Crise des subprimes : la Société générale est le seul établissement français visé par la plainte américaine
Quatre ans après le début de la crise des subprimes – ces prêts hypothécaires octroyés à des ménages américains peu solvables –, qui a provoqué une crise financière puis une récession mondiales, les banques vont-elles payer pour leur implication ? Peut-être.
Vendredi 2 septembre, l'Agence fédérale de financement du logement (FHFA) a décidé de porter plainte à New York contre dix-sept banques et institutions financières pour des fraudes dans des titres adossés aux subprimes. Dix établissements américains et sept étrangers dont Goldman Sachs, JP Morgan, la Deutsche Bank, Crédit Suisse ou encore HSBC. La seule banque française visée est la Société générale. La FHFA leur reproche d'avoir menti sur certaines caractérisques de ces titres ou des prêts qu'ils regroupaient dedans.
L'objectif de la FHFA est de faire payer à ces établissements les pertes vertigineuses infligées aux deux géants Fannie Mae et Freddie Mac, véritable clé de voûte du crédit immobilier américain. Jumelles, Fannie et Freddie avaient été placées sous tutelle publique par l'administration Bush en septembre 2008, une semaine avant la faillite de la banque d'affaires Lehman Brothers.
A cette époque, elles détenaient ou garantissaient 45 % de l'encours du crédit immobilier américain : 31millions de prêts pour 5300 milliards de dollars. Au total, l'Etat a dû les renflouer à hauteur de 170milliards de dollars. "Les plaintes font état d'infractions à la loi fédérale régissant les actifs financiers et au droit dans la vente de titres adossés à des prêts hypothécaires résidentiels conçus par ces établissements", a précisé la FHFA dans un communiqué.
Pour chacun des établissements visés, l'agence a chiffré le montant en dollars de ces titres vendus à Fannie et Freddie sur des périodes allant de août 2005 à janvier 2008. Les montants s'échelonnent de 33 milliards de dollars pour le plus élevé (JP Morgan) à 550 millions pour General Electric (la maison mère de GE Capital). Pour la Société générale, le montant estimé est de 1,3 milliard de dollars.
Pour se défendre, les établissements visés ne devraient pas manquer de dire que Fannie Mae et Freddie Mac connaissaient très bien les risques liés à ces prêts.
Nathalie Brafman (avec AFP)
Commentaire