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    L'optimisme notoire des hommes n'est pas étranger à leurs succès dans le domaine de l'investissement ? Les femmes devraient en prendre de la graine pour optimiser leurs placements! Mais la situation pourrait bien s'inverser si celles-ci ajoutaient à leurs solides connaissances du marché une petite pincée de risque. Renate Schubert, professeur d'économie et directrice de l'Institut de recherche économique de l'Ecole Polytechnique Fédérale de Zurich, explique les raisons qui sous-tendent les différences, entre hommes et femmes, de stratégie de placement.

    Madame Schubert, vous avez étudié les différences de stratégie d'investissement entre hommes et femmes. Les femmes sont-elles vraiment moins enclines à prendre des risques?
    Nos études montrent qu'on ne peut généraliser l'aversion au risque des femmes. Leur comportement dépend surtout du contexte dans lequel les décisions sont prises. Nous avons constaté par exemple que les femmes avaient tendance à se montrer plus prudentes face à un problème concret d'investissement que lorsqu'on leur présentait le même problème, mais de façon abstraite. Il est bien connu que si les hommes et les femmes sous-estiment souvent la probabilité de gains plus élevés, cette tendance est nettement plus marquée chez les femmes. Ce pessimisme explique qu'elles laissent souvent passer d'excellentes opportunités de gains.

    Les salaires des femmes sont généralement inférieurs à ceux des hommes. Leurs rentes seront donc également moins élevées. Compte tenu de leur espérance de vie, plus élevée que celle des hommes, elles devraient avoir davantage besoin d'optimiser leur placements?
    Oui, si l'on rapporte les résultats de notre étude à la réalité, il apparaît en effet que les décisions de placement des femmes se caractérisent avant tout par leur prudence. Or cette stratégie d'investissement génère des revenus relativement faibles à long terme. Compte tenu de l'espérance de vie plus élevée des femmes et, parallèlement, de leur niveau de revenu globalement plus faible, la situation économique risque de se révéler difficile pour un certain nombre de femmes âgées. Les femmes auraient donc tout intérêt à optimiser leurs placements en privilégiant le risque et, par ricochet, les profits.

    Quelle solution proposeriez-vous?
    Nos études ont pour objectif de trouver les raisons des différences de comportement entre hommes et femmes. Dans le cas des femmes, la propension au risque est fortement liée aux informations dont elles disposent. Nous avons en effet constaté qu'elles se montraient particulièrement prudentes lorsqu'elles avaient le sentiment de manquer de renseignements. En revanche, les hommes n'hésitent pas à jouer le tout pour le tout même lorsque l'information fait défaut, car la prise de risque s'apparente dans leur cas à un jeu de paris. On parle alors de «surconfiance»: on entend par là un optimisme excessif. Les hommes pensent en effet souvent manier toutes les ficelles du marché et sont par conséquent enclins à prendre des décisions de placement audacieuses, même lorsqu'ils manquent objectivement d'informations. Plus rationnelles, les femmes étudient de manière plus approfondie les rapports de gestion des entreprises. C'est certainement l'une des raisons pour lesquelles elles deviennent souvent des investisseurs plus aguerris et plus au fait des tendances du marché. Dès qu'elles se sentent plus sûres d'elles, elles se montrent plus confiantes et osent des remaniements de portefeuille plus lucratifs à long terme.

    Concrètement, comment décririez-vous le comportement d'investissement des femmes? Quelles sont les différences avec les investisseurs masculins?
    En termes de risques, les femmes sont plus frileuses que les hommes. Sur le plan structurel, les femmes investissent moins dans les actions que les hommes. Lorsqu'elles le font, elles privilégient le secteur des biens de consommation et les titres des sociétés intégrant une dimension environnementale à leur stratégie de développement. On opère d'ailleurs une distinction entre les «girl's stocks» et les «boy's stocks»: les hommes préfèrent spéculer dans les secteurs technologiques. Les clubs d'investissement pour femmes sont par ailleurs en pleine croissance. En groupe, celles-ci peuvent se partager les frais liés à l'acquisition d'informations: les placements réalisés par ces clubs seront nettement plus risqués que ceux des femmes investissant de manière isolée.

    Peut-on dire que les hommes tirent mieux leur épingle du jeu à long terme?
    Oui et non. Certes, les hommes adoptent des stratégies d'investissement plus risquées et donc plus lucratives à long terme. Néanmoins, leur «surconfiance» les incite à restructurer très souvent leur portefeuille, ce qui génère des coûts et entame leurs revenus bruts, initialement beaucoup plus élevés que ceux des femmes. Mais en fin de compte, on peut dire qu'ils enregistrent de meilleures performances que les femmes.



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