Des ventes d’options plain vanilla courtes échéances
Une stratégie souvent admise sur les options est de vendre des options de courtes échéances à la monnaie ou en dehors de la monnaie, que ce soit en covered calls, ou bien en short puts. On part du principe que plus une option est proche de son expiration, plus l’érosion du temps, matérialisé par le thêta, est importante sur la prime. Ce qui amène souvent les vendeurs d’options à vendre des options court terme, plutôt que long terme. Etant implicitement entendu que l’on pourra renouveler l’opération plusieurs fois et gagner bien plus qu’une vente sur du long terme par exemple.
Le souci est que l’érosion du temps, le thêta, et ses conséquences sur la valeur d’une option sont souvent mal perçues.
Une option ayant une courte maturité, offre des accélérations plus importantes en cas de décalage du spot. Ce qui est logique si on prend une option très en dehors de la monnaie d’échéance courte et qui ne vaut pas grand chose, un décalage important du spot dans sa direction fait croître de manière très importante la possibilité de réalisation du scénario et donc la prime.
1- le vendeur est short gamma
Le principal risque du vendeur d’option est le fait que le scénario qu’il a vendu se réalise sans avoir obtenu une compensation en rapport avec ce risque. C'est-à-dire que l’option tende à se substituer, à se comporter comme le spot :
-se retrouver vendeur à découvert du titre à un niveau bas pour une vente de call si le titre monte
-se retrouver acheteur du titre à un niveau haut pour une vente de put si le titre baisse.
et que la prime reçue en contrepartie soit très faible.
Considérons l’exemple simplifié suivant avec une volatilité (30%) et des taux d’intérêts constants (4% pour simplifier). Attention 3 jours est vraiment très court et 90 jours n’est pas très long sur les options, cela juste pour apprécier le phénomène d’échelle.
Pour un spot à 100 à 3 jours de l’échéance, un call 110 ne vaut pas grand-chose, quasiment rien environ 0,001.
Si jamais le spot monte le lendemain jusqu’à 115 suite à une information particulière par exemple, cette option vaut 5,05.
Si on analyse les composantes du prix d’une option et ses sensibilités, on s’aperçoit que le delta de l’option, sa sensibilité aux variations de 1% du spot (la proportion de variation du spot que va prendre l’option en cas de variation d’1% du spot), était quasi nul environ 0,03% avec un spot à 100 et vaut 98% avec un spot à 115. A 0,03%, l’option était insensible à une variation de 1% spot (elle répercutait 0,03% de cette variation), à 98%, elle répercute la quasi-totalité des variations du spot, et l’option parait se comporter comme le spot.
Synthétiquement :
Spot=100 Option 3 jours delta 0,03% variation spot 1euro implique 0,03 euro variation option
Spot=115Option 2 jours delta 98% variation spot 1,15 euro implique 1,13 euro variation option
La même option à 90 jours toujours avec un spot à 100 vaut 2,73 et un delta de 30% et le lendemain, à 89 jours de l’échéance, après que le spot ait monté à 115, ce call vaut 10,1 et le delta vaut 67%.
Spot=100 Option 90 jours delta 30% variation spot 1euro implique 0,3 euro variation option
Spot=115Option 89 jours delta 67% variation spot 1,15 euro implique 0,77 euro variation option
Ce que l’on peut remarquer c’est que la variation du delta est beaucoup plus abrupte pour du court terme (il est passé de 0,03% peu sensible au spot à 98% très sensible au spot) que pour du plus long terme (il passe de 30% un peu sensible au spot à 67% un peu plus sensible au spot) pour une variation identique sur le spot.
Or le risque du vendeur, qui est que l’option se comporte comme le titre, est bien l’accélération de la sensibilité du call au spot, la variation du delta que l’on appelle le gamma (la dérivée seconde du prix du call par rapport au spot) disproportionnée au regard de la prime encaissée.
Si l’option se comporte comme le spot, cela veut dire que l’on tend à être dans la monnaie et donc que le scénario vendu s’est réalisé. Le titre a fortement monté pour le vendeur de call, ou bien a fortement baissé pour le vendeur de put.
Plus le gamma est grand, plus l’option va rapidement prendre de la sensibilité (ou en perdre)-le delta va bougé fortement-, plus il est faible et plus cette sensibilité va rester plus ou moins stable-le delta varie peu.
Du fait de la convexité des options, la vente d’option représente un risque gamma.
On dit que le vendeur d’option est donc short gamma.
2-Un résultat surprenant
On appelle Alpha le rapport entre le thêta (l’érosion de la prime chaque jour due au passage du temps) et le gamma.
Alpha=thêta/ gamma
Si on suppose pour simplifier que les taux son nuls et que la volatilité est constante (afin d’isoler leurs impacts), on trouve un résultat surprenant et important :
Alpha=thêta/gamma=0,5*(volatilité)*(volatilité)*(spot)*(spot)
Ce qui veut dire que pour un spot qui ne bouge pas, le rapport thêta/gamma est constant. Autrement dit, le rapport entre l’effet du temps sur le prix de l’option et l’accélération de la sensibilité au spot est constant et ne dépend pas de la maturité.
Si l’échéance est lointaine : petit thêta petit gamma
Si l’échéance est proche : grand thêta grand gamma
Donc plus l’échéance est proche plus le thêta est important car le risque de l’option à se comporter comme le titre est fort.
La vente d’options court terme permet de bénéficier d’une érosion plus importante sur la prime due au passage du temps parce que le risque de décalage proportionnellement au prix de l’option est plus important.
Sachez être « payé » à la hauteur des risques encourus. La connaissance de l’alpha permet de jouer sur les différentes volatilités implicites que l’on trouve selon les strikes et les échéances, et ainsi, de savoir exactement ce à quoi on s’expose et pour combien.
Maw
Une stratégie souvent admise sur les options est de vendre des options de courtes échéances à la monnaie ou en dehors de la monnaie, que ce soit en covered calls, ou bien en short puts. On part du principe que plus une option est proche de son expiration, plus l’érosion du temps, matérialisé par le thêta, est importante sur la prime. Ce qui amène souvent les vendeurs d’options à vendre des options court terme, plutôt que long terme. Etant implicitement entendu que l’on pourra renouveler l’opération plusieurs fois et gagner bien plus qu’une vente sur du long terme par exemple.
Le souci est que l’érosion du temps, le thêta, et ses conséquences sur la valeur d’une option sont souvent mal perçues.
Une option ayant une courte maturité, offre des accélérations plus importantes en cas de décalage du spot. Ce qui est logique si on prend une option très en dehors de la monnaie d’échéance courte et qui ne vaut pas grand chose, un décalage important du spot dans sa direction fait croître de manière très importante la possibilité de réalisation du scénario et donc la prime.
1- le vendeur est short gamma
Le principal risque du vendeur d’option est le fait que le scénario qu’il a vendu se réalise sans avoir obtenu une compensation en rapport avec ce risque. C'est-à-dire que l’option tende à se substituer, à se comporter comme le spot :
-se retrouver vendeur à découvert du titre à un niveau bas pour une vente de call si le titre monte
-se retrouver acheteur du titre à un niveau haut pour une vente de put si le titre baisse.
et que la prime reçue en contrepartie soit très faible.
Considérons l’exemple simplifié suivant avec une volatilité (30%) et des taux d’intérêts constants (4% pour simplifier). Attention 3 jours est vraiment très court et 90 jours n’est pas très long sur les options, cela juste pour apprécier le phénomène d’échelle.
Pour un spot à 100 à 3 jours de l’échéance, un call 110 ne vaut pas grand-chose, quasiment rien environ 0,001.
Si jamais le spot monte le lendemain jusqu’à 115 suite à une information particulière par exemple, cette option vaut 5,05.
Si on analyse les composantes du prix d’une option et ses sensibilités, on s’aperçoit que le delta de l’option, sa sensibilité aux variations de 1% du spot (la proportion de variation du spot que va prendre l’option en cas de variation d’1% du spot), était quasi nul environ 0,03% avec un spot à 100 et vaut 98% avec un spot à 115. A 0,03%, l’option était insensible à une variation de 1% spot (elle répercutait 0,03% de cette variation), à 98%, elle répercute la quasi-totalité des variations du spot, et l’option parait se comporter comme le spot.
Synthétiquement :
Spot=100 Option 3 jours delta 0,03% variation spot 1euro implique 0,03 euro variation option
Spot=115Option 2 jours delta 98% variation spot 1,15 euro implique 1,13 euro variation option
La même option à 90 jours toujours avec un spot à 100 vaut 2,73 et un delta de 30% et le lendemain, à 89 jours de l’échéance, après que le spot ait monté à 115, ce call vaut 10,1 et le delta vaut 67%.
Spot=100 Option 90 jours delta 30% variation spot 1euro implique 0,3 euro variation option
Spot=115Option 89 jours delta 67% variation spot 1,15 euro implique 0,77 euro variation option
Ce que l’on peut remarquer c’est que la variation du delta est beaucoup plus abrupte pour du court terme (il est passé de 0,03% peu sensible au spot à 98% très sensible au spot) que pour du plus long terme (il passe de 30% un peu sensible au spot à 67% un peu plus sensible au spot) pour une variation identique sur le spot.
Or le risque du vendeur, qui est que l’option se comporte comme le titre, est bien l’accélération de la sensibilité du call au spot, la variation du delta que l’on appelle le gamma (la dérivée seconde du prix du call par rapport au spot) disproportionnée au regard de la prime encaissée.
Si l’option se comporte comme le spot, cela veut dire que l’on tend à être dans la monnaie et donc que le scénario vendu s’est réalisé. Le titre a fortement monté pour le vendeur de call, ou bien a fortement baissé pour le vendeur de put.
Plus le gamma est grand, plus l’option va rapidement prendre de la sensibilité (ou en perdre)-le delta va bougé fortement-, plus il est faible et plus cette sensibilité va rester plus ou moins stable-le delta varie peu.
Du fait de la convexité des options, la vente d’option représente un risque gamma.
On dit que le vendeur d’option est donc short gamma.
2-Un résultat surprenant
On appelle Alpha le rapport entre le thêta (l’érosion de la prime chaque jour due au passage du temps) et le gamma.
Alpha=thêta/ gamma
Si on suppose pour simplifier que les taux son nuls et que la volatilité est constante (afin d’isoler leurs impacts), on trouve un résultat surprenant et important :
Alpha=thêta/gamma=0,5*(volatilité)*(volatilité)*(spot)*(spot)
Ce qui veut dire que pour un spot qui ne bouge pas, le rapport thêta/gamma est constant. Autrement dit, le rapport entre l’effet du temps sur le prix de l’option et l’accélération de la sensibilité au spot est constant et ne dépend pas de la maturité.
Si l’échéance est lointaine : petit thêta petit gamma
Si l’échéance est proche : grand thêta grand gamma
Donc plus l’échéance est proche plus le thêta est important car le risque de l’option à se comporter comme le titre est fort.
La vente d’options court terme permet de bénéficier d’une érosion plus importante sur la prime due au passage du temps parce que le risque de décalage proportionnellement au prix de l’option est plus important.
Sachez être « payé » à la hauteur des risques encourus. La connaissance de l’alpha permet de jouer sur les différentes volatilités implicites que l’on trouve selon les strikes et les échéances, et ainsi, de savoir exactement ce à quoi on s’expose et pour combien.
Maw
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