LE FONDEMENT ET LA FINALITÉ D’UN SYSTÈME DE TRADING
Qu'avez-vous appris et comment votre approche des marchés a-t-elle changé ?
Perry Kaufman:Je dois approfondir cette question. J'ai beaucoup appris sur les marchés, mais dans l'ensemble, en ce qui me concerne, la boucle est bouclée. J'ai développé toutes sortes de systèmes, rapides et lents. J'ai bien réussi dans la plupart des cas et je n’ai eu que quelques échecs. Mais en fin de compte, je préfère agir sur les tendances. J'ai appris que les marchés actuels sont plus complexes. En fait, ils sont plus volatils. Quand j'ai commencé dans les années 70, on pouvait gagner de l'argent avec une moyenne mobile sur 10 jours. Au fil des ans, le bruit a augmenté et il faut agir sur des tendances plus lentes. Vous obtenez moins de mouvement sur les marchés. Néanmoins la tendance se trouve sur les grands mouvements économiques, qui sont toujours présents. Ce n'est pas la seule méthode qui fonctionne, mais c'est la plus sûre.
Garder une longueur d'avance est plus difficile. D'après les chiffres de performance publiés, vous pouvez voir que les grandes entreprises affichent souvent des profits ou des pertes similaires chaque mois. Certains d'entre eux attachent plus d'importance à un secteur, comme les taux d'intérêt, mais cela augmente aussi leur risque. Personnellement, je préfère la même pondération dans la mesure du possible, car je ne connais personne qui ait prédit avec succès quel secteur sera le plus performant la prochaine fois. Il faut donc prendre plus de risques pour se démarquer de la concurrence. Ou, si vous êtes vraiment intelligent, vous serez le premier à trouver une nouvelle méthode de trading, comme par exemple le trading à haute fréquence, mais cela n’arrive pas très souvent.
C'est exactement comme cela que nous avons tradé dans les années 1970, avant que le volume ne grimpe en flèche. Il y a moins de bruit sur les nouveaux marchés parce qu'il y a beaucoup moins de participants. Mais à mesure qu'ils mûrissent, ils deviennent plus volatils. Les marchés indiciels américains, suivis par les marchés européens, sont donc les plus volatils, d'où la nécessité de tendances plus lentes pour y réussir.
Bien que je l'aie développé au début des années 1980, la seule application utile que je lui ai trouvée est de permettre de décider quel système utiliser pour chaque marché. Par exemple, si le ratio est élevé, la tendance est particulièrement claire, de sorte que nous pouvons utiliser une méthode de suivi de tendance. Si, par contre, le ratio est faible, alors une stratégie de retour à la moyenne est préférable. J'avais espéré lui trouver une meilleure utilité, mais je n'ai encore rien trouvé à cet effet.
Figure 1. Niveau de bruit du marché.
La figure 1 montre plusieurs façons d'obtenir exactement le même résultat (avec une augmentation de prix de 440 à 475 dollars). La différence, cependant, réside dans la volatilité, ou le bruit, qui se produit.
J'ai créé deux graphiques pour le Asian Financial Forum en 2012. L'un est un classement des marchés asiatiques en termes de bruit (figure 2) et l'autre est un classement d'un grand nombre de marchés à terme (figure 3). Vous pouvez voir que les marchés plus anciens en Asie, au Japon et à Hong Kong, sont en tête du classement, tandis que les marchés les moins tradés, le Sri Lanka et le Vietnam, sont ceux qui ont le plus de tendances. En termes de futures, les marchés indiciels américains et européens ont le plus de bruit, en dehors des futures sur produits agricoles. Il est donc préférable d'utiliser des systèmes de retour à la moyenne pour les marchés de droite et des systèmes de suivi de tendance pour les marchés de gauche.
Figure 2. Classement des marchés asiatiques par niveau de « bruit » de 2005 à 2010.
Cette figure montre plusieurs marchés asiatiques répertoriés en fonction de leur niveau de bruit respectif. Les marchés plus matures (Japon et Hong Kong) sont les plus volatils, tandis que les marchés les moins tradés (Sri Lanka et Vietnam) sont les plus tendanciels.
Figure 3. Ratio d'information par ordre décroissant, tous les futures depuis 1990, les marchés indiciels américains et européens étant les plus volatils. Ainsi, pour les marchés à droite sur le graphique, il est préférable d'utiliser des systèmes de retour à la moyenne, et pour les marchés à gauche, il est préférable d'utiliser des systèmes de suivi de tendance.
Figure 4 : Systèmes fréquemment utilisés - S&P, tendance sur 100 jours.
Le graphique montre les bénéfices de trois systèmes fréquemment utilisés pour une période de calcul de 100 jours : la moyenne mobile (GD), le Breakout (BO) et la Régression linéaire (LRS). À long terme, il n'y a pas de différence extrême dans les rendements.
Figure 5. Systèmes fréquemment utilisés - US 5-Year-Note, tendance à 100 jours.
Le graphique montre les gains pour trois systèmes fréquemment utilisés pour une période de calcul de 100 jours : la moyenne mobile (GD), le Breakout (BO) et la Régression linéaire (LRS). À long terme, il n'y a pas de différence extrême dans les rendements.
Les graphiques montrent les bénéfices pour chacune des trois méthodes les plus courantes, la moyenne mobile (GD), le Breakout (BO) et la Régression linéaire (LRS)* pour une période de calcul de 100 jours. Nous savons, d'après l'enquête sur le bruit du marché, que les bons du Trésor sont plus tendanciels. Le graphique montre également que les rendements sur une période de 24 ans sont très proches. Sur le S&P le modèle est similaire, mais pas aussi uniforme. Cependant, si je devais faire la moyenne des résultats d'un grand nombre de marchés, il serait difficile de déterminer quelle serait la meilleure tendance.
Pour les traders à la recherche de plus de détails, les figures 6 et 7 montrent les résultats de l'optimisation de ces trois tendances en termes de facteur de profit (bénéfice brut divisé par les pertes brutes). Les deux graphiques ont tendance à montrer un meilleur résultat lorsque la période de calcul augmente (de dix à 150 jours dans le graphique). Pour le US 5-Year-Note, le break-out semble être le meilleur, alors que pour le S&P, c’est la régression linéaire. Il est important de considérer ceci comme un problème majeur de données lors du choix d'une méthode.
Figure 6. Optimisation sur le S&P à partir de 1990 : Facteur de profit.
Le graphique montre les facteurs de rentabilité des systèmes pour plusieurs périodes de calcul : moyenne mobile (GD), breakout (BO) et régression linéaire (LRS). Dans la plupart des cas, il n'y a pas de différences extrêmes dans les rendements.
Figure 7. Optimisation sur US 5-Year-Note à partir de 1990 : facteur de profit.
Le graphique montre les facteurs de rentabilité des systèmes pour plusieurs périodes de calcul : moyenne mobile (GD), breakout (BO) et pente de régression linéaire (LRS). Dans la plupart des cas, il n'y a pas de différences extrêmes dans les rendements.
Mais pour répondre un peu mieux à la question : Je rechercherais, pour de l’intra-journalier, des systèmes de retour à la moyenne et, pour des trades sur quelques jours, peut-être des break-out à court terme. Le trading de paires et le trading de divergence sont aussi de bonnes méthodes.
Vous devez d'abord commencer petit, vraiment petit, et vous ne devez pas vous inquiéter si vous devez accepter une perte. Il faut simplement être capable d'accepter une perte parce qu'elle fait partie intégrante du processus. Si vous n'êtes pas en mesure d'abandonner une transaction et de faire face à une petite perte, vous n'êtes tout simplement pas fait pour trader. Et à chaque système son profil de trader, comme je l'ai mentionné plus tôt. Vous devez donc suivre vos règles à la lettre.
Il est également important de ne pas se fixer trop de règles. Personnellement, ma devise est que l'on avance mieux quand les règles ne sont pas trop nombreuses. Si j'applique les mêmes règles à toutes les actions ou à tous les contrats à terme, les résultats ne seront pas très reluisants, mais j'aurai la robustesse qui est la clé du succès pour moi : Je veux que le système de trading fonctionne sur tous les marchés (ou du moins sur la plupart des marchés), même s'il fonctionne bien sur certains marchés et qu'il fait à peine des profits sur d'autres. Ce que je ne veux pas, c'est un système qui ne fonctionne que sur un seul marché.
En outre, tradez toujours chaque position avec le même risque. Pour les actions, cela signifie que vous investissez le même montant d'argent dans chaque position. Pour déterminer la taille de la position, divisez simplement le montant du placement (disons 10 000 $) par le cours de l'action. Ce n'est pas parfait, mais vous ne voulez pas trader 100 actions Google (environ 1200 dollars) et 100 actions de Bank of America (environ 17 dollars). Les profits et pertes de Google seront si importants que les actions de Bank of America ne seront plus pertinentes. Dans le cas des futures, par exemple, vous prenez un montant de placement de 25 000 dollars par marché pour déterminer le nombre de contrats et le divisez par la volatilité sur 20 jours. Ceci est possible grâce à l'effet de levier sur les futures. Une fois que vous avez défini une taille de position pour tous les futures, vous pouvez les échelonner uniformément en fonction de la taille réelle de votre investissement.
Avec le même risque pour chaque position, vous obtenez une grande diversification, ce qui signifie un contrôle optimal du risque. Bien sûr, il existe d'autres façons de contrôler le risque, mais si vous êtes à vos débuts, c’est ce qu’il y a de mieux.
Une prémisse solide est indispensable et ne peut être donnée que si vous avez observé de près le marché et compris les données fondamentales. Ainsi, un jeune employé titulaire d’un doctorat ne pourra probablement être productif que lorsqu’il aura acquis une connaissance réelle du marché. D'un autre côté, un trader en bourse avec beaucoup d'expérience sur le terrain peut donner à un mathématicien financier une idée de la façon dont le marché réagit, par exemple, à une baisse des bénéfices. Ce dernier pourra alors le retranscrire, tout comme pourrait le faire un programmeur intelligent bien sûr. C’est donc bien le concept qui est le plus important, pas les mathématiques.
Perry Kaufman
Au début de sa carrière, Perry J. Kaufman s'est consacré à la recherche aérospaciale, avant de se lancer dans les marchés à terme en 1971. Ses premiers programmes de trading utilisaient des moyennes mobiles exponentielles. À la fin des années 1970, il a déménagé à New York où il a mis sur pied un programme de trading de matières premières très réussi pour Prudential-Bache.
De 1980 à 1991, il a occupé un poste de cadre supérieur dans les systèmes de trading chez Transworld Oil, alors la plus importante société de trading de futures pour compte propre dans le monde. De 1992 à 1999, M. Kaufman a travaillé pour Drapeau Advisors, une société spécialisée dans le courtage à court terme. Depuis 2000, son cabinet de conseil compte des clients tels que le groupe de trading pour compte propre Cinergy, Graham Capital Management et Mizuho Alternative Investments. Dans ses nombreuses publications,
Kaufman a traité à plusieurs reprises des marchés et des stratégies. Il a publié au total 13 livres à ce jour, dont le plus récent, "Trading Systems and Methods" a vu sa cinquième édition publiée en 2013. Il est directeur général et associé de KaufmanSignals.com (images KaufmanSignals.com). Il donne à l'occasion des conférences dans des conventions d'affaires, auprès d’associations d'investisseurs et d’étudiants.
Source : Traders' Mag.
- Quand avez-vous découvert les marchés boursiers et le trading ?
- Qu'est-ce qui vous a poussé à changer radicalement de carrière et à rester sur les marchés financiers ?
Qu'avez-vous appris et comment votre approche des marchés a-t-elle changé ?
Perry Kaufman:Je dois approfondir cette question. J'ai beaucoup appris sur les marchés, mais dans l'ensemble, en ce qui me concerne, la boucle est bouclée. J'ai développé toutes sortes de systèmes, rapides et lents. J'ai bien réussi dans la plupart des cas et je n’ai eu que quelques échecs. Mais en fin de compte, je préfère agir sur les tendances. J'ai appris que les marchés actuels sont plus complexes. En fait, ils sont plus volatils. Quand j'ai commencé dans les années 70, on pouvait gagner de l'argent avec une moyenne mobile sur 10 jours. Au fil des ans, le bruit a augmenté et il faut agir sur des tendances plus lentes. Vous obtenez moins de mouvement sur les marchés. Néanmoins la tendance se trouve sur les grands mouvements économiques, qui sont toujours présents. Ce n'est pas la seule méthode qui fonctionne, mais c'est la plus sûre.
- Avez-vous déjà fait du trading discrétionnaire ?
- En ce qui concerne les systèmes de trading : Comment les très grands acteurs du marché agissent-ils pour garder une longueur d'avance sur la concurrence?
Garder une longueur d'avance est plus difficile. D'après les chiffres de performance publiés, vous pouvez voir que les grandes entreprises affichent souvent des profits ou des pertes similaires chaque mois. Certains d'entre eux attachent plus d'importance à un secteur, comme les taux d'intérêt, mais cela augmente aussi leur risque. Personnellement, je préfère la même pondération dans la mesure du possible, car je ne connais personne qui ait prédit avec succès quel secteur sera le plus performant la prochaine fois. Il faut donc prendre plus de risques pour se démarquer de la concurrence. Ou, si vous êtes vraiment intelligent, vous serez le premier à trouver une nouvelle méthode de trading, comme par exemple le trading à haute fréquence, mais cela n’arrive pas très souvent.
- Comment savoir si le système que vous utilisez ne fonctionne plus de manière rentable ?
- Voyez-vous des avantages durables pour les traders particuliers par rapport aux grands acteurs ?
- Vous utilisiez déjà les moyennes mobiles dans les années 1970. De nombreux traders utilisent encore ces concepts aujourd'hui. Voyez-vous encore de la valeur dans cette approche ?
- Que pensez-vous de la programmation à l’aide d’une intelligence artificielle ?
- Avez-vous de l'expérience dans ce domaine et, si oui, quels résultats avez-vous obtenus ?
- Les nouveaux marchés et les anciens marchés - cette question a été abordée à l'origine dans votre livre Smarter Trading. Quels sont les marchés les plus jeunes aujourd'hui et quels sont les plus anciens ?
C'est exactement comme cela que nous avons tradé dans les années 1970, avant que le volume ne grimpe en flèche. Il y a moins de bruit sur les nouveaux marchés parce qu'il y a beaucoup moins de participants. Mais à mesure qu'ils mûrissent, ils deviennent plus volatils. Les marchés indiciels américains, suivis par les marchés européens, sont donc les plus volatils, d'où la nécessité de tendances plus lentes pour y réussir.
- Quel indicateur technique est le plus fiable pour détecter le bruit dans une série de prix ?
Bien que je l'aie développé au début des années 1980, la seule application utile que je lui ai trouvée est de permettre de décider quel système utiliser pour chaque marché. Par exemple, si le ratio est élevé, la tendance est particulièrement claire, de sorte que nous pouvons utiliser une méthode de suivi de tendance. Si, par contre, le ratio est faible, alors une stratégie de retour à la moyenne est préférable. J'avais espéré lui trouver une meilleure utilité, mais je n'ai encore rien trouvé à cet effet.
Figure 1. Niveau de bruit du marché.
La figure 1 montre plusieurs façons d'obtenir exactement le même résultat (avec une augmentation de prix de 440 à 475 dollars). La différence, cependant, réside dans la volatilité, ou le bruit, qui se produit.
J'ai créé deux graphiques pour le Asian Financial Forum en 2012. L'un est un classement des marchés asiatiques en termes de bruit (figure 2) et l'autre est un classement d'un grand nombre de marchés à terme (figure 3). Vous pouvez voir que les marchés plus anciens en Asie, au Japon et à Hong Kong, sont en tête du classement, tandis que les marchés les moins tradés, le Sri Lanka et le Vietnam, sont ceux qui ont le plus de tendances. En termes de futures, les marchés indiciels américains et européens ont le plus de bruit, en dehors des futures sur produits agricoles. Il est donc préférable d'utiliser des systèmes de retour à la moyenne pour les marchés de droite et des systèmes de suivi de tendance pour les marchés de gauche.
Figure 2. Classement des marchés asiatiques par niveau de « bruit » de 2005 à 2010.
Cette figure montre plusieurs marchés asiatiques répertoriés en fonction de leur niveau de bruit respectif. Les marchés plus matures (Japon et Hong Kong) sont les plus volatils, tandis que les marchés les moins tradés (Sri Lanka et Vietnam) sont les plus tendanciels.
Figure 3. Ratio d'information par ordre décroissant, tous les futures depuis 1990, les marchés indiciels américains et européens étant les plus volatils. Ainsi, pour les marchés à droite sur le graphique, il est préférable d'utiliser des systèmes de retour à la moyenne, et pour les marchés à gauche, il est préférable d'utiliser des systèmes de suivi de tendance.
- D'après votre expérience, quel est le meilleur filtre possible pour détecter une tendance ?
Figure 4 : Systèmes fréquemment utilisés - S&P, tendance sur 100 jours.
Le graphique montre les bénéfices de trois systèmes fréquemment utilisés pour une période de calcul de 100 jours : la moyenne mobile (GD), le Breakout (BO) et la Régression linéaire (LRS). À long terme, il n'y a pas de différence extrême dans les rendements.
Figure 5. Systèmes fréquemment utilisés - US 5-Year-Note, tendance à 100 jours.
Le graphique montre les gains pour trois systèmes fréquemment utilisés pour une période de calcul de 100 jours : la moyenne mobile (GD), le Breakout (BO) et la Régression linéaire (LRS). À long terme, il n'y a pas de différence extrême dans les rendements.
Les graphiques montrent les bénéfices pour chacune des trois méthodes les plus courantes, la moyenne mobile (GD), le Breakout (BO) et la Régression linéaire (LRS)* pour une période de calcul de 100 jours. Nous savons, d'après l'enquête sur le bruit du marché, que les bons du Trésor sont plus tendanciels. Le graphique montre également que les rendements sur une période de 24 ans sont très proches. Sur le S&P le modèle est similaire, mais pas aussi uniforme. Cependant, si je devais faire la moyenne des résultats d'un grand nombre de marchés, il serait difficile de déterminer quelle serait la meilleure tendance.
Pour les traders à la recherche de plus de détails, les figures 6 et 7 montrent les résultats de l'optimisation de ces trois tendances en termes de facteur de profit (bénéfice brut divisé par les pertes brutes). Les deux graphiques ont tendance à montrer un meilleur résultat lorsque la période de calcul augmente (de dix à 150 jours dans le graphique). Pour le US 5-Year-Note, le break-out semble être le meilleur, alors que pour le S&P, c’est la régression linéaire. Il est important de considérer ceci comme un problème majeur de données lors du choix d'une méthode.
Figure 6. Optimisation sur le S&P à partir de 1990 : Facteur de profit.
Le graphique montre les facteurs de rentabilité des systèmes pour plusieurs périodes de calcul : moyenne mobile (GD), breakout (BO) et régression linéaire (LRS). Dans la plupart des cas, il n'y a pas de différences extrêmes dans les rendements.
Figure 7. Optimisation sur US 5-Year-Note à partir de 1990 : facteur de profit.
Le graphique montre les facteurs de rentabilité des systèmes pour plusieurs périodes de calcul : moyenne mobile (GD), breakout (BO) et pente de régression linéaire (LRS). Dans la plupart des cas, il n'y a pas de différences extrêmes dans les rendements.
- Dans votre dernier livre, très complet, sur les systèmes de trading, vous avez développé des centaines de codes pour TradeStation.
- Pouvez-vous nous dire ce que vous recommanderiez pour 1) le trading intraday et 2) le trading overnight/swing ?
Mais pour répondre un peu mieux à la question : Je rechercherais, pour de l’intra-journalier, des systèmes de retour à la moyenne et, pour des trades sur quelques jours, peut-être des break-out à court terme. Le trading de paires et le trading de divergence sont aussi de bonnes méthodes.
- Tout le monde se plaint du trading à haute fréquence. Influence-t-elle vraiment les grandes tendances ?
- De nombreux traders apprennent en faisant des erreurs. Quels sont vos conseils pour les traders qui ne comprennent pas qu’en trading, tout dépend d'un certain processus, ainsi que de la gestion des risques et de la bonne taille de position ?
- Ou bien est-il nécessaire de faire des erreurs pour réellement apprendre ?
Vous devez d'abord commencer petit, vraiment petit, et vous ne devez pas vous inquiéter si vous devez accepter une perte. Il faut simplement être capable d'accepter une perte parce qu'elle fait partie intégrante du processus. Si vous n'êtes pas en mesure d'abandonner une transaction et de faire face à une petite perte, vous n'êtes tout simplement pas fait pour trader. Et à chaque système son profil de trader, comme je l'ai mentionné plus tôt. Vous devez donc suivre vos règles à la lettre.
Il est également important de ne pas se fixer trop de règles. Personnellement, ma devise est que l'on avance mieux quand les règles ne sont pas trop nombreuses. Si j'applique les mêmes règles à toutes les actions ou à tous les contrats à terme, les résultats ne seront pas très reluisants, mais j'aurai la robustesse qui est la clé du succès pour moi : Je veux que le système de trading fonctionne sur tous les marchés (ou du moins sur la plupart des marchés), même s'il fonctionne bien sur certains marchés et qu'il fait à peine des profits sur d'autres. Ce que je ne veux pas, c'est un système qui ne fonctionne que sur un seul marché.
En outre, tradez toujours chaque position avec le même risque. Pour les actions, cela signifie que vous investissez le même montant d'argent dans chaque position. Pour déterminer la taille de la position, divisez simplement le montant du placement (disons 10 000 $) par le cours de l'action. Ce n'est pas parfait, mais vous ne voulez pas trader 100 actions Google (environ 1200 dollars) et 100 actions de Bank of America (environ 17 dollars). Les profits et pertes de Google seront si importants que les actions de Bank of America ne seront plus pertinentes. Dans le cas des futures, par exemple, vous prenez un montant de placement de 25 000 dollars par marché pour déterminer le nombre de contrats et le divisez par la volatilité sur 20 jours. Ceci est possible grâce à l'effet de levier sur les futures. Une fois que vous avez défini une taille de position pour tous les futures, vous pouvez les échelonner uniformément en fonction de la taille réelle de votre investissement.
Avec le même risque pour chaque position, vous obtenez une grande diversification, ce qui signifie un contrôle optimal du risque. Bien sûr, il existe d'autres façons de contrôler le risque, mais si vous êtes à vos débuts, c’est ce qu’il y a de mieux.
- Dans l'un de vos livres, vous décrivez comment donner un "cadre cohérent" au processus de recherche et de développement. Pouvez-vous nous expliquer brièvement comment cela fonctionne ?
- De nombreux hedge funds ont tendance à embaucher de plus en plus de physiciens, de statisticiens ou de biologistes. Cependant, on peut souvent observer que les méthodes simples sont les plus efficaces. Qu’en pensez-vous ?
Une prémisse solide est indispensable et ne peut être donnée que si vous avez observé de près le marché et compris les données fondamentales. Ainsi, un jeune employé titulaire d’un doctorat ne pourra probablement être productif que lorsqu’il aura acquis une connaissance réelle du marché. D'un autre côté, un trader en bourse avec beaucoup d'expérience sur le terrain peut donner à un mathématicien financier une idée de la façon dont le marché réagit, par exemple, à une baisse des bénéfices. Ce dernier pourra alors le retranscrire, tout comme pourrait le faire un programmeur intelligent bien sûr. C’est donc bien le concept qui est le plus important, pas les mathématiques.
- Si vous aviez 100 millions de dollars de capital, qu'en feriez-vous pour réaliser des profits ?
- Quels marchés, stratégies, unités de temps vous viennent à l'esprit ?
- Avez-vous d’autres conseils à donner ?
- En dehors du marché boursier, qu’appréciez-vous le plus dans vos temps libres ?
- Et avez-vous des projets d'avenir qui vous tiennent à cœur ?
Perry Kaufman
Au début de sa carrière, Perry J. Kaufman s'est consacré à la recherche aérospaciale, avant de se lancer dans les marchés à terme en 1971. Ses premiers programmes de trading utilisaient des moyennes mobiles exponentielles. À la fin des années 1970, il a déménagé à New York où il a mis sur pied un programme de trading de matières premières très réussi pour Prudential-Bache.
De 1980 à 1991, il a occupé un poste de cadre supérieur dans les systèmes de trading chez Transworld Oil, alors la plus importante société de trading de futures pour compte propre dans le monde. De 1992 à 1999, M. Kaufman a travaillé pour Drapeau Advisors, une société spécialisée dans le courtage à court terme. Depuis 2000, son cabinet de conseil compte des clients tels que le groupe de trading pour compte propre Cinergy, Graham Capital Management et Mizuho Alternative Investments. Dans ses nombreuses publications,
Kaufman a traité à plusieurs reprises des marchés et des stratégies. Il a publié au total 13 livres à ce jour, dont le plus récent, "Trading Systems and Methods" a vu sa cinquième édition publiée en 2013. Il est directeur général et associé de KaufmanSignals.com (images KaufmanSignals.com). Il donne à l'occasion des conférences dans des conventions d'affaires, auprès d’associations d'investisseurs et d’étudiants.
Source : Traders' Mag.