La gestion alternative à la française devient plus accessible
La Tribune -
Un décret élargissant le statut d'investisseur qualifié va faciliter la souscription des fonds alternatifs par les clients sous mandat de gestion. L'AMF dénombre environ 200 fonds de droit français.
En toute discrétion, la réglementation sur les fonds alternatifs à la française a pris un tournant significatif il y a quelques semaines : un décret du 16 mai 2006 modifie le Code monétaire et financier sur la définition des "investisseurs qualifiés". Désormais, les sociétés de gestion agissant via un mandat pour le compte de particuliers sont considérées comme investisseurs qualifiés. Les seuils de souscription minimale des fonds alternatifs (10.000 euros pour les fonds de fonds, 125.000 euros pour les fonds Aria - fonds à règles d'investissement allégées) ne s'imposent donc plus à leurs clients sous mandat de gestion. "Ce décret rend les fonds alternatifs plus accessibles aux particuliers", traduit Éric Pagniez, délégué général adjoint de l'Association française de la gestion (AFG).
Cela devrait accélérer leur développement auprès des Français fortunés friands de ce type de produits décorrélés des marchés traditionnels. À l'échelle mondiale, la diffusion de la gestion alternative est déjà très répandue dans cette population : elle représente 20 % du portefeuille des millionnaires en dollars dans le monde d'après le World Wealth Report 2006, une étude menée conjointement par Capgemini et Merrill Lynch. Et même 22 % pour les millionnaires européens (voir infographie ci-dessus). Mais les Français se tournent souvent hors de nos frontières pour acheter ce type de produits.
Divers objectifs de performance
La mise en place d'une réglementation spécifique pour l'alternatif de droit français depuis 2003 a certes donné naissance à un marché local, mais il est encore modeste. Asterias estime à 17,6 milliards d'euros l'encours des fonds de fonds et des produits gérés en direct (lire page suivante l'interview de sa fondatrice, Sophie Van Straelen). Une goutte d'eau comparée aux 1.100 milliards d'euros de la gestion collective. Pourtant, l'offre s'étoffe un peu plus chaque mois. L'Autorité des marchés financiers (AMF) dénombre quelque 200 fonds alternatifs, qu'ils s'agisse de fonds de fonds ou de fonds à règles d'investissement allégées (Aria), avec ou sans effet de levier. Nombre d'entre eux affichent un objectif de performance lié au taux sans risque. Il s'agit alors de battre l'Eonia de 100, 200, voire 500 points de base selon les cas. D'autres produits se fixent au contraire un objectif de performance absolue, correspondant à un niveau maximal de volatilité. Enfin, les fonds hybrides, mêlant gestion traditionnelle et gestion alternative, connaissent eux aussi un développement croissant.
Quel que soit le segment choisi, ce créneau attise les convoitises de la plupart des acteurs de la gestion d'actifs. AGF Alternative Asset Management, UFG Alteram, Edmond de Rothschild Multimanagement ou encore CAAM figurent parmi les principaux gérants en termes d'encours. Mais il existe aussi de nombreux fonds développés par des sociétés entrepreneuriales indépendantes.
La plupart d'entre elles se sont développées dans la foulée de la mise en place de la réglementation sur les fonds de fonds alternatifs et les Aria. Ainsi, BDL Capital Management a été créé en février 2005 par trois associés. Leur unique fonds, BDL Alternatif Europe, un Aria à effet de levier spécialisé dans le long short equity européen, pèse aujourd'hui 38 millions d'euros. Les acteurs indépendants ne sont cependant pas exclusivement des nouveaux entrants sur ce marché : HDF Finance, qui figure parmi les principaux acteurs de l'alternatif de droit français, a été créé il y a tout juste vingt ans par Gilles du Fretay.
La Tribune -
Un décret élargissant le statut d'investisseur qualifié va faciliter la souscription des fonds alternatifs par les clients sous mandat de gestion. L'AMF dénombre environ 200 fonds de droit français.
En toute discrétion, la réglementation sur les fonds alternatifs à la française a pris un tournant significatif il y a quelques semaines : un décret du 16 mai 2006 modifie le Code monétaire et financier sur la définition des "investisseurs qualifiés". Désormais, les sociétés de gestion agissant via un mandat pour le compte de particuliers sont considérées comme investisseurs qualifiés. Les seuils de souscription minimale des fonds alternatifs (10.000 euros pour les fonds de fonds, 125.000 euros pour les fonds Aria - fonds à règles d'investissement allégées) ne s'imposent donc plus à leurs clients sous mandat de gestion. "Ce décret rend les fonds alternatifs plus accessibles aux particuliers", traduit Éric Pagniez, délégué général adjoint de l'Association française de la gestion (AFG).
Cela devrait accélérer leur développement auprès des Français fortunés friands de ce type de produits décorrélés des marchés traditionnels. À l'échelle mondiale, la diffusion de la gestion alternative est déjà très répandue dans cette population : elle représente 20 % du portefeuille des millionnaires en dollars dans le monde d'après le World Wealth Report 2006, une étude menée conjointement par Capgemini et Merrill Lynch. Et même 22 % pour les millionnaires européens (voir infographie ci-dessus). Mais les Français se tournent souvent hors de nos frontières pour acheter ce type de produits.
Divers objectifs de performance
La mise en place d'une réglementation spécifique pour l'alternatif de droit français depuis 2003 a certes donné naissance à un marché local, mais il est encore modeste. Asterias estime à 17,6 milliards d'euros l'encours des fonds de fonds et des produits gérés en direct (lire page suivante l'interview de sa fondatrice, Sophie Van Straelen). Une goutte d'eau comparée aux 1.100 milliards d'euros de la gestion collective. Pourtant, l'offre s'étoffe un peu plus chaque mois. L'Autorité des marchés financiers (AMF) dénombre quelque 200 fonds alternatifs, qu'ils s'agisse de fonds de fonds ou de fonds à règles d'investissement allégées (Aria), avec ou sans effet de levier. Nombre d'entre eux affichent un objectif de performance lié au taux sans risque. Il s'agit alors de battre l'Eonia de 100, 200, voire 500 points de base selon les cas. D'autres produits se fixent au contraire un objectif de performance absolue, correspondant à un niveau maximal de volatilité. Enfin, les fonds hybrides, mêlant gestion traditionnelle et gestion alternative, connaissent eux aussi un développement croissant.
Quel que soit le segment choisi, ce créneau attise les convoitises de la plupart des acteurs de la gestion d'actifs. AGF Alternative Asset Management, UFG Alteram, Edmond de Rothschild Multimanagement ou encore CAAM figurent parmi les principaux gérants en termes d'encours. Mais il existe aussi de nombreux fonds développés par des sociétés entrepreneuriales indépendantes.
La plupart d'entre elles se sont développées dans la foulée de la mise en place de la réglementation sur les fonds de fonds alternatifs et les Aria. Ainsi, BDL Capital Management a été créé en février 2005 par trois associés. Leur unique fonds, BDL Alternatif Europe, un Aria à effet de levier spécialisé dans le long short equity européen, pèse aujourd'hui 38 millions d'euros. Les acteurs indépendants ne sont cependant pas exclusivement des nouveaux entrants sur ce marché : HDF Finance, qui figure parmi les principaux acteurs de l'alternatif de droit français, a été créé il y a tout juste vingt ans par Gilles du Fretay.
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