Le système néolibéral est-il mort ?
« Le système néolibéral est mort parce que ses principes n’ont pas été appliqués. Ils ne l’ont pas été parce que tout sautait si on les appliquait, c.-à-d. si on allait au bout de la logique qui veut qu’il faille laisser mourir les canards boiteux. »
Voilà commet on pourrait résumer la situation.
Commençons par une petite histoire du mouvement néoclassique, monétariste, qui vient de décéder, en apparence, sous nos yeux. Non rassurez-vous je ne vais pas vous parler de Milton Friedman ou des principes économiques néoclassiques, ce qui serait un peu indigeste, mais simplement commencer par donner quelques points clés de la révolution libérale qui a abouti à l’intervention massive des gouvernent, et tenter d’expliquer en quoi justement, le non respect de ces principes ne pouvaient que conduire au désastre. A cette insupportable masse de dettes et de déficits qui grossit sans cesse.
Tout commença avec Ronald Reagan qui se désolant que l’américain jouisse de tant d’avantages sociaux sans qu’il ne fût possible à certains de s’enrichir davantage, fit appel à l’école de Chicago et mit en place une formidable dérégulation qui allait aboutir au contrôle du lobby financier sur l’économie.
Rome ne s’est pas faite en jour, la dérégulation non plus. Mais d’année en année le citoyen Américain qui voyait son pouvoir d’achat réel stagner avait recours à l’endettement pour maintenir une apparence de progrès-social, synonyme de bien-être. La prise de pouvoir du système financier allait se bâtir sur cette extravagante dette et les déficits qu’elle générerait. La finance gagnait en puissance, mais n’avait pas encore le pouvoir.
Celui qui allait lui donner ce pouvoir, c’est Bill Clinton (eh oui, un démocrate, cela vous étonne ? Rassurez-vous, les républicains y prendront leur part en particulier grâce à W.Bush et ses guerres dispendieuses.), aidé par le grand manitou de la finance d’alors, Alan Greenspan. En abolissant le Glass-Steagall Act, en 1999, Bill Clinton allait donner le coup de grâce à toute forme de régulation, et même de contrôle sur le système financier, en permettant de réunir les métiers de la banque de détail avec ceux de la banque d’investissement.
De fait le contrôle était alors virtuel, et la régulation assez poreuse, mais la décision de Clinton allait donner aux banques d’investissement un statut similaire aux autres, leur octroyant des garanties publiques ainsi qu’un droit de tirage sur la richesse nationale pratiquement sans limite. Le tout, bien entendu, sans aucune contrepartie, sans le moindre risque. En guise de contrôle, l’administration confiait en fait aux agences de rating, le soin de l’exercer, au motif qu’un si bon système ne pouvait faillir si on confiait à des professionnels le soin de le surveiller. Le système s’auto-surveillait, ce qui revenait à confier les clés de la prison aux prisonniers.
La suite nous la connaissons. Les subprimes, les produits structurés, etcetera et, finalement, la grande culbute avec l’appel au secours des pouvoirs publics.
Comme je le soulignais au début, la conséquence, du point de vue de l’idéologie néolibérale, aurait du être la faillite des établissements fautifs. Le libéralisme voulant que qui joue et perd, perd tout, sans espérer le moindre secours. C’était le leitmotiv de Reagan, « faire descendre l’état de mon dos et qu’il retire sa main de ma poche » Toute l’idéologie tenait en cela, que pour rompre avec « l’affreux Keynésianisme » la contrepartie d’une plus grande liberté dans la prise de risque s’accompagnerait de l’obligation d’en assumer les conséquences.
Seulement, en 2008 lorsque la FED, affolée, ouvrait finalement les yeux sur l’ampleur du tsunami, elle s’apercevait que tout le système allait y passer, comme dans un jeu de domino. La démonstration de l’échec ne pouvait être plus patente. Hélas, c’est une démonstration qui allait couter cher aux contribuables, aux salaries qui perdraient leur emploi, et aux petits propriétaires qui perdraient leur maison fraichement construite.
Le système était-il donc mort ? Oui, et non. Car un homme venait pour le sauver, et c’est homme c’est Obama. Je ne m’étendrais pas sur sa campagne, renvoyant chacun à ses promesses de campagnes, mais je vais vous expliquer en quoi Obama est venu pour sauver, non pas l’économie Américaine, ou le bon peuple Américain, mais ses amis de la Finance. Comment et pourquoi il est venu sauver le système néolibéral, lui, le démocrate.
Tout d’abord, interrogeons nous sur la nécessite de sauver le système privé. Celui-ci avait-il démontré son efficacité ? Etait-il irremplaçable ? N’y avait-il aucune alternative ?
La réponse tient justement dans la volonté d’Obama, et les profits qu’en retire la classe politique américaine. J’y reviendrai.
Il est clair que le système était à deux doigts de s’écrouler tout-à-fait. Cela, espérons-le, ne fait plus aucun doute maintenant, et comme disait dernièrement Warren Buffet « Celui qui en doute est un inconscient ». Obama n’avait donc aucune raison objective de vouloir sauver un système qui avait failli. Pouvait-il laisser tout s’écrouler ? S’il avait été néolibéral, fidèle à ses idées, il aurait dû. Ce n’aurait pas été raisonnable, direz-vous, sans doute, mais devait-il utiliser l’argent publique pour sauver un milieu qui avait échoué et mis en péril l’avenir de la nation américaine ? Ne pouvait-il nationaliser le système ? Même pour une période transitoire ? C’est après tout ce que recommandait Joseph Stiglitz, un prix Nobel d’économie.
Seulement la nationalisation condamnait le système derechef, avec ses bonus, ses privilèges, cette fantastique manne financière qui arrose le congrès et les partis politiques outre atlantique. Nationaliser c’était mettre un terme à cette forme de corruption douce qui permet aux sénateurs et à bien d’autres de nager dans cet océan de dollars, gonflés des torrents de dettes, des rivières de déficits, qui permet à une infime minorité de s’enrichir et passer à travers toutes les crises en s’en renforçant. Et si, l’Amérique d’Obama, c’était finalement l’ancien régime, le régime des privilèges et des prébendes ?
Certes, on est loin des promesses de campagne, loin de la bonne mine de ce personnage à qui on confierait volontiers son porte-monnaie. Seulement voilà, la crise est passée par là, et le système vient de renaitre de ses cendres, tel un phénix étincellent et qu’aussitôt ressuscité il repart de plus belle dans ses petits travers. Jugez-en, les banques américaines ont provisionné des dizaines de milliards de bonus ! On croirait que la crise n’a été qu’un mirage, une illusion ! Et Obama dans tout cela ?
Obama était hostile à tout encadrement strict des bonus. Les salaires des dirigeants sont ou vont être complètement libre et repartent vers les sommets après une modeste accalmie. Les bulles refleurissent sur tous les marchés, alimentés, nous dit-on, par les excès de liquidités. Ces liquidités que la FED déverse à flot au seul avantage des banques qui s’en servent pour spéculer et ainsi, vous l’avez compris, à se rétribuer grassement grâce aux performances Boursières.
Obama met-il un frein à tout cela ? Concrètement, au delà des mots creux ? Non ! Il enfonce le clou et barre la route à toute règlementation sérieuse lors du G20. Obama le sauveur des banques ou des banquiers ? Je vous laisse juge, pour moi cela ne fait aucun doute, Obama n’a pas été élu pour faire ce qu’il fait, mais il le fait, parce que la véritable idéologie d’Obama, comme de toute cette classe politique américaine dominante, c’est de ne pas tuer la poule aux œufs d’or. Mais Obama est un démocrate direz-vous ! Oui, Bill Clinton aussi est un démocrate. Et alors ? Au congrès peu importe qu’on soit démocrate ou républicain, ce qui compte c’est d’être élu, c’est à cette condition que le système vous considère, vous respecte, et vous arrose copieusement.
Mais alors, le peuple Américain serait donc le dindon de la farce ? Qu’il vote démocrate ou républicain ? De fait, ça ne change pas grand-chose pour lui. La base de cet édifice pourri s’est aussi construite sous bill Clinton, qui avait en quelque sorte préparé dans les années 96-99 la crise boursière de 2000, avec l’effondrement des valeurs technos, vous vous en souvenez certainement. Il avait reconduit Alan Greenspan, la cheville ouvrière du système, celui qui a plus que tout autre contribué à l’endettement des ménages, et préparé toutes les bulles.
Ces hommes ne savaient ils donc pas ce qu’ils faisaient ? Que nenni ! De fait l’idéologie néolibérale n’a été qu’une farce ! Ils l’ont utilisé dans tout ce qu’il y avait de lucratif à l’exploiter, sachant bien qu’ils n’auraient pas à subir les conséquences funestes promises au cas où le système viendrait à s’échouer. La contrepartie à ce formidable espace de liberté qu’est le système néolibéral made in USA, n’existait sur le papier que pour justifier la mascarade.
La réalité était toute autre. Une poignée d’initiés se partagerait la richesse, le pouvoir, et laissait en contrepartie une montagne de dettes privées et publiques au peuple. Le monde, qui se croyait dans la modernité démocratique, vivait ainsi, sans le savoir, dans l’ancien monde, dans l’ancien régime comme on l’appelle. Un ancien régime sans roi est un régime de démocratie falsifiée où une oligarchie s’octroie tous les avantages, refusant d’assumer le moindre risque. Le peuple Americain, confiant, imbue de sa doctrine, se voyait dans un monde merveilleux de croissance infinie, n’apercevant pas que son pouvoir d’achat s’étiolait, que ses bons emplois disparaissaient, au profit de jobs minables et sous payés. Il se croyait lui aussi, appelé un jour à faire partie de cette élite, et c’était bien une raison suffisante pour ne surtout pas se coaliser entre gens de mauvaise condition. Laissant par là les mains libres aux marchands de rêve.
J’ignore si le citoyen américain lambda est capable de mesurer sa situation réelle et le contexte de tricherie dans lequel il évolue, mais je suis sûr d’une chose, il ne devrait pas compter sur Obama pour changer sa situation, car ce n’est certainement pas l’ambition de celui-ci que de mettre à terre l’usine à gaz financière héritée des années Clinton, ni le modèle d’injustice sociale hérité de Ronald Reagan.
« Le système néolibéral est mort parce que ses principes n’ont pas été appliqués. Ils ne l’ont pas été parce que tout sautait si on les appliquait, c.-à-d. si on allait au bout de la logique qui veut qu’il faille laisser mourir les canards boiteux. »
Voilà commet on pourrait résumer la situation.
Commençons par une petite histoire du mouvement néoclassique, monétariste, qui vient de décéder, en apparence, sous nos yeux. Non rassurez-vous je ne vais pas vous parler de Milton Friedman ou des principes économiques néoclassiques, ce qui serait un peu indigeste, mais simplement commencer par donner quelques points clés de la révolution libérale qui a abouti à l’intervention massive des gouvernent, et tenter d’expliquer en quoi justement, le non respect de ces principes ne pouvaient que conduire au désastre. A cette insupportable masse de dettes et de déficits qui grossit sans cesse.
Tout commença avec Ronald Reagan qui se désolant que l’américain jouisse de tant d’avantages sociaux sans qu’il ne fût possible à certains de s’enrichir davantage, fit appel à l’école de Chicago et mit en place une formidable dérégulation qui allait aboutir au contrôle du lobby financier sur l’économie.
Rome ne s’est pas faite en jour, la dérégulation non plus. Mais d’année en année le citoyen Américain qui voyait son pouvoir d’achat réel stagner avait recours à l’endettement pour maintenir une apparence de progrès-social, synonyme de bien-être. La prise de pouvoir du système financier allait se bâtir sur cette extravagante dette et les déficits qu’elle générerait. La finance gagnait en puissance, mais n’avait pas encore le pouvoir.
Celui qui allait lui donner ce pouvoir, c’est Bill Clinton (eh oui, un démocrate, cela vous étonne ? Rassurez-vous, les républicains y prendront leur part en particulier grâce à W.Bush et ses guerres dispendieuses.), aidé par le grand manitou de la finance d’alors, Alan Greenspan. En abolissant le Glass-Steagall Act, en 1999, Bill Clinton allait donner le coup de grâce à toute forme de régulation, et même de contrôle sur le système financier, en permettant de réunir les métiers de la banque de détail avec ceux de la banque d’investissement.
De fait le contrôle était alors virtuel, et la régulation assez poreuse, mais la décision de Clinton allait donner aux banques d’investissement un statut similaire aux autres, leur octroyant des garanties publiques ainsi qu’un droit de tirage sur la richesse nationale pratiquement sans limite. Le tout, bien entendu, sans aucune contrepartie, sans le moindre risque. En guise de contrôle, l’administration confiait en fait aux agences de rating, le soin de l’exercer, au motif qu’un si bon système ne pouvait faillir si on confiait à des professionnels le soin de le surveiller. Le système s’auto-surveillait, ce qui revenait à confier les clés de la prison aux prisonniers.
La suite nous la connaissons. Les subprimes, les produits structurés, etcetera et, finalement, la grande culbute avec l’appel au secours des pouvoirs publics.
Comme je le soulignais au début, la conséquence, du point de vue de l’idéologie néolibérale, aurait du être la faillite des établissements fautifs. Le libéralisme voulant que qui joue et perd, perd tout, sans espérer le moindre secours. C’était le leitmotiv de Reagan, « faire descendre l’état de mon dos et qu’il retire sa main de ma poche » Toute l’idéologie tenait en cela, que pour rompre avec « l’affreux Keynésianisme » la contrepartie d’une plus grande liberté dans la prise de risque s’accompagnerait de l’obligation d’en assumer les conséquences.
Seulement, en 2008 lorsque la FED, affolée, ouvrait finalement les yeux sur l’ampleur du tsunami, elle s’apercevait que tout le système allait y passer, comme dans un jeu de domino. La démonstration de l’échec ne pouvait être plus patente. Hélas, c’est une démonstration qui allait couter cher aux contribuables, aux salaries qui perdraient leur emploi, et aux petits propriétaires qui perdraient leur maison fraichement construite.
Le système était-il donc mort ? Oui, et non. Car un homme venait pour le sauver, et c’est homme c’est Obama. Je ne m’étendrais pas sur sa campagne, renvoyant chacun à ses promesses de campagnes, mais je vais vous expliquer en quoi Obama est venu pour sauver, non pas l’économie Américaine, ou le bon peuple Américain, mais ses amis de la Finance. Comment et pourquoi il est venu sauver le système néolibéral, lui, le démocrate.
Tout d’abord, interrogeons nous sur la nécessite de sauver le système privé. Celui-ci avait-il démontré son efficacité ? Etait-il irremplaçable ? N’y avait-il aucune alternative ?
La réponse tient justement dans la volonté d’Obama, et les profits qu’en retire la classe politique américaine. J’y reviendrai.
Il est clair que le système était à deux doigts de s’écrouler tout-à-fait. Cela, espérons-le, ne fait plus aucun doute maintenant, et comme disait dernièrement Warren Buffet « Celui qui en doute est un inconscient ». Obama n’avait donc aucune raison objective de vouloir sauver un système qui avait failli. Pouvait-il laisser tout s’écrouler ? S’il avait été néolibéral, fidèle à ses idées, il aurait dû. Ce n’aurait pas été raisonnable, direz-vous, sans doute, mais devait-il utiliser l’argent publique pour sauver un milieu qui avait échoué et mis en péril l’avenir de la nation américaine ? Ne pouvait-il nationaliser le système ? Même pour une période transitoire ? C’est après tout ce que recommandait Joseph Stiglitz, un prix Nobel d’économie.
Seulement la nationalisation condamnait le système derechef, avec ses bonus, ses privilèges, cette fantastique manne financière qui arrose le congrès et les partis politiques outre atlantique. Nationaliser c’était mettre un terme à cette forme de corruption douce qui permet aux sénateurs et à bien d’autres de nager dans cet océan de dollars, gonflés des torrents de dettes, des rivières de déficits, qui permet à une infime minorité de s’enrichir et passer à travers toutes les crises en s’en renforçant. Et si, l’Amérique d’Obama, c’était finalement l’ancien régime, le régime des privilèges et des prébendes ?
Certes, on est loin des promesses de campagne, loin de la bonne mine de ce personnage à qui on confierait volontiers son porte-monnaie. Seulement voilà, la crise est passée par là, et le système vient de renaitre de ses cendres, tel un phénix étincellent et qu’aussitôt ressuscité il repart de plus belle dans ses petits travers. Jugez-en, les banques américaines ont provisionné des dizaines de milliards de bonus ! On croirait que la crise n’a été qu’un mirage, une illusion ! Et Obama dans tout cela ?
Obama était hostile à tout encadrement strict des bonus. Les salaires des dirigeants sont ou vont être complètement libre et repartent vers les sommets après une modeste accalmie. Les bulles refleurissent sur tous les marchés, alimentés, nous dit-on, par les excès de liquidités. Ces liquidités que la FED déverse à flot au seul avantage des banques qui s’en servent pour spéculer et ainsi, vous l’avez compris, à se rétribuer grassement grâce aux performances Boursières.
Obama met-il un frein à tout cela ? Concrètement, au delà des mots creux ? Non ! Il enfonce le clou et barre la route à toute règlementation sérieuse lors du G20. Obama le sauveur des banques ou des banquiers ? Je vous laisse juge, pour moi cela ne fait aucun doute, Obama n’a pas été élu pour faire ce qu’il fait, mais il le fait, parce que la véritable idéologie d’Obama, comme de toute cette classe politique américaine dominante, c’est de ne pas tuer la poule aux œufs d’or. Mais Obama est un démocrate direz-vous ! Oui, Bill Clinton aussi est un démocrate. Et alors ? Au congrès peu importe qu’on soit démocrate ou républicain, ce qui compte c’est d’être élu, c’est à cette condition que le système vous considère, vous respecte, et vous arrose copieusement.
Mais alors, le peuple Américain serait donc le dindon de la farce ? Qu’il vote démocrate ou républicain ? De fait, ça ne change pas grand-chose pour lui. La base de cet édifice pourri s’est aussi construite sous bill Clinton, qui avait en quelque sorte préparé dans les années 96-99 la crise boursière de 2000, avec l’effondrement des valeurs technos, vous vous en souvenez certainement. Il avait reconduit Alan Greenspan, la cheville ouvrière du système, celui qui a plus que tout autre contribué à l’endettement des ménages, et préparé toutes les bulles.
Ces hommes ne savaient ils donc pas ce qu’ils faisaient ? Que nenni ! De fait l’idéologie néolibérale n’a été qu’une farce ! Ils l’ont utilisé dans tout ce qu’il y avait de lucratif à l’exploiter, sachant bien qu’ils n’auraient pas à subir les conséquences funestes promises au cas où le système viendrait à s’échouer. La contrepartie à ce formidable espace de liberté qu’est le système néolibéral made in USA, n’existait sur le papier que pour justifier la mascarade.
La réalité était toute autre. Une poignée d’initiés se partagerait la richesse, le pouvoir, et laissait en contrepartie une montagne de dettes privées et publiques au peuple. Le monde, qui se croyait dans la modernité démocratique, vivait ainsi, sans le savoir, dans l’ancien monde, dans l’ancien régime comme on l’appelle. Un ancien régime sans roi est un régime de démocratie falsifiée où une oligarchie s’octroie tous les avantages, refusant d’assumer le moindre risque. Le peuple Americain, confiant, imbue de sa doctrine, se voyait dans un monde merveilleux de croissance infinie, n’apercevant pas que son pouvoir d’achat s’étiolait, que ses bons emplois disparaissaient, au profit de jobs minables et sous payés. Il se croyait lui aussi, appelé un jour à faire partie de cette élite, et c’était bien une raison suffisante pour ne surtout pas se coaliser entre gens de mauvaise condition. Laissant par là les mains libres aux marchands de rêve.
J’ignore si le citoyen américain lambda est capable de mesurer sa situation réelle et le contexte de tricherie dans lequel il évolue, mais je suis sûr d’une chose, il ne devrait pas compter sur Obama pour changer sa situation, car ce n’est certainement pas l’ambition de celui-ci que de mettre à terre l’usine à gaz financière héritée des années Clinton, ni le modèle d’injustice sociale hérité de Ronald Reagan.
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