chute violente de 3,5 % en une semaine.
Le dollar est donc bien remonté comme nous le laissait voir à l’avance mon indicateur.
Il s’agit d’une chute de (1,3410 – 1,2940) 470 pips. Sur le marché à terme de l’euro, chaque pip vaut 12,5 $. Donc pour un contrat d’euro vendu le lecteur aurait réalisé :
470 X 12,5 = 5875 $ et comme pour vendre ce contrat euro il lui suffisait de 1800 $ sa performance réelle est de 326 % !
Autrement dit, tripler son investissement en une semaine. Sans aller jusqu’à ce type de pure spéculation, ces techniques de gestion sur devises, appliquées de manière rigoureuse et régulière, peuvent permettre à une grande entreprise, une banque centrale ou un gouvernement d’optimiser leurs opérations de change.
Un autre domaine qui mérite attention c’est le pétrole. J’ai lu dans la presse locale que la hausse de l’or noir a coûté très cher à mon pays natal. A qui la faute ? Au pétrole ? Aux américains qui font la guerre ? Aux terroristes ? A l’économie mondiale ? Aux chinois ?
A personne d’autre qu’à nous-mêmes.
Le marché à terme du pétrole offre les outils nécessaires (futures et options) pour nous protéger quoiqu’il arrive sur ce marché. Il nous suffit de les utiliser pour rester définitivement indépendants du cours du pétrole, en tout cas en ce qui concerne l’approvisionnement. Car bien sûr, en ce qui concerne les conséquences indirectes sur l’économie nationale, c’est plus compliqué.
L’analyse qui va suivre est personnelle et m’engage totalement :
le pétrole va encore monter ! Il devrait arriver rapidement à 87 $ le baril avant 2010. Et le Maroc, au lieu d’en subir encore une fois les conséquences, peut en tirer un profit considérable. Comment ?
D’abord en faisant confiance dans l’analyse qui va suivre et ensuite utiliser les stratégies sur les marches à terme appropriées pour non seulement se protéger mais aussi pour faire les bénéfices pour compenser les pertes de l’année dernière.
Observons le graphique ci-dessous :
Le pétrole évolue par amplitude que désormais il est facile de détecter. Sur ce graphique de plus de 20 ans, on constate qu’il est entré dans une phase de pulsion haussière qui contient une force d’inertie. Techniquement il est très peu probable que le pétrole revienne casser la barre des 39 $. Il peut éventuellement plier vers les 48 $ vers le début de l’été mais ce n’est que pour mieux s’envoler vers son premier objectif de 68 $, corriger sur 58 $ et enfin exploser à 87$ le baril avant 2010.
L’étude de ce mouvement est simple : après avoir évolué dans un couloir pendant une dizaine d’années, le pétrole a entamé un mouvement de pulsion qui devra durer également une dizaine d’années et dont l’amplitude sera exactement celle qu’il a parcouru en horizontal, soit 87 $.
Il ne faut pas attendre de repli majeur sur ce marché. Car l’accélération à laquelle nous avons assisté ces dernières années contient une force d’inertie décidée à aller jusqu’au bout.
Aucune information, sous quelque forme que se soit, ne saura faire fléchir le pétrole de 20 $ en ligne droite. Cette configuration s’impose d’elle-même. Et les opérateurs doivent faire avec.
Le Maroc va devoir vivre ces prochaines années avec cette hausse de plus en plus franche de l’or noir. Rien ne sert de surveiller le taux d’inflation si l’on n’est pas à 100% protégé contre sa hausse. Ce train est un TGV qui fonce à 500 km à l’heure. Rien, absolument rien ne pourra le freiner, encore moins l’arrêter.
Comme pour vous convaincre, il ne suffit pas de faire une démonstration graphique, je vais me permettre de citer une personnalité française que j’apprécie particulièrement, Yves Cochet, qui nous donne une idée des raisons fondamentales de cette future hausse :
« La crise énergétique durable qui s'annonce par le renchérissement des hydrocarbures n'est pas du même type que les chocs pétroliers des années 1970, d'origine politique. Aujourd'hui, trois facteurs inédits concourent à la gravité sans précédent de cette crise qu'il vaudrait mieux nommer bouleversement du monde. D'abord, l'imminence du déclin définitif de la production de pétrole. Même si des incertitudes et des controverses existent sur la date du pic de production (2006 ? 2008 ? 2010 ?), négliger son advenue proche me paraît irresponsable.
Ensuite, l'excès structurel de la demande mondiale sur l'offre de pétrole. Les cours du baril grimpent. L'inflation se propage déjà à l'agriculture et à la pêche, aux transports, au tourisme et à la pétrochimie, avant de déferler dans tous les autres secteurs d'activités.
Le facteur géopolitique enfin. Depuis le 11 septembre 2001 et la guerre d'Irak en 2003, nous sommes entrés dans un état permanent de guerre, de terrorisme et de sabotages, plus liés à l'accaparement de l'or noir qu'à des querelles religieuses.
La question n'est donc plus : quand les cours du pétrole reviendront-ils aux alentours de 30 dollars le baril ? L'ère séculaire de l'énergie bon marché est terminée. Nous devons plutôt nous interroger sur le profil futur de la hausse des cours, sur les immenses conséquences que cette inflation engagera et sur les gestes politiques nécessaires à la sauvegarde de la démocratie et de la solidarité dans les conditions difficiles qui s'annoncent. »
Mais où donc est le pétrole ?
Cliquez pour agrandir
En 2003, la guerre d’Irak devait permettre aux Américains de contrôler les vastes réserves pétrolières du pays, en écartant les compagnies chinoises, russes et européennes.
De même, la forte présence militaire américaine en Asie centrale et dans le Caucase est destinée à protéger l’accès aux réserves d’hydrocarbures de la mer Caspienne et l’acheminement du pétrole et du gaz vers l’Occident.
La mainmise des Américains sur les hydrocarbures de cette grande région est le troisième volet de la stratégie Bush-Cheney, plus caché que les deux autres : développer les capacités militaires américaines et lutter contre le terrorisme. Ce troisième volet, pétrolier, a été théorisé dans un rapport du National Energy Policy Development Group, publié le 17 mai 2001, rédigé par le vice-président Dick Cheney. Ce document établit une stratégie destinée à répondre à l’augmentation des besoins en pétrole des Etats-Unis au cours des vingt-cinq prochaines années.
Conclusion :
Le pétrole n’a aucune chance de baisser de manière significative. Il ne peut que monter, monter et monter encore. Notre responsabilité est d’anticiper ce mouvement pour en tirer un maximum de profit pour compenser les difficultés qui forcément vont surgir.
Moustafa Belkhayate
[
Avant d’entamer mon analyse sur l’évolution probable du pétrole, je tiens à rappeler ma recommandation dans l’article de la semaine dernière (Prévoir le cours du dollar ) :https://<a href='/ref.php?uri=http%3...C_ID=16077</a>
« Que donc le dollar va-t-il faire cette semaine ?
Il suffit d’observer le graphique.
Et de constater que le ratio est supérieur à la courbe du dollar. Ce qui signifie que les gros traders anticipent cette fois ci une hausse du dollar. Auront-ils raison ? Les jours prochains nous le diront. Pour ma part, je me suis porté vendeur de l’euro, du franc suisse et du yen japonais. »
J’ai rédigé cette analyse le jeudi soir 17 Mars. L’euro valait 1,3410. Non seulement j’ai annoncé que la devise européenne, le franc suisse et le yen japonais allaient tomber mais surtout je montrais pourquoi et comment il était possible de faire cette prévision avec une forte probabilité de succès.
Ma certitude sur la prochaine chute de l’euro était telle que j’en ai fait le sujet principal lors de ma conférence à Paris le samedi 19 Mars ( www.salonat.com). Pour ceux qui souhaitent la vidéo de ma présentation ( mostafa@belkhayate.ma)
Comme avec l’analyse sur le blé, il me plaît de calculer combien un lecteur assidu de Challenge Hebdo aurait gagné s’il s’était porté vendeur comme moi sur l’euro. Aujourd’hui, on est jeudi 24 Mars, 19H 17. Le cours de l’euro est de 1,2940 !!!!
Une chute violente de 3,5 % en une semaine.
Le dollar est donc bien remonté comme nous le laissait voir à l’avance mon indicateur.
Il s’agit d’une chute de (1,3410 – 1,2940) 470 pips. Sur le marché à terme de l’euro, chaque pip vaut 12,5 $. Donc pour un contrat d’euro vendu le lecteur aurait réalisé :
470 X 12,5 = 5875 $ et comme pour vendre ce contrat euro il lui suffisait de 1800 $ sa performance réelle est de 326 % !
Autrement dit, tripler son investissement en une semaine. Sans aller jusqu’à ce type de pure spéculation, ces techniques de gestion sur devises, appliquées de manière rigoureuse et régulière, peuvent permettre à une grande entreprise, une banque centrale ou un gouvernement d’optimiser leurs opérations de change.
Un autre domaine qui mérite attention c’est le pétrole. J’ai lu dans la presse locale que la hausse de l’or noir a coûté très cher à mon pays natal. A qui la faute ? Au pétrole ? Aux américains qui font la guerre ? Aux terroristes ? A l’économie mondiale ? Aux chinois ?
A personne d’autre qu’à nous-mêmes.
Le marché à terme du pétrole offre les outils nécessaires (futures et options) pour nous protéger quoiqu’il arrive sur ce marché. Il nous suffit de les utiliser pour rester définitivement indépendants du cours du pétrole, en tout cas en ce qui concerne l’approvisionnement. Car bien sûr, en ce qui concerne les conséquences indirectes sur l’économie nationale, c’est plus compliqué.
L’analyse qui va suivre est personnelle et m’engage totalement :
le pétrole va encore monter ! Il devrait arriver rapidement à 87 $ le baril avant 2010. Et le Maroc, au lieu d’en subir encore une fois les conséquences, peut en tirer un profit considérable. Comment ?
D’abord en faisant confiance dans l’analyse qui va suivre et ensuite utiliser les stratégies sur les marches à terme appropriées pour non seulement se protéger mais aussi pour faire les bénéfices pour compenser les pertes de l’année dernière.
Observons le graphique ci-dessous :
Le pétrole évolue par amplitude que désormais il est facile de détecter. Sur ce graphique de plus de 20 ans, on constate qu’il est entré dans une phase de pulsion haussière qui contient une force d’inertie. Techniquement il est très peu probable que le pétrole revienne casser la barre des 39 $. Il peut éventuellement plier vers les 48 $ vers le début de l’été mais ce n’est que pour mieux s’envoler vers son premier objectif de 68 $, corriger sur 58 $ et enfin exploser à 87$ le baril avant 2010.
L’étude de ce mouvement est simple : après avoir évolué dans un couloir pendant une dizaine d’années, le pétrole a entamé un mouvement de pulsion qui devra durer également une dizaine d’années et dont l’amplitude sera exactement celle qu’il a parcouru en horizontal, soit 87 $.
Il ne faut pas attendre de repli majeur sur ce marché. Car l’accélération à laquelle nous avons assisté ces dernières années contient une force d’inertie décidée à aller jusqu’au bout.
Aucune information, sous quelque forme que se soit, ne saura faire fléchir le pétrole de 20 $ en ligne droite. Cette configuration s’impose d’elle-même. Et les opérateurs doivent faire avec.
Le Maroc va devoir vivre ces prochaines années avec cette hausse de plus en plus franche de l’or noir. Rien ne sert de surveiller le taux d’inflation si l’on n’est pas à 100% protégé contre sa hausse. Ce train est un TGV qui fonce à 500 km à l’heure. Rien, absolument rien ne pourra le freiner, encore moins l’arrêter.
Comme pour vous convaincre, il ne suffit pas de faire une démonstration graphique, je vais me permettre de citer une personnalité française que j’apprécie particulièrement, Yves Cochet, qui nous donne une idée des raisons fondamentales de cette future hausse :
« La crise énergétique durable qui s'annonce par le renchérissement des hydrocarbures n'est pas du même type que les chocs pétroliers des années 1970, d'origine politique. Aujourd'hui, trois facteurs inédits concourent à la gravité sans précédent de cette crise qu'il vaudrait mieux nommer bouleversement du monde. D'abord, l'imminence du déclin définitif de la production de pétrole. Même si des incertitudes et des controverses existent sur la date du pic de production (2006 ? 2008 ? 2010 ?), négliger son advenue proche me paraît irresponsable.
Ensuite, l'excès structurel de la demande mondiale sur l'offre de pétrole. Les cours du baril grimpent. L'inflation se propage déjà à l'agriculture et à la pêche, aux transports, au tourisme et à la pétrochimie, avant de déferler dans tous les autres secteurs d'activités.
Le facteur géopolitique enfin. Depuis le 11 septembre 2001 et la guerre d'Irak en 2003, nous sommes entrés dans un état permanent de guerre, de terrorisme et de sabotages, plus liés à l'accaparement de l'or noir qu'à des querelles religieuses.
La question n'est donc plus : quand les cours du pétrole reviendront-ils aux alentours de 30 dollars le baril ? L'ère séculaire de l'énergie bon marché est terminée. Nous devons plutôt nous interroger sur le profil futur de la hausse des cours, sur les immenses conséquences que cette inflation engagera et sur les gestes politiques nécessaires à la sauvegarde de la démocratie et de la solidarité dans les conditions difficiles qui s'annoncent. »
Mais où donc est le pétrole ?
En 2003, la guerre d’Irak devait permettre aux Américains de contrôler les vastes réserves pétrolières du pays, en écartant les compagnies chinoises, russes et européennes.
De même, la forte présence militaire américaine en Asie centrale et dans le Caucase est destinée à protéger l’accès aux réserves d’hydrocarbures de la mer Caspienne et l’acheminement du pétrole et du gaz vers l’Occident.
La mainmise des Américains sur les hydrocarbures de cette grande région est le troisième volet de la stratégie Bush-Cheney, plus caché que les deux autres : développer les capacités militaires américaines et lutter contre le terrorisme. Ce troisième volet, pétrolier, a été théorisé dans un rapport du National Energy Policy Development Group, publié le 17 mai 2001, rédigé par le vice-président Dick Cheney. Ce document établit une stratégie destinée à répondre à l’augmentation des besoins en pétrole des Etats-Unis au cours des vingt-cinq prochaines années.
Conclusion :
Le pétrole n’a aucune chance de baisser de manière significative. Il ne peut que monter, monter et monter encore. Notre responsabilité est d’anticiper ce mouvement pour en tirer un maximum de profit pour compenser les difficultés qui forcément vont surgir.
Moustafa Belkhayate
[
Commentaire