Beaucoup d’indices techniques peuvent nous laisser penser que nous sommes entrés dans une tendance baissière. Je citerai, à la volée : la force de la baisse de vendredi, le retour des volumes, les divergences sur oscillateurs, ces mêmes oscillateurs plutôt en haut de cycle, la relative cherté du marché US, etc.
Pour tant, il n’en est rien : nous sommes juste dans un Xmas Bear Trap.
Les raisons sont les suivantes :
1/ la baisse de vendredi a été déclenchée et amplifiée artificiellement par l’échéance des futures et options. On sait que ce jour est traditionnellement volatile.
2/ Nul indicateur fondamental n’est venu assombrir le panorama économique (au contraire, l’IFO était une bonne surprise).
3/ La baisse de l’indice est loin d’avoir été suivie par l’ensemble du marché : particulièrement les « valeurs béta » (risquées), dans leur ensemble, n’ont pas bronché : Nouveau Marché : -0,14%. Certaines même, notoirement fragiles, ont monté : HGH (+22%), PPS (+5%), OCS (+2,23%), BOB (+2,15%), etc.
4/ Structure des volumes : un renversement de tendance est souvent précédé, et non suivi, d’une journée à forts volumes : or, le CAC baissait depuis 5 semaines, et la baisse s’est faite de manière équilibrée : il y a eu à peu près autant de valeurs en hausse que de valeurs en baisse, ce qui semble indiquer qu’il y a eu de nombreux nouveaux entrants. Un retournement haussier fort, durable, est donc prévisible pour dans quelques jours.
5/ Valeurs de rendement : la journée de vendredi a aussi profité aux valeurs de rendement : ABCA, FR (+0,62%), AGF (+0,85%), UFF (+1,29%), etc. Or, dans les phases baissières, ces valeurs ne sont pas épargnées. Le fait qu’elles aient monté indique que les opérateurs cherchent à se protéger quelques jours, mais ne sont pas prêts à « lâcher » le papier action.
6/ La baisse de WS dans la foulée des marchés européens est « raisonnée ».
7/ Que l’on songe au timing de cette baisse : elle vient à point nommé pour faire sortir le maximum d’opérateurs avant la trêve de Noël et du Nouvel An. Elle profite de ce que le consensus des analystes était UNANIME jeudi soir encore : pas de baisse possible au delà de 3762 (à l’exception notable de Philippe Cahen), donc baisse maximale de 48 points, pour un potentiel court terme au delà de 4000. Le consensus était donc nettement déséquilibré, et la cassure « inexplicable » des premiers supports a entraîné un mouvement de panique moutonnier compréhensible.
Or, le marché cherche en permanence à exclure le maximum d’opérateurs pour qu’un minimum puisse maximiser ses profits. C’est ce qui devrait se passer entre Noël et le Nouvel An : peu d’opérateurs encore sur le marché feront fortement monter celui-ci afin que les nouveaux entrants de janvier se fassent « arracher » par leur prix d’entrée.
8/ Enfin, les valorisations sont historiquement très basses. Je ne possède pas d’historique au delà de 1997, mais je peux affirmer que les PER sont au plus bas depuis au moins 7 ans, à l’exception de mars 2003 où ils ne sont restés que 13 jours au dessous des niveaux actuels. Or, la situation géopolitique et économique est-elle si désastreuse ? La Fed n’a-t-elle pas rassuré récemment sur les perspectives 2005 ? Les sociétés publient-elles des profit warnings ? En mars 2003, nous nous préparions à la guerre. Qu’est-ce qui justifie aujourd’hui que nous soyons aussi bas ? Le dollar ? Le pétrole ? Un conflit à venir avec la Corée du Nord ? Nullement.
Personnellement, je suis en train de construire sur cette conviction, la plus grosse position acheteuse de ma vie de trader, doucement, patiemment, en abaissant à chaque chute du marché mes PRU (en faisant des allez retours et en réinvestissant les profits).
En l’absence d’une vraie catastrophe (Al Quaïda…), de toutes façons imprévisible, il n’y aura pas de baisse beaucoup plus loin que 3680/3700.
J’ai publié deux ou trois fois des papiers allant dans le même sens lors des creux précédents en 2004 (voir l’historique de mes interventions sur Pro-AT): ils se sont toujours révélés justes pour ces mêmes raisons, et le marché est remonté dans la foulée.
Merci de vos observations et réactions.
Tamla
Pour tant, il n’en est rien : nous sommes juste dans un Xmas Bear Trap.
Les raisons sont les suivantes :
1/ la baisse de vendredi a été déclenchée et amplifiée artificiellement par l’échéance des futures et options. On sait que ce jour est traditionnellement volatile.
2/ Nul indicateur fondamental n’est venu assombrir le panorama économique (au contraire, l’IFO était une bonne surprise).
3/ La baisse de l’indice est loin d’avoir été suivie par l’ensemble du marché : particulièrement les « valeurs béta » (risquées), dans leur ensemble, n’ont pas bronché : Nouveau Marché : -0,14%. Certaines même, notoirement fragiles, ont monté : HGH (+22%), PPS (+5%), OCS (+2,23%), BOB (+2,15%), etc.
4/ Structure des volumes : un renversement de tendance est souvent précédé, et non suivi, d’une journée à forts volumes : or, le CAC baissait depuis 5 semaines, et la baisse s’est faite de manière équilibrée : il y a eu à peu près autant de valeurs en hausse que de valeurs en baisse, ce qui semble indiquer qu’il y a eu de nombreux nouveaux entrants. Un retournement haussier fort, durable, est donc prévisible pour dans quelques jours.
5/ Valeurs de rendement : la journée de vendredi a aussi profité aux valeurs de rendement : ABCA, FR (+0,62%), AGF (+0,85%), UFF (+1,29%), etc. Or, dans les phases baissières, ces valeurs ne sont pas épargnées. Le fait qu’elles aient monté indique que les opérateurs cherchent à se protéger quelques jours, mais ne sont pas prêts à « lâcher » le papier action.
6/ La baisse de WS dans la foulée des marchés européens est « raisonnée ».
7/ Que l’on songe au timing de cette baisse : elle vient à point nommé pour faire sortir le maximum d’opérateurs avant la trêve de Noël et du Nouvel An. Elle profite de ce que le consensus des analystes était UNANIME jeudi soir encore : pas de baisse possible au delà de 3762 (à l’exception notable de Philippe Cahen), donc baisse maximale de 48 points, pour un potentiel court terme au delà de 4000. Le consensus était donc nettement déséquilibré, et la cassure « inexplicable » des premiers supports a entraîné un mouvement de panique moutonnier compréhensible.
Or, le marché cherche en permanence à exclure le maximum d’opérateurs pour qu’un minimum puisse maximiser ses profits. C’est ce qui devrait se passer entre Noël et le Nouvel An : peu d’opérateurs encore sur le marché feront fortement monter celui-ci afin que les nouveaux entrants de janvier se fassent « arracher » par leur prix d’entrée.
8/ Enfin, les valorisations sont historiquement très basses. Je ne possède pas d’historique au delà de 1997, mais je peux affirmer que les PER sont au plus bas depuis au moins 7 ans, à l’exception de mars 2003 où ils ne sont restés que 13 jours au dessous des niveaux actuels. Or, la situation géopolitique et économique est-elle si désastreuse ? La Fed n’a-t-elle pas rassuré récemment sur les perspectives 2005 ? Les sociétés publient-elles des profit warnings ? En mars 2003, nous nous préparions à la guerre. Qu’est-ce qui justifie aujourd’hui que nous soyons aussi bas ? Le dollar ? Le pétrole ? Un conflit à venir avec la Corée du Nord ? Nullement.
Personnellement, je suis en train de construire sur cette conviction, la plus grosse position acheteuse de ma vie de trader, doucement, patiemment, en abaissant à chaque chute du marché mes PRU (en faisant des allez retours et en réinvestissant les profits).
En l’absence d’une vraie catastrophe (Al Quaïda…), de toutes façons imprévisible, il n’y aura pas de baisse beaucoup plus loin que 3680/3700.
J’ai publié deux ou trois fois des papiers allant dans le même sens lors des creux précédents en 2004 (voir l’historique de mes interventions sur Pro-AT): ils se sont toujours révélés justes pour ces mêmes raisons, et le marché est remonté dans la foulée.
Merci de vos observations et réactions.
Tamla
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