Pari perdu?
Les Etats-Unis, par la voix de leur président, avaient fait le pari d’un dollar faible pour relancer les exportations et réduire le déficit abyssal du commerce extérieur. À la simple lecture des statistiques macro-économiques, le pari semble irrémédiablement perdu.
Le déficit s’est creusé, tant par l’augmentation du volume des importations, hors énergie, que de l’affaiblissement notable des exportations.
Un expert économique Américain notait récemment « c’est comme si les consommateurs du monde entier boudaient les produits Américains… ».
Ce constat est-il surprenant?
J’ai eu l’occasion dans un post qui date de quelques mois, de mettre en garde contre cette stratégie d’affaissement monétaire, qui n’a jamais connu d’effets positifs induits directement par le truchement du « laisser aller » monétaire. En outre, cette volonté marquée de laisser s’enfoncer le dollar, ne semblait pas concorder avec un taux d’intérêt historiquement bas. Nous avons vu depuis que la FED a dû remonter ses taux sans que cela ne profite au dollar, au moins pour le swap avec l’Euro. L’Euro a continuer à s’apprécier sans que la banque centrale européenne n’opère d’ajustement significatif. Alors, que faut-il conclure de ce nouvel épisode de la guerre monétaire que mène les USA au reste du monde? Que les USA maîtrisent les évolutions du dollar ou bien en sont les victimes?
Premièrement, on doit dire que le dollar est encore la première monnaie d’échange internationale, même si son influence, et surtout sa crédibilité sont en chute libre. Et c’est là où le bât blesse. Car on ne change pas aussi facilement les habitudes de consommation que la valeur de l’instrument d’échange. La monstrueuse facture énergétique de l’Amérique est là pour nous le rappeler. Un dollar faible pénalise d’abord et surtout les Etats-Unis, qui sont les premier consommateurs de produits pétroliers.
Deuxièmement, il faut beaucoup de temps pour changer les outils industriels. Les adaptations sont lentes et l’Amérique n’a tout simplement pas les produits dont les Américains ont besoin (augmentation des importations) ni les ceux dont le monde a besoin (diminution des exportations).
Et, c’est une règle économique majeure, le prix ne compense pas toutes les faiblesses d’un produit. Ceci est d’autant plus vrai que le produit est sophistiqué. Et, nous le savons, c'est la Chine en particulier qui domine les produits à faible degré de sophistication.
Peut-on dire que le pari est définitivement perdu?
On peut déjà conclure à ce stade que l’échec est cuisant. Les déficits sont gigantesques et rien ne semble pouvoir arrêter les dérapages.
Cependant, les Etats-Unis peuvent se targuer d’une croissance supérieure à l’Europe. Dans ce cas, l’échec est-il masqué ou sans conséquence pour l’économie Américaine?
Voici venir la phase sans aucun doute la plus critique de l’économie Américaine. Mais il faut l’observer sur longue période et ne pas se contenter de quelques données mensuelles. Avant de répondre, il faut également s’interroger sur ce que signifie la croissance… Croissance saine, ou croissance à la Pyrrhus? du nom de ce général, qui remportait des victoires toujours plus coûteuses, et finalement vaines.
Je vous invite à réfléchir sur ce paradoxe, d’un pays qui connaît des sorties sèches de capitaux, des fuites engendrées par son commerce extérieur, une facture énergétique colossale, mais qui savourerait les joies de la croissance…
J’aurai le plaisir de revenir d’ici quelque temps pour aborder cette question en profondeur et établir un bilan chiffré complet. En attendant, vos commentaires seront bien venus.
Les Etats-Unis, par la voix de leur président, avaient fait le pari d’un dollar faible pour relancer les exportations et réduire le déficit abyssal du commerce extérieur. À la simple lecture des statistiques macro-économiques, le pari semble irrémédiablement perdu.
Le déficit s’est creusé, tant par l’augmentation du volume des importations, hors énergie, que de l’affaiblissement notable des exportations.
Un expert économique Américain notait récemment « c’est comme si les consommateurs du monde entier boudaient les produits Américains… ».
Ce constat est-il surprenant?
J’ai eu l’occasion dans un post qui date de quelques mois, de mettre en garde contre cette stratégie d’affaissement monétaire, qui n’a jamais connu d’effets positifs induits directement par le truchement du « laisser aller » monétaire. En outre, cette volonté marquée de laisser s’enfoncer le dollar, ne semblait pas concorder avec un taux d’intérêt historiquement bas. Nous avons vu depuis que la FED a dû remonter ses taux sans que cela ne profite au dollar, au moins pour le swap avec l’Euro. L’Euro a continuer à s’apprécier sans que la banque centrale européenne n’opère d’ajustement significatif. Alors, que faut-il conclure de ce nouvel épisode de la guerre monétaire que mène les USA au reste du monde? Que les USA maîtrisent les évolutions du dollar ou bien en sont les victimes?
Premièrement, on doit dire que le dollar est encore la première monnaie d’échange internationale, même si son influence, et surtout sa crédibilité sont en chute libre. Et c’est là où le bât blesse. Car on ne change pas aussi facilement les habitudes de consommation que la valeur de l’instrument d’échange. La monstrueuse facture énergétique de l’Amérique est là pour nous le rappeler. Un dollar faible pénalise d’abord et surtout les Etats-Unis, qui sont les premier consommateurs de produits pétroliers.
Deuxièmement, il faut beaucoup de temps pour changer les outils industriels. Les adaptations sont lentes et l’Amérique n’a tout simplement pas les produits dont les Américains ont besoin (augmentation des importations) ni les ceux dont le monde a besoin (diminution des exportations).
Et, c’est une règle économique majeure, le prix ne compense pas toutes les faiblesses d’un produit. Ceci est d’autant plus vrai que le produit est sophistiqué. Et, nous le savons, c'est la Chine en particulier qui domine les produits à faible degré de sophistication.
Peut-on dire que le pari est définitivement perdu?
On peut déjà conclure à ce stade que l’échec est cuisant. Les déficits sont gigantesques et rien ne semble pouvoir arrêter les dérapages.
Cependant, les Etats-Unis peuvent se targuer d’une croissance supérieure à l’Europe. Dans ce cas, l’échec est-il masqué ou sans conséquence pour l’économie Américaine?
Voici venir la phase sans aucun doute la plus critique de l’économie Américaine. Mais il faut l’observer sur longue période et ne pas se contenter de quelques données mensuelles. Avant de répondre, il faut également s’interroger sur ce que signifie la croissance… Croissance saine, ou croissance à la Pyrrhus? du nom de ce général, qui remportait des victoires toujours plus coûteuses, et finalement vaines.
Je vous invite à réfléchir sur ce paradoxe, d’un pays qui connaît des sorties sèches de capitaux, des fuites engendrées par son commerce extérieur, une facture énergétique colossale, mais qui savourerait les joies de la croissance…
J’aurai le plaisir de revenir d’ici quelque temps pour aborder cette question en profondeur et établir un bilan chiffré complet. En attendant, vos commentaires seront bien venus.
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