Bonjour
Je viens de terminer le livre de Lee Lowell « Faire de l’argent avec les options ». C’est mon troisième livre sur les options, mais c’est le premier qui soit vraiment pratique, les deux premiers étant plutôt académiques. Ces réflexions sont donc celles d’un débutant.
Tout d’abord un mot sur la forme.
La traduction française de ce livre a été complètement baclée, et pour tout dire, c’est un travail honteux. Phrases incomplètes, mots manquants, un français a « dormir debout ». On dirait par moment qu’elle a été faite par le traducteur automatique de Google. Et il est clair que les Editions Valor n’ont pas relu le texte, car on peut espérer qu’elles auraient demandé au traducteur de revoir son texte.
Autant le dire clairement, ce livre de 239 pages ne vaut pas le prix demandé de 51 €. Seulement voilà, il n’y a pas beaucoup de littérature sur le sujet en français, alors, on en profite.
Si vous comprenez un peu l’anglais, je vous suggère d’acquérir l’original en anglais, « Get rich with options » qui vaut 30 € environ (même moins d’occasion) sur Amazone France.
Personnellement, je n’achèterai plus de livre traduit en français par ce traducteur.
Sur le fond maintenant.
Mes deux premières lectures étant académiques (mais très intéressantes et surtout nécessaires pour comprendre la mécanique des options), celle-ci concerne le livre d’un praticien qui explique assez clairement les raisonnements faits pour choisir et définir les options, l’objectif recherché, et pratiquement comment on s’y prend. Pour moi, ce livre a donc été très utile, car très terre à terre.
L’objectif de Lowell est d’expliquer au commun des mortels que l’on peut gagner facilement de l’argent avec les options. D’ailleurs, ce doit être vrai puisque tous les exemples donnés dans le livre sont gagnants. Aucune opération perdante.
Il fait une sorte de synthèse simplifiée du fonctionnement des options (c’est pourquoi il ne faut pas commencer par ce livre) et sélectionne 4 stratégies quasi systématiquement gagnantes qu’il décortique, et c’est très instructif. Il ajoute en bonus une cinquième stratégie beaucoup plus risquée. Dans cet ouvrage, l’utilisation des options n’est envisagée que sous l’angle de la spéculation, c'est-à-dire gagner de l’argent. Il n’aborde pas l’emploi des options dans un but de couverture (d’un portefeuille d’actions par exemple) ni du point de vue de l’arbitragiste.
Les 5 stratégies présentées sont les suivantes :
1) Achat de call, Deep in the Money (DITM) avec échéance courte,
2) Naked put selling, c'est-à-dire vente de put mais avec possibilité d’acquérir des actions à meilleur prix si le prix d’exercice est atteint (ou comment transformer une opération sur options ratée en un succès sur les actions),
3) Option credit spread (bear call et bull put), stratégie sans grand risque mais qui rapporte peu,
4) Vente de calls couverts, pour rentabiliser davantage un portefeuille d’actions au lieu de le laisser dormir,
5) Ratio option spreads en bonus, basée sur les écarts de volatilité implicite.
Lowell explique longuement ces stratégies, à priori utilisables par tout un chacun. C’est intéressant de voir ce que le praticien considère comme essentiel, par exemple pour les « grecs », le delta et le theta, alors que les académiques insistent plus sur le delta et le gamma.
Toutefois, après lecture de ce livre, j’ai certes obtenu beaucoup d’éclaircissements, mais je me pose encore plus de questions qu’avant.
Et d’abord une constatation. Malgré les efforts louables de l’auteur pour rendre les choses simples, il apparait clairement que le trading d’options est une activité difficile, pour ne pas dire extrêmement complexe. Donc je ne pense pas que cela devienne une activité financière aussi populaire que la gestion d’un portefeuille d’actions, même si cela nécessite moins de capitaux (en tout cas pour l’achat d’options).
Ensuite, je constate que la majorité des auteurs privilégie les stratégies basées sur les ventes d’options. Et cela m’interpelle (comme disent les gens cultivés).
Si j’essaie une synthèse, il me semble que l’on peut analyser les stratégies d’options en termes de risques, limités ou illimités, et de rendement, ou pour être plus clair, de récompense, là aussi limitée ou illimitée. A priori, on peut donc créer 4 couples.
A) Risque limité, récompense illimitée.
Stratégies basées sur l’achat de calls ou de puts, le risque étant limité à la prime payée.
B) Risque illimité, récompense limitée.
Stratégies fondées sur la vente de calls ou de puts, éventuellement combinés, la récompense étant la prime encaissée.
C) Risque limité, récompense limitée.
Stratégies basées sur des spreads.
D) Risque illimité, récompense illimitée.
Je n’ai pas encore trouvé de telles stratégies, forcément basées sur la vente d’options puisque le risque est illimité. Mais je ne vois pas comment la récompense pourrait être illimitée. Je ne sais pas s’il existe des stratégies correspondant à cette rubrique.
L’objectif des intervenants étant de gagner le plus d’argent possible, on pourrait s’attendre à ce que ce soit le couple A, générant des récompenses illimitées qui soit mis en avant par les auteurs (je mets de côté le couple D pour lequel je ne vois pas de stratégies). Mais ce n’est pas le cas. Ce sont au contraire les couples B et C, apportant des récompenses limitées mais impliquant des risques illimités, en tout cas pour le couple B, qui sont le plus mis en avant.
Pourquoi cet état de fait ?
Je n’ai pas la réponse. Et j’aimerais savoir ce que vous en pensez.
Cela donne de nombreuses stratégies qui rapportent plus ou moins (sauf à engager un capital conséquent), mais sont très répétées. Pour beaucoup d’entre elles, le risque illimité est toujours présent même s’il ne se manifeste que rarement, heureusement. Mais le jour où il se manifeste, bonjour la casse. Les livres de Nassim Taleb (Le hasard sauvage par exemple) sont éloquents à cet égard.
D’après ce que je comprends, les stratégies du couple A, donc à priori les plus rémunératrices, sont principalement utilisées de deux manières.
Soit par les débutants, mais comme ils achètent des options très OTM et avec des échéances courtes, c’est un peu comme s’ils jouaient le jackpot. Donc la plupart des options arrivent à l’échéance sans être exercées.
Soit par ceux qui s’y connaissent mieux, et achètent des options très ITM, avec un delta élevé et une courte échéance, pour que la prime évolue à l’identique du sous-jacent. Mais de ce fait, les primes sont chères.
J’ai pu prendre connaissance du contenu de plusieurs ouvrages en anglais consacrés aux options, mais je n’ai pas trouvé de stratégies intermédiaires entre ces deux groupes, c'est-à-dire l’achat d’options ATM ou proches, donc beaucoup moins chères que ITM. Et je trouve ça bizarre. Comme s’il y avait un black out sur ces stratégies, en supposant bien sûr qu’elles existent.
Je ne peux m’empêcher de penser que ceux qui maîtrisent une excellente méthode de trading pour savoir où va le sous-jacent, et qui savent bien manier la volatilité et les grecs (dont le gamma, dont à mon sens Lowell sous-estime l’importance dans son livre), ont probablement mis au point des stratégies très rémunératrices qu’ils ne souhaitent pas divulguer.
Est-ce que je me trompe ?
D’autre part, il me semble que compte tenu des pertes possibles très importantes, il est essentiel pour réussir en cette matière d’avoir une bonne technique d’analyse du marché du sous-jacent.
A mon avis, il y a donc deux manières de trader avec les options.
Soit on n’a pas une technique excellente, et dans ce cas on s’en tient à des stratégies éprouvées à priori peu risquées, pas très rémunératrices, mais répétées très souvent.
Soit on possède une bonne méthode d’analyse technique du sous-jacent, et sous réserve de bien maîtriser les techniques d’utilisation des options en particulier pour contrôler les risques, on peut alors mettre en œuvre des stratégies beaucoup plus rémunératrices sans accroître les risques dans les mêmes proportions (mais cela suppose quand même du capital, ne serait ce que pour les marges exigées par les brokers).
Enfin, je garde le sentiment que le trading de futures reste plus rémunérateur que le trading d’options, à capital engagé identique, et surtout mieux maîtrisable, car le critère Temps, avec tout ce qu’il implique (les sauts de volatilité, ou les brusques retournements de marché) interfère moins, car on peut se dégager plus vite.
J’ai été très bavard, et j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur.
Mais j’aimerais bien connaître vos opinions sur ces sujets, puisque vous maniez les options depuis bien plus longtemps que moi.
Cordialement
Belen
Je viens de terminer le livre de Lee Lowell « Faire de l’argent avec les options ». C’est mon troisième livre sur les options, mais c’est le premier qui soit vraiment pratique, les deux premiers étant plutôt académiques. Ces réflexions sont donc celles d’un débutant.
Tout d’abord un mot sur la forme.
La traduction française de ce livre a été complètement baclée, et pour tout dire, c’est un travail honteux. Phrases incomplètes, mots manquants, un français a « dormir debout ». On dirait par moment qu’elle a été faite par le traducteur automatique de Google. Et il est clair que les Editions Valor n’ont pas relu le texte, car on peut espérer qu’elles auraient demandé au traducteur de revoir son texte.
Autant le dire clairement, ce livre de 239 pages ne vaut pas le prix demandé de 51 €. Seulement voilà, il n’y a pas beaucoup de littérature sur le sujet en français, alors, on en profite.
Si vous comprenez un peu l’anglais, je vous suggère d’acquérir l’original en anglais, « Get rich with options » qui vaut 30 € environ (même moins d’occasion) sur Amazone France.
Personnellement, je n’achèterai plus de livre traduit en français par ce traducteur.
Sur le fond maintenant.
Mes deux premières lectures étant académiques (mais très intéressantes et surtout nécessaires pour comprendre la mécanique des options), celle-ci concerne le livre d’un praticien qui explique assez clairement les raisonnements faits pour choisir et définir les options, l’objectif recherché, et pratiquement comment on s’y prend. Pour moi, ce livre a donc été très utile, car très terre à terre.
L’objectif de Lowell est d’expliquer au commun des mortels que l’on peut gagner facilement de l’argent avec les options. D’ailleurs, ce doit être vrai puisque tous les exemples donnés dans le livre sont gagnants. Aucune opération perdante.
Il fait une sorte de synthèse simplifiée du fonctionnement des options (c’est pourquoi il ne faut pas commencer par ce livre) et sélectionne 4 stratégies quasi systématiquement gagnantes qu’il décortique, et c’est très instructif. Il ajoute en bonus une cinquième stratégie beaucoup plus risquée. Dans cet ouvrage, l’utilisation des options n’est envisagée que sous l’angle de la spéculation, c'est-à-dire gagner de l’argent. Il n’aborde pas l’emploi des options dans un but de couverture (d’un portefeuille d’actions par exemple) ni du point de vue de l’arbitragiste.
Les 5 stratégies présentées sont les suivantes :
1) Achat de call, Deep in the Money (DITM) avec échéance courte,
2) Naked put selling, c'est-à-dire vente de put mais avec possibilité d’acquérir des actions à meilleur prix si le prix d’exercice est atteint (ou comment transformer une opération sur options ratée en un succès sur les actions),
3) Option credit spread (bear call et bull put), stratégie sans grand risque mais qui rapporte peu,
4) Vente de calls couverts, pour rentabiliser davantage un portefeuille d’actions au lieu de le laisser dormir,
5) Ratio option spreads en bonus, basée sur les écarts de volatilité implicite.
Lowell explique longuement ces stratégies, à priori utilisables par tout un chacun. C’est intéressant de voir ce que le praticien considère comme essentiel, par exemple pour les « grecs », le delta et le theta, alors que les académiques insistent plus sur le delta et le gamma.
Toutefois, après lecture de ce livre, j’ai certes obtenu beaucoup d’éclaircissements, mais je me pose encore plus de questions qu’avant.
Et d’abord une constatation. Malgré les efforts louables de l’auteur pour rendre les choses simples, il apparait clairement que le trading d’options est une activité difficile, pour ne pas dire extrêmement complexe. Donc je ne pense pas que cela devienne une activité financière aussi populaire que la gestion d’un portefeuille d’actions, même si cela nécessite moins de capitaux (en tout cas pour l’achat d’options).
Ensuite, je constate que la majorité des auteurs privilégie les stratégies basées sur les ventes d’options. Et cela m’interpelle (comme disent les gens cultivés).
Si j’essaie une synthèse, il me semble que l’on peut analyser les stratégies d’options en termes de risques, limités ou illimités, et de rendement, ou pour être plus clair, de récompense, là aussi limitée ou illimitée. A priori, on peut donc créer 4 couples.
A) Risque limité, récompense illimitée.
Stratégies basées sur l’achat de calls ou de puts, le risque étant limité à la prime payée.
B) Risque illimité, récompense limitée.
Stratégies fondées sur la vente de calls ou de puts, éventuellement combinés, la récompense étant la prime encaissée.
C) Risque limité, récompense limitée.
Stratégies basées sur des spreads.
D) Risque illimité, récompense illimitée.
Je n’ai pas encore trouvé de telles stratégies, forcément basées sur la vente d’options puisque le risque est illimité. Mais je ne vois pas comment la récompense pourrait être illimitée. Je ne sais pas s’il existe des stratégies correspondant à cette rubrique.
L’objectif des intervenants étant de gagner le plus d’argent possible, on pourrait s’attendre à ce que ce soit le couple A, générant des récompenses illimitées qui soit mis en avant par les auteurs (je mets de côté le couple D pour lequel je ne vois pas de stratégies). Mais ce n’est pas le cas. Ce sont au contraire les couples B et C, apportant des récompenses limitées mais impliquant des risques illimités, en tout cas pour le couple B, qui sont le plus mis en avant.
Pourquoi cet état de fait ?
Je n’ai pas la réponse. Et j’aimerais savoir ce que vous en pensez.
Cela donne de nombreuses stratégies qui rapportent plus ou moins (sauf à engager un capital conséquent), mais sont très répétées. Pour beaucoup d’entre elles, le risque illimité est toujours présent même s’il ne se manifeste que rarement, heureusement. Mais le jour où il se manifeste, bonjour la casse. Les livres de Nassim Taleb (Le hasard sauvage par exemple) sont éloquents à cet égard.
D’après ce que je comprends, les stratégies du couple A, donc à priori les plus rémunératrices, sont principalement utilisées de deux manières.
Soit par les débutants, mais comme ils achètent des options très OTM et avec des échéances courtes, c’est un peu comme s’ils jouaient le jackpot. Donc la plupart des options arrivent à l’échéance sans être exercées.
Soit par ceux qui s’y connaissent mieux, et achètent des options très ITM, avec un delta élevé et une courte échéance, pour que la prime évolue à l’identique du sous-jacent. Mais de ce fait, les primes sont chères.
J’ai pu prendre connaissance du contenu de plusieurs ouvrages en anglais consacrés aux options, mais je n’ai pas trouvé de stratégies intermédiaires entre ces deux groupes, c'est-à-dire l’achat d’options ATM ou proches, donc beaucoup moins chères que ITM. Et je trouve ça bizarre. Comme s’il y avait un black out sur ces stratégies, en supposant bien sûr qu’elles existent.
Je ne peux m’empêcher de penser que ceux qui maîtrisent une excellente méthode de trading pour savoir où va le sous-jacent, et qui savent bien manier la volatilité et les grecs (dont le gamma, dont à mon sens Lowell sous-estime l’importance dans son livre), ont probablement mis au point des stratégies très rémunératrices qu’ils ne souhaitent pas divulguer.
Est-ce que je me trompe ?
D’autre part, il me semble que compte tenu des pertes possibles très importantes, il est essentiel pour réussir en cette matière d’avoir une bonne technique d’analyse du marché du sous-jacent.
A mon avis, il y a donc deux manières de trader avec les options.
Soit on n’a pas une technique excellente, et dans ce cas on s’en tient à des stratégies éprouvées à priori peu risquées, pas très rémunératrices, mais répétées très souvent.
Soit on possède une bonne méthode d’analyse technique du sous-jacent, et sous réserve de bien maîtriser les techniques d’utilisation des options en particulier pour contrôler les risques, on peut alors mettre en œuvre des stratégies beaucoup plus rémunératrices sans accroître les risques dans les mêmes proportions (mais cela suppose quand même du capital, ne serait ce que pour les marges exigées par les brokers).
Enfin, je garde le sentiment que le trading de futures reste plus rémunérateur que le trading d’options, à capital engagé identique, et surtout mieux maîtrisable, car le critère Temps, avec tout ce qu’il implique (les sauts de volatilité, ou les brusques retournements de marché) interfère moins, car on peut se dégager plus vite.
J’ai été très bavard, et j’espère que vous ne m’en tiendrez pas rigueur.
Mais j’aimerais bien connaître vos opinions sur ces sujets, puisque vous maniez les options depuis bien plus longtemps que moi.
Cordialement
Belen
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