Reuters le 31/10/2008 10h52
Commerzbank pourrait solliciter des fonds publics
par Philipp Halstrick, John O'Donnell et Patrica Uhlig
FRANCFORT (Reuters) - Commerzbank pourrait solliciter l'aide de l'Etat et ainsi lui permettre d'entrer à son capital, selon des sources proches du dossier.
L'exposition de la deuxième banque allemande à l'Islande et à la banque d'investissement faillie Lehman Brothers ne fait qu'alourdir ses difficultés, explique l'une des sources.
"Le troisième trimestre a souffert de l'exposition à l'Islande et à Lehman Brothers", dit-elle. "Une raison de plus pour la banque de faire attention à ses fonds propres."
Le ratio de fonds propres de première catégorie (Tier 1) de la banque est de l'ordre de 7,4%, soit moins que ses concurrentes internationales. Deutsche Bank est au-delà de 10%, tandis que les banques britanniques tournent autour de 9%.
Le président du directoire Martin Blessing informera mardi le conseil de surveillance sur la situation. Le fonds de renflouement des banques de près de 500 milliards d'euros mis sur pied par Berlin leur offre des garanties qui facilitent l'accès à l'emprunt et l'assainissement de leur bilan.
Mais l'Etat peut également exiger des banques chancelantes de renforcer leurs fonds propres en échange de sa garantie.
"Commerzbank est intéressée par l'ensemble des outils que le fonds propose, également en termes de recapitalisation", observe une deuxième source.
Un porte-parole de la Commerzbank s'est limité à dire que la banque continuait d'étudier la sollicitation éventuelle de ce fonds.
"Qu'on dise que la banque est intéressée par le plan de renflouement est évidemment négatif pour le cours de Bourse", commente un trader de Francfort. "Ce qui pèse aussi, c'est que le troisième trimestre ait été impacté par l'exposition à l'Islande et à Lehman Brothers".
De fait, l'action chute de plus de 7% à 8,3 euros en matinée.
"S'INSINUER DISCRETEMENT"
Une source gouvernementale a fait la remarque suivante: "La Commerzbank pourrait fort bien attendre que d'autres banques adhèrent au processus de garantie et s'insinuer discrètement derrière elles".
Les banques qui font appel à l'aide publique émettront très vraisemblablement des actions ordinaires ou préférentielles au bénéfice de l'Etat, selon un expert.
Selon une source proche du gouvernement, il est probable que la Commerzbank ne sera pas la seule à solliciter l'aide de l'Etat. "Je pense qu'elles y viendront toutes ou au moins la plupart d'entre elles" si la crise se prolonge, dit-il.
Hypo Real Estate est la première banque à avoir accepté de l'argent public, s'assurant pour 15 milliards d'euros de garanties de prêt. La garantie à court terme couvre une émission obligataire et la banque spécialisée dans le prêt immobilier peut également tirer sur une facilité de liquidité fournie par la Bundesbank.
Cette garantie fera office de crédit-relais jusqu'à ce qu'Hypo Real Estate bénéficie d'un plan de renflouement de 50 milliards d'euros mis sur pied ce mois-ci par le gouvernement, les autorités de tutelle et un consortium de banques et d'assureurs.
Les banques publiques ont plus sollicité l'aide de l'Etat que leurs homologues cotées, à l'exemple de BayernLB , WestLB et HSH Nordbank .
Commerzbank pourrait solliciter des fonds publics
par Philipp Halstrick, John O'Donnell et Patrica Uhlig
FRANCFORT (Reuters) - Commerzbank pourrait solliciter l'aide de l'Etat et ainsi lui permettre d'entrer à son capital, selon des sources proches du dossier.
L'exposition de la deuxième banque allemande à l'Islande et à la banque d'investissement faillie Lehman Brothers ne fait qu'alourdir ses difficultés, explique l'une des sources.
"Le troisième trimestre a souffert de l'exposition à l'Islande et à Lehman Brothers", dit-elle. "Une raison de plus pour la banque de faire attention à ses fonds propres."
Le ratio de fonds propres de première catégorie (Tier 1) de la banque est de l'ordre de 7,4%, soit moins que ses concurrentes internationales. Deutsche Bank est au-delà de 10%, tandis que les banques britanniques tournent autour de 9%.
Le président du directoire Martin Blessing informera mardi le conseil de surveillance sur la situation. Le fonds de renflouement des banques de près de 500 milliards d'euros mis sur pied par Berlin leur offre des garanties qui facilitent l'accès à l'emprunt et l'assainissement de leur bilan.
Mais l'Etat peut également exiger des banques chancelantes de renforcer leurs fonds propres en échange de sa garantie.
"Commerzbank est intéressée par l'ensemble des outils que le fonds propose, également en termes de recapitalisation", observe une deuxième source.
Un porte-parole de la Commerzbank s'est limité à dire que la banque continuait d'étudier la sollicitation éventuelle de ce fonds.
"Qu'on dise que la banque est intéressée par le plan de renflouement est évidemment négatif pour le cours de Bourse", commente un trader de Francfort. "Ce qui pèse aussi, c'est que le troisième trimestre ait été impacté par l'exposition à l'Islande et à Lehman Brothers".
De fait, l'action chute de plus de 7% à 8,3 euros en matinée.
"S'INSINUER DISCRETEMENT"
Une source gouvernementale a fait la remarque suivante: "La Commerzbank pourrait fort bien attendre que d'autres banques adhèrent au processus de garantie et s'insinuer discrètement derrière elles".
Les banques qui font appel à l'aide publique émettront très vraisemblablement des actions ordinaires ou préférentielles au bénéfice de l'Etat, selon un expert.
Selon une source proche du gouvernement, il est probable que la Commerzbank ne sera pas la seule à solliciter l'aide de l'Etat. "Je pense qu'elles y viendront toutes ou au moins la plupart d'entre elles" si la crise se prolonge, dit-il.
Hypo Real Estate est la première banque à avoir accepté de l'argent public, s'assurant pour 15 milliards d'euros de garanties de prêt. La garantie à court terme couvre une émission obligataire et la banque spécialisée dans le prêt immobilier peut également tirer sur une facilité de liquidité fournie par la Bundesbank.
Cette garantie fera office de crédit-relais jusqu'à ce qu'Hypo Real Estate bénéficie d'un plan de renflouement de 50 milliards d'euros mis sur pied ce mois-ci par le gouvernement, les autorités de tutelle et un consortium de banques et d'assureurs.
Les banques publiques ont plus sollicité l'aide de l'Etat que leurs homologues cotées, à l'exemple de BayernLB , WestLB et HSH Nordbank .
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