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  • Bjr, MAW & Schoops,

    voici une réflexion bien intéressante qui se développe...
    Elle nécessiterait d'autres moyens que l'écrit, qui est un peu lent pour développer certains arguments.

    Je vais tenter de faire explicite, mais ce sera nécessairement court, je m'en excuse d'avance.



    Pour être plus clair, le fait de ne pas avoir eu d'accident de voiture aujourd'hui, comme hier, comme avant hier, comme avant avant hier...ne prédit rien sur demain.


    Ok sur ce point. Néanmoins, c'est quand même nier un pan entier de notre économie: l'assurance. Les assureurs ne font rien d'autre que d'estimer les risques, notamment à partir des fréquences, donc du passé. Lorsque vous avez un accident, le tarif de votre police est bien relevé, non?



    Pour vous donner une image, le simple fait de lancer une pice de monnaie pour verifier la caractère binomiale du résultat à fait l'objet d'une magnifique étude afin de voir si effectivement sur le long terme on arrivait au même nombre de pile que de face. L'expérience fut réalisée plusieurs fois avec 10000 lancés par Willy Feller en 1950, je vous invite à y jeter un oeil, les résultats sont surprenants (on est parfois très très très loin d'une moyenne nulle).


    C'est un fait qui prête souvent à confusion: oui, le hasard crée des tendances (tracez donc sur Excel une marche au hasard et vous verrez se dessiner de belles tendances), et la moyenne s'écarte longuement parfois de 1/2 (pour le lancer de pièce).
    D'ailleurs, l'effort de Feller était louable pour son époque, mais aujourd'hui, 10 000 lancers c'est peu de choses, à l'heure de la micro informatique.
    Pour comparer le Track Record du Consensus AT que je publie quotidiennement à ce qu'aurait fait le hasard gaussien sur la même période (depuis fin octobre 2007 et le début de la baisse), j'ai calculé - rapidement et sans effort - 10 000 trajectoires stochastiques, puis à nouveau 10 000 (juste "pour voir" si le résultat ne s'écartait pas trop du premier test). J'aurais pu en faire 100 000, le résultat n'aurait pas été très différent. Publication à suivre dans les jours qui viennent, dès que j'ai un moment.



    Pour revenir à nos moutons, rien ne permet d'affirmer que sur le long terme et même le très long terme, si vous êtes positif, ce sont vos compétences qui sont à la base de votre réussite.


    Si, quand même un peu: disons, "un faisceau de présomptions". Une fois de plus, on peu longuement argumenter sur ce point, et finalement... ne pas tomber d'accord quand même!
    Je dirais seulement une chose: un boulanger qui fait jour après jour, année après année du bon pain, le fait-il "par hasard"?
    Ok, je sens venir les arguments contraires: on va me rétorquer sans doute, mais être boulanger et être trader, ce n'est pas du tout le même métier. D'ailleurs Taleb lui-même fait cette distinction entre les métiers qui - selon lui - ne sont pas soumis au hasard et ceux qui le sont comme celui de trader.
    Pourtant, à mon sens, seul le niveau de risque diffère! Le boulanger peut cramer son four, oublier son pain, utiliser une mauvaise farine "sans s'en apercevoir", etc. Il est aussi soumis au risque, mais à un risque moindre qui fait penser qu'il ne peut pas rater son pain.
    Or, il ne viendrait à l'idée de personne de prétendre que son "bon pain" est le fruit d'un hasard répété chaque jour, chaque mois, chaque année... Le jour où il rate son pain, allez-vous lui dire: "Ca y est, j'en étais sûr! Ce bon pain pendant des années, c'était donc le hasard!"?
    Le boulanger a donc une technique, une approche rationnelle qui lui permet de contrôler dans une certaine mesure ses risques, qui ne sont pas nuls.
    Tout comme le gérant a une technique qui lui permet de battre le marché, car celui-ci n'est pas strictement aléatoire.



    Pour conclure, je citerai Taleb, le fameux auteur du Black Swan quelques fois repris ici. Prenez 10000 gérants et vous leur attribuer un chiffre aléatoire qui correspond à la performance de leur gestion. Normalement distribuée, vous allez retrouver une moitié de cette échantillon positive et une moitié négative.
    Supprimez la moitié négative (les mauvais gérants, en fait ceux que le hasard a choisi négatif), il reste 5000 gérants.
    Si vous refaites l'opération chaque année, au début de la 5ème année vous avez toujours 625 gérants parfaitement positifs sur les 4 ans d'affilés. On peut continuer encore. Cela veut -il dire que ces 625 gérant qui ont un track record positif sur 4 années à la suite ont des compétences intrinsèques (hasardeuses lol)?


    En lisant son bouquin, cette argumentation m'a réellement interloquée: je dois dire que sur ce point, je suis franchement en désaccord avec Taleb.
    J'y ai réfléchi, ai confronté ma vision avec d'autres profs et chercheurs mieux informés que moi (ma formation est financière+stats, mais je ne suis pas un pur matheux ni pur statisticien), et ma vision s'en en vue plutôt renforcée.
    Toutefois, j'admets que je puisse avoir tort sur ce point, mais il faudrait m'opposer une argumentation solide et claire pour me détourner de ma conviction qui est la suivante:

    Voilà.
    Malgré tout le respect que j'ai pour Taleb, qui a fait un très bon boulot de défrichage, je crois qu'il prend le problème à l'envers.

    En peu de mots: sur les x% infinitésimaux de gérants restant capables de battre le marché sur (y) années, qu'est ce qui lui dit que ces gérants ne sont pas simplement les "meilleurs boulangers", utilisant les meilleures techniques, les meilleurs outils, les meilleures théories, et que ceux qui ont été éliminés ne sont pas simplement ceux qui sont les moins bien formés, les plus immatures, les plus profanes etc.?
    Le problème de son argumentation, qui a défaut d'être fallacieuse (il n'y a pas d'intention maligne) est à mon avis (mais j'ai droit à l'erreur, n'est-ce pas?) simplement erronée, illustre le risque du "tout statistique".

    Rappelez vous que Taleb se prend un stylo (un briquet?) dans la g.ueule quand il avance ce type d'argument au chef du desk Bonds.
    Pourquoi?
    Parce que peut-être simplement, il nie la valeur de l'expérience, de l'expertise, du bon outillage, etc. En deux mots, il compare dans un même échantillon, le simple quidam, le mitron pas encore formé, l'artisan boulanger et le meilleur ouvrier de France! Mais il est fort à parier que les deux premières catégories (50%) seront éliminées le long du processus de sélection d'un bon boulanger.
    Il en va de même de son échantillon de gérants, dans lequel les compétences, les formations, la capacité, le bagage mathématique, statistique, de gestion du risque, etc. sont tous différents. Sans compter sur la gestion des émotions!

    En d'autres termes un peu plus formels, il dresse une distribution probabiliste gaussienne ex-post d'un phénomène qui n'est pas totalement aléatoire! En tous cas, cette distribution est peu aléatoire pour la profession des boulangers (malgré les risques résiduels dont nous avons parlé), et l'est un peu plus pour les traders. Mais pas complètement, car il y a le biais de la formation, de la gestion du risque et des techniques utilisées. Ce biais fausse la comparaison entre les différents éléments de l'échantillon qui ne partent pas à égalité!



    Pour prendre une métaphore cycliste, puisque Schoops nous parle de Tour de France, il est toujours possible de trouver un coureur quelconque qui batte Armstrong sur une étape, voire sur 2, 5 ou 10, mais en 7 années entre 1999 et 2005, on a pas trouvé un seul coureur capable de la battre sur 21 jours: au fur et à mesure de la longueur du Track, le nombre de coureurs "tirés" (ou pas) au hasard capables de battre L.A. sur la durée se réduisait de plus en plus.
    Pas forcément. Regardez la statistique, plus le tour de France est long et difficile et plus ils sont rapides, lol. La logique eut été l'inverse, LOL.


    Ok. Mais je ne vois pas très bien le lien entre la vitesse moyenne du Tour de France et mes arguments qui précèdent.

    Quoi qu'il en soit, sur la question de la vitesse moyenne d'un Tour de France, les causes sont beaucoup plus nombreuses que ce que l'on laisse - fallacieusement cette fois - penser au grand public.
    Croyez-vous que les Tours de Merckx et Hinault soient plus lents que ceux d'Indurain et Armstrong simplement à cause du dopage?
    Je relisais encore hier "Mes carnets de route" d'Eddy Merckx (1971) et me trouvais effaré par certaines photos de descentes de cols (Merckx suivi d'Ocaña frôlant un ravin, avec en toile de fond un décor immense et vertigineusement profond) dans des condition de sécurité qu'aucun coureur n'accepterait aujourd'hui.
    Il faut donc invoquer beaucoup plus que le simple dopage pour expliquer la différence de vitesse moyenne: la longueur du parcours, les intempéries, la longueur cumulée des cols, l'état du revêtement de la chaussée, la largeur des routes, la main mise des "grands patrons" sur la course (Merckx et Hinault cadenassaient la course, c'est bien connu), le nombre de coureurs par équipe (les équipes de 10 permettaient dans les années 70 plus facilement de cadenasser une course que les équipes de 9 aujourd'hui), etc.

    Voilà pour cette trop courte réponse.
    Mais il est parfois bon d'aller au delà des évidences.

    Bien cordialement pour cet échange fructueux je l'espère.

    Tamla

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    • Citation de : tamla (au 04-08-2008 10:36:58)

      ....

      Pour être plus clair, le fait de ne pas avoir eu d'accident de voiture aujourd'hui, comme hier, comme avant hier, comme avant avant hier...ne prédit rien sur demain.



      J'ai vu le soleil se lever et se coucher régulièrement depuis que je suis né. Je prédis donc que pendant des centaines de millions d'années, il en sera de même

      Je prédis encore que si je ne prends pas ma voiture et si je ne sors pas dans la rue, je n'aurai pas d'accident de la route


      En clair, tout dépend de la façon dont on exploite les faits...

      laurent


      Commentaire


      • Citation de : laurhaq (au 04-08-2008 11:31:51)




        J'ai vu le soleil se lever et se coucher régulièrement depuis que je suis né. Je prédis donc que pendant des centaines de millions d'années, il en sera de même

        Vous connaissez le futur alors





        Commentaire


        • Salut MAW,

          je cherche ta source sur Feller et ses 10 000 tirages aléatoires d'une pièce de monnaie. Ca me paraît pédagogique et intéressant dans la chronologie de l'histoire des sciences.
          J'ai pas trouvé sur le Net. Tu peux m'indiquer l'origine STP?

          Merci d'avance.

          Tamla.

          Commentaire


          • C'est bon j'ai trouvé: page 51/52 dans "Une approche fractale des marchés" par Mandelbrot. (Odile Jacob - 2004).

            Commentaire


            • Citation de : tamla (au 04-08-2008 10:36:58)

              Bjr, MAW & Schoops,

              voici une réflexion bien intéressante qui se développe...
              Elle nécessiterait d'autres moyens que l'écrit, qui est un peu lent pour développer certains arguments.

              Je vais tenter de faire explicite, mais ce sera nécessairement court, je m'en excuse d'avance.



              Pour être plus clair, le fait de ne pas avoir eu d'accident de voiture aujourd'hui, comme hier, comme avant hier, comme avant avant hier...ne prédit rien sur demain.


              Ok sur ce point. Néanmoins, c'est quand même nier un pan entier de notre économie: l'assurance. Les assureurs ne font rien d'autre que d'estimer les risques, notamment à partir des fréquences, donc du passé. Lorsque vous avez un accident, le tarif de votre police est bien relevé, non?

              Non, c'est la mutualisation de LEURS risques qui est le coeur d'activité des assurances. Voila pourquoi ils se réassurent pour redonner une partie de leurs portefeuilles et en prendre une autre avec des risques "moins" corrélés. Pour être plus clair, cela ne pose pas de problème d'assurer les maisons dans le Var, sachant que chaque année il y a des incendies, parce que les dommiciles qu'ils assurent à Lille y sont moins soumis. Pour autant, rien ne peut gager que l'intégralité du territoire ne sera pas dans les flammes. Voila pourquoi ils diversifient à l'international et sont encore protégés en cas de circonstances exceptionnelles. Je ne suis pas sûr qu'en cas de guerre Axa vous rembourse votre fenêtre soufflée par l'explosion d'un obus. Ni même qu'un météorite puisse être une clause "assurable" (je crois que tout le monde aurait d'autres soucis que le remboursement de l'assurance).


              Pour revenir à nos moutons, rien ne permet d'affirmer que sur le long terme et même le très long terme, si vous êtes positif, ce sont vos compétences qui sont à la base de votre réussite.


              Si, quand même un peu: disons, "un faisceau de présomptions". Une fois de plus, on peu longuement argumenter sur ce point, et finalement... ne pas tomber d'accord quand même!
              Je dirais seulement une chose: un boulanger qui fait jour après jour, année après année du bon pain, le fait-il "par hasard"?
              Ok, je sens venir les arguments contraires: on va me rétorquer sans doute, mais être boulanger et être trader, ce n'est pas du tout le même métier. D'ailleurs Taleb lui-même fait cette distinction entre les métiers qui - selon lui - ne sont pas soumis au hasard et ceux qui le sont comme celui de trader.
              Pourtant, à mon sens, seul le niveau de risque diffère! Le boulanger peut cramer son four, oublier son pain, utiliser une mauvaise farine "sans s'en apercevoir", etc. Il est aussi soumis au risque, mais à un risque moindre qui fait penser qu'il ne peut pas rater son pain.
              Or, il ne viendrait à l'idée de personne de prétendre que son "bon pain" est le fruit d'un hasard répété chaque jour, chaque mois, chaque année... Le jour où il rate son pain, allez-vous lui dire: "Ca y est, j'en étais sûr! Ce bon pain pendant des années, c'était donc le hasard!"?
              Le boulanger a donc une technique, une approche rationnelle qui lui permet de contrôler dans une certaine mesure ses risques, qui ne sont pas nuls.
              Tout comme le gérant a une technique qui lui permet de battre le marché, car celui-ci n'est pas strictement aléatoire.

              Le souci est que le caractère "bon" du pain est parfaitement subjectif, et il existe quantité de pays où les spécialités locales sont des "hérésies" pour les autres. Différemment des chiffres de performances, aussi loin que 5% est supérieur à 2%. Encore, le pain de votre artisan n'est pas rigoureusement celui de la veille, de l'avant veille...alors que 5% est toujours 5% et 2% reste 2%, ici aux US, au Japon, au pôle Nord...

              ...

              Malgré tout le respect que j'ai pour Taleb, qui a fait un très bon boulot de défrichage, je crois qu'il prend le problème à l'envers.

              En peu de mots: sur les x% infinitésimaux de gérants restant capables de battre le marché sur (y) années, qu'est ce qui lui dit que ces gérants ne sont pas simplement les "meilleurs boulangers", utilisant les meilleures techniques, les meilleurs outils, les meilleures théories, et que ceux qui ont été éliminés ne sont pas simplement ceux qui sont les moins bien formés, les plus immatures, les plus profanes etc.?
              Le problème de son argumentation, qui a défaut d'être fallacieuse (il n'y a pas d'intention maligne) est à mon avis (mais j'ai droit à l'erreur, n'est-ce pas?) simplement erronée, illustre le risque du "tout statistique".

              Rappelez vous que Taleb se prend un stylo (un briquet?) dans la g.ueule quand il avance ce type d'argument au chef du desk Bonds.
              Pourquoi?
              Parce que peut-être simplement, il nie la valeur de l'expérience, de l'expertise, du bon outillage, etc. En deux mots, il compare dans un même échantillon, le simple quidam, le mitron pas encore formé, l'artisan boulanger et le meilleur ouvrier de France! Mais il est fort à parier que les deux premières catégories (50%) seront éliminées le long du processus de sélection d'un bon boulanger.
              Il en va de même de son échantillon de gérants, dans lequel les compétences, les formations, la capacité, le bagage mathématique, statistique, de gestion du risque, etc. sont tous différents. Sans compter sur la gestion des émotions!

              En d'autres termes un peu plus formels, il dresse une distribution probabiliste gaussienne ex-post d'un phénomène qui n'est pas totalement aléatoire! En tous cas, cette distribution est peu aléatoire pour la profession des boulangers (malgré les risques résiduels dont nous avons parlé), et l'est un peu plus pour les traders. Mais pas complètement, car il y a le biais de la formation, de la gestion du risque et des techniques utilisées. Ce biais fausse la comparaison entre les différents éléments de l'échantillon qui ne partent pas à égalité!

              Non, il revient uniquement sur l'argument du dessus, à savoir qu'il est impossible d'enlever une large place au hasard dans la performance des gérants, même si les compétences sont là. La formation et l'information représentent une part de la performance, mais qui reste subordonnée largement à la chance. La preuve, le nombre de "très bon gérants" qui prennent des gifles et font des performances catastrophiques alors que peu de temps auparavant elles étaient tout à fait honorables: ils n'ont pas "dés-appris", ils sont victimes de la chance (ou la malchance dans ce cas). Pour exemple Abby Joseph Cohen le grand gourou de Goldman Sachs. D'autres d'ailleurs l'ont bien compris et préfèrent voler le départ, celà s'appelle les des délits d'initiés.



              Pour prendre une métaphore cycliste, puisque Schoops nous parle de Tour de France, il est toujours possible de trouver un coureur quelconque qui batte Armstrong sur une étape, voire sur 2, 5 ou 10, mais en 7 années entre 1999 et 2005, on a pas trouvé un seul coureur capable de la battre sur 21 jours: au fur et à mesure de la longueur du Track, le nombre de coureurs "tirés" (ou pas) au hasard capables de battre L.A. sur la durée se réduisait de plus en plus.
              Pas forcément. Regardez la statistique, plus le tour de France est long et difficile et plus ils sont rapides, lol. La logique eut été l'inverse, LOL.


              Ok. Mais je ne vois pas très bien le lien entre la vitesse moyenne du Tour de France et mes arguments qui précèdent.
              Il s'agissait d'humour, d'où les "lol" que j'avais placés






              A bientôt

              Maw

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              • Citation de : tamla (au 04-08-2008 12:16:19)

                C'est bon j'ai trouvé: page 51/52 dans "Une approche fractale des marchés" par Mandelbrot. (Odile Jacob - 2004).



                Il est cité souvent par Mandelbrot " the (mis) behaviour of market" et l'étude est sorti conjointement avec la parition de son livre "An introduction to probability theory and its application" (1950)

                Maw

                Commentaire


                • Le souci est que le caractère "bon" du pain est parfaitement subjectif, et il existe quantité de pays où les spécialités locales sont des "hérésies" pour les autres. Différemment des chiffres de performances, aussi loin que 5% est supérieur à 2%. Encore, le pain de votre artisan n'est pas rigoureusement celui de la veille, de l'avant veille...alors que 5% est toujours 5% et 2% reste 2%, ici aux US, au Japon, au pôle Nord...

                  Ce n'est pas du tout un "souci": il suffit de se mettre d'accord à l'avance sur ce qu'est "du bon pain". Ce n'est qu'un eexemple, mais on pourrait tout autant prendre celui de l'artisan ou de l'ouvrier qui doit réaliser un ouvrage avec des critères qualités prédéfinis.
                  Le raisonnement reste le même et je reste en désaccord avec Taleb sur ce point.



                  Non, il revient uniquement sur l'argument du dessus, à savoir qu'il est impossible d'enlever une large place au hasard dans la performance des gérants, même si les compétences sont là. La formation et l'information représentent une part de la performance, mais qui reste subordonnée largement à la chance.


                  Je ne dis pas le contraire sur le facteur chance. Je dis simplement qu'il compare des choux-fleur et des carottes (c'est ça l'expression, non?) en mêlant des éléments qui ne partent pas à chances égales dès le départ.

                  Exemple: un article m'avait frappé dans la presse en janvier: une ancienne collègue de Kerviel, sous le couvert de l'anonymat, certainement une "tradeuse" de la SG, expliquait que le bonhomme "n'avait pas le bagage" pour gérer ce type de position.
                  Je crois bien que n'importe qui avec le bagage de risque Kerviel est destiné à "sauter" (expression employée par Taleb) un jour ou l'autre et plutôt plus tôt (c'est à dire avant la fin de l'expérience, de la mesure, du contrat de travail, du Track Record, etc.) qu'un trader avec un bagage statistique et/ou technique et/ou de gestion du risque.

                  L'important, c'est quand même de sauter le plus tard possible et euh... mieux encore, d'arrêter juste avant que cela n'arrive. Il existe quantité de "vieux traders", ce qui montre bien que ceux ci n'ont jamais rencontré le "Black Swan"... Ne dit-on pas d'ailleurs qu'il n'y a pas de bon traders, que des vieux traders"? Ce qui exprime bien le fait que ceux qui ne sont pas arrivés à ce stade ont sauté avant...
                  Parmi ceux-ci (ceux qui ont sauté avant), bien sûr il y a le facteur malchance, mais il y a aussi le facteur "bagage/formation".
                  Je crois quand même que pour les "vieux traders", le facteur professionnel a été prédominant: ils ont "bouffé du graphe", appris des techniques, développé des méthodes, appris à se protéger. Sur l'ensemble, on en trouverait sûrement qui sont des ânes et qui ont simplement eu de la chance, mais à ce niveau là, en fin de carrière, ils sont minoritaires.

                  Commentaire


                  • Citation de : tamla (au 04-08-2008 13:12:27)

                    Ce n'est pas du tout un "souci": il suffit de se mettre d'accord à l'avance sur ce qu'est "du bon pain". Ce n'est qu'un eexemple, mais on pourrait tout autant prendre celui de l'artisan ou de l'ouvrier qui doit réaliser un ouvrage avec des critères qualités prédéfinis.
                    Le raisonnement reste le même et je reste en désaccord avec Taleb sur ce point.

                    Je ne suis surtout pas un défenseur de Taleb, que je connais très très bien, et ce bien avant qu'il écrive ses livres à succès (alors qu'il était encore trader). Il est d'ailleurs tombé dans une simplification (vulgarisation?) extrême de travaux bien plus conséquents élaborés par Karl Popper.
                    Le "souci" pour m'exprimer ainsi c'est que 5=5, 2=2, et qu'une baguette ne sera jamais rigoureusement la même, pareil pour une coupe de cheveux.(pour rester dans votre exemple).




                    Non, il revient uniquement sur l'argument du dessus, à savoir qu'il est impossible d'enlever une large place au hasard dans la performance des gérants, même si les compétences sont là. La formation et l'information représentent une part de la performance, mais qui reste subordonnée largement à la chance.


                    Je ne dis pas le contraire sur le facteur chance. Je dis simplement qu'il compare des choux-fleur et des carottes (c'est ça l'expression, non?) en mêlant des éléments qui ne partent pas à chances égales dès le départ.

                    Exemple: un article m'avait frappé dans la presse en janvier: une ancienne collègue de Kerviel, sous le couvert de l'anonymat, certainement une "tradeuse" de la SG, expliquait que le bonhomme "n'avait pas le bagage" pour gérer ce type de position.
                    Je crois bien que n'importe qui avec le bagage de risque Kerviel est destiné à "sauter" (expression employée par Taleb) un jour ou l'autre et plutôt plus tôt (c'est à dire avant la fin de l'expérience, de la mesure, du contrat de travail, du Track Record, etc.) qu'un trader avec un bagage statistique et/ou technique et/ou de gestion du risque.

                    L'important, c'est quand même de sauter le plus tard possible et euh... mieux encore, d'arrêter juste avant que cela n'arrive. Il existe quantité de "vieux traders", ce qui montre bien que ceux ci n'ont jamais rencontré le "Black Swan"... Ne dit-on pas d'ailleurs qu'il n'y a pas de bon traders, que des vieux traders"? Ce qui exprime bien le fait que ceux qui ne sont pas arrivés à ce stade ont sauté avant...
                    Parmi ceux-ci (ceux qui ont sauté avant), bien sûr il y a le facteur malchance, mais il y a aussi le facteur "bagage/formation".
                    Je crois quand même que pour les "vieux traders", le facteur professionnel a été prédominant: ils ont "bouffé du graphe", appris des techniques, développé des méthodes, appris à se protéger. Sur l'ensemble, on en trouverait sûrement qui sont des ânes et qui ont simplement eu de la chance, mais à ce niveau là, en fin de carrière, ils sont minoritaires.



                    Je ne saurai trop vous conseiller d'être prudent sur les capacités professionnelles "des vieux traders". Pour reprendre votre exemple, celà devrait logiquement conduire à une très forte proportion de "vieux gérants" à la tête des meilleurs fonds. Inutile de prendre des risques avec des jeunes loups puisque l'expérience serait là. Rien n'est moins sûr.
                    Maintenant je vais vous parler de Mon expérience. Le dénominateur commun que vous avez sur un desk avec "des vieux", c'est qu'ils sont les premiers à admettre les limites des théories de gestion, qu'ils sont ceux qui cherchent à garder le risque comme élément principal de gestion, bien avant celui de la performance. Ils sont généralement convaincu de la vanité des prévisions et reviennent le plus souvent vers des règles simples et claires.
                    Pour parler des dérivés qui sont les marchés sur lesquels j'interviens, l'apparition des smiles de vol., de skew...n'est arrivée que par le crack de 1987. Personne ne pricait celà avant et les options se traitent depuis des millénaires (Thales de Milet -624, -548). Le marché des obligations d'Etat à Paris fut celui sur lequel a été traités le plus d'options à la fin du 19ème et sur la première partie du 20ème. Des cracks il y en a eu. Pour autant pas de smile. Les traders "expérimentés" se couvraient différemment mais personne n'intégrait ces "surprimes". Et combien de traders "expérimenté" se sont pris des bouillons.

                    Pour ce qui est du bagage, c'est pire. On a tenté de faire croire que les marchés sont une science avec des hypothèses, de la reproductibilité de l'expérience...En conséquence de quoi de "comptables" au départ (afin d'étudier les bilans)on a embauchés des "économistes" (afin de d'englober le caractère international des relations de marchés) puis enfin des ingénieurs. Le souci c'est que ce n'est pas un science.
                    Je vous reprends l'exemple de Taleb, qui fut trader sur le floor du CBOE, et qui n'avait qu'un MBA (Wharton School) pas de doctorat de math ou de diplôme d'ingénieur. Il a passé un doctorat en science de gestion à Dauphine à l'age de 38 ans pour avoir la possibilité d'enseigner. Il est d'ailleur professeur(entres autres) à la London Business School au département.....marketing. Pas mathématique. Et pourtant, il animait des séminaires sur la gestion des dérivés exotiques sur le CBOE et sur la couverture de ces mêmes options, et fut à plusieurs reprise responsable des département dérivés de banques prestigieuses (Firt Boston, Paribas...)


                    Cordialement

                    Maw

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                    • Oui, d'ailleurs, je trouve Taleb assez humble dans l'acceptation qu'il fait de ses propres limites. Ca contribue pas mal à l'estime que j'ai pour le personnage.

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                      • Lu au hasard de la presse ce jour, à propos de la tragédie du K2:

                        Pierre Beghin, le premier Français à avoir gravi le K2 en 1991 déclarait: "Vous pouvez être le meilleur alpiniste au monde mais pour le K2, le facteur chance joue à plein. Vous devez être prêt psychologiquement à ne jamais revenir."
                        Source: http://www.liberation.fr/actualite/monde/342937.FR.php



                        Je trouve le parallèle intéressant avec la discussion qui précède: le facteur chance existe dans tous les métiers à des degrés divers, et bien sûr aussi, selon les circonstances.

                        John Krakauer explique dans "Into Thin Air" ("Tragédie sur l'Everest"), que statistiquement, 50% des conquérants de la montagne n'en reviennent pas vivants.

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                        • (8h54)

                          http://fractal.blogbourse.com/

                          Bonne journée.

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                          • Bonjour.

                            Merci pour vos échanges passionnants !!!

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                            • (9h00)

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                              • Citation de : tamla (au 06-08-2008 09:01:37)



                                (9h00)




                                salut,
                                pourquoi vendeur si open supérieure à 4395?

                                mes systèmes cac sont tjrs haussiers, tandis que dax n'ont pas encore reversé.

                                a+
                                lct

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